2. Salon de Milan : l'avis de la rédaction
Autant les avis sur Intermot avaient été plutôt uniformes, autant sur ce salon de Milan, les avis sont très divergents. Enfin presque, puisque quasi à l'unanimité, la moto préférée de la rédaction pour cette session 2015 n'est autre que la nouvelle Yamaha R1 et plus encore sur la renaissance des gammes hypersport. Petit florilège de nos coups de cœurs, de nos coups de gueule et de nos espoirs.
Nos coups de cœur
Damien Lachaize : « La nouvelle Yamaha R1 fait partie de mes coups de cœur. Esthétiquement, elle rompt totalement avec l'ancienne génération. Si le bloc carénage arrière ne fait pas l'unanimité, la proue respire la sportivité. Cependant, les ingénieurs auraient pu rajouter des carénages au niveau du moteur. »
Alexandre Hubner-Loriol : « Yamaha sera mon coup de cœur avec la sortie de deux sportives. Clin d'œil particulier pour la R1 même si son inspiration Panigale de la partie arrière n'est que trop évidente! »
Jean-Jacques Cholot : « En comparaison avec Cologne, ce salon m'a beaucoup plus enthousiasmé. La nouvelle Yamaha R1 fait partie de mes coups de cœur (surtout dans sa version M); une bête de course très attendue en endurance pour concrétiser le titre du GMT. »
André Lecondé :L'ambiance économique est morose, la répression routière est à chaque carrefour et autres intersections et l'écologie impose sa loi. Nous serions donc destinés à nous contenter d'ersatz, certes valeureux, mais nous résignant au fait que peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse.
Vraiment ? Le salon de Cologne avait déjà un parfum de soufre avec une Kawasaki H2 au souffle dévastateur. Celui de Milan a fait enfin entrer le MotoGP dans la circulation quotidienne. Il ne fallait pas énerver les honorables ingénieurs du Pays du Soleil Levant. A l'EICMA, ils ont dégainé le meilleur avec une Yamaha R1 si inédite qu'elle aurait pu changer de nom tandis que Honda, presque poussée par l'audace de ses compatriotes s'est résolu à civiliser sa RC213V.
De l'électronique à tous les étages, une symphonie rageuse pour des chevauchées fantastiques cependant conseillées sur circuit, on remercie le monde de la moto de préserver toujours son étincelle de vie. Aujourd'hui, ne pas faire 200 ch au moins une fois dans sa gamme, c'est vendre du tout-venant. Ducati a atteint cette sphère avec sa 1299 et Aprilia, qui est la marque par qui le scandale est arrivé avec sa première RSV4 et son APRC, ne pouvait que s'inviter à la fête. Tout comme BMW.
Olivier Pages : « J'ai aimé toutes les nouvelles sportives (Yamaha R1, Kawasaki H2, Ducati Panigale 1299, etc.) mais je trouve que cette course à la puissance et par conséquent le renouvellement de ces modèles apparaissent à quelque part comme bizarre car cela ne correspond pas du tout aux tendances du marché où l'on voit que le segment des hypersports est en train de s'écrouler. Ici, tout est donc question d'image et seul Suzuki ne semble pas vouloir jouer dans la même cour, ce qui est dommage car la GSX-R a beaucoup de fans qui attendent avec impatience son renouvellement. »
Pauline Rachwal : « Je rejoins l'avis de mes collègues mais en particulier celui d'Olivier. A croire que les constructeurs se sont donnés le mot (sauf à Suzuki) pour nous donner un goût de nostalgie sur les hypersports. Là où une marque comme Honda sortait un CBR entièrement nouveau tous les 4 ans. Nous pensions que cette époque était révolue et que l'électrique, l'aseptisé et le « radar-ement acceptable » était légion. A croire, que l'étincelle rebelle du motard est bien existante et cela fait plaisir à voir. Des rapports poids/puissance complètement déraisonnable et des technologies toujours plus abouties. Dommage que Suzuki n'ait pas suivi le mouvement en présentant au moins un prototype de ce que pourrait être le nouveau GSX-R !"
Nos coups de gueule
C'est essentiellement sur ce point que les avis ont été très divergents sur quand même la base d'idée qu' « à force de vouloir en faire trop, à tout prix, on vient à en faire n'importe quoi ». C'est par exemple le cas de Husquvarna et de son nouveau Supermot' 701 qui est pour nos spécialistes « rien d'autre qu'un SMC blanchi ». Aïe, ça fait mal !
Pareil du côté de chez MV Agusta qui d'un côté nous présente ses Trails « Véloce » depuis bientôt 3 ans et qui sont présenst en Italie, mais dont on n'a pas vu un semblant de roues sur la route depuis en France. Et cerise sur le gâteau cette « Stradale » ou devrait-on dire, cette Rivale déguisée qui se targue d'être un Trail parce que l'on a rajouté des valises qui clignotent et une bulle réglable (et on ne parle pas de l'autonomie qui n'atteindra probablement pas les 200 km, une selle dure comme du béton et le bruit du 3 cylindres qui ressemble à un moustique asthmatique). Ce serait presque se moquer de la clientèle passionnée de la marque, qui commence à regretter l'époque où Mv faisait du prémium et le faisait bien.
Dernier sur la sellette, Triumph dont on regrette l'absence de vraies nouveautés (et parallèlement très discret cette année sur l'EIMCA), et qui pour combler sort une «énième version de la Bonneville » au lieu de faire évoluer des machines qui en auraient besoin pour rester concurrentiel comme la Speed triple.
Du côté des scooters
Sur le segment des scooters, pas de nouveautés majeures à signaler, on retiendra tout de même le Kymco Downtown, décliné en 125 et 350, nouveau venu sur le segment GT et qui sera amené à remplacer le Dink Street. Chez Yamaha, peu de nouveaux modèles à se mettre sous la dent, si ce n'est l'apparition d'une évolution du T-Max et l'arrivée de l'ABS sur le Tricity. La nouveauté la plus probante est à mettre à l'actif de Quadro qui a profité de l'EICMA pour lancer en grande pompe son fameux scooter à quatre roues dont la commercialisation devrait intervenir au tout début du Printemps 2015.
Nos espoirs
Une petite mention spéciale envers Brough Superior. Basée à Toulouse, elle fabrique elle-même ses motos tout en faisant appel à des sous traitants (notamment pour la motorisation). Une initiative à saluer d'autant que la qualité des matériaux est tout à fait remarquable. Seul revers de la médaille, l'unique moto coûte la bagatelle de 50 000 €.
Nous apprécions que des petites marques redoublent d'imagination pour nous offrir du rêve comme Avinton et sa moto turbo ou bien la sublime Matchless qui trônait au milieu de son socle et qui attirait le regard de chaque visiteur.
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