Routes mal entretenues : l'État continue de se désengager
Pointé du doigt par un rapport accablant de la Cour des comptes, l’état des routes françaises se détériore année après année. L’institution, qui dresse un bilan édifiant, rappelle l’État français à ses responsabilités. Ce à quoi celui-ci répond par un nouveau désengagement massif.
À qui la faute si les routes françaises sont de plus en plus mal entretenues ?
Un récent rapport de la Cour des comptes fustige l’état des routes et déplore « l’absence d’une véritable politique routière » et « l’insuffisance des outils de pilotage et de programmation ». Un constat que l’on ne peut que partager, et cela un peu partout sur le territoire.
Principal coupable selon l’institution, l’État français, qui à grands coups de désengagements au nom d’une décentralisation aussi bancale que nos routes, a choisi de déléguer la gestion et l’entretien des routes aux collectivités locales (380 000 km aux départements, et 700 000 km aux communes). Bien souvent d’ailleurs, sans que celles-ci n’aient les moyens ni les compétences de le faire correctement, et autrement qu’en posant une rustine par-dessus celle de l’année dernière, et ainsi de suite.
La responsabilité de l’État demeure toutefois toujours engagée directement sur 1,1 % des routes. Une toute petite proportion, certes, mais qui représente près de 20 % du trafic, pour un résultat guère plus reluisant concernant l’état des routes.
Preuve, s’il en fallait, que le sujet n’est clairement pas au centre des priorités de notre gouvernement, l’État va céder 400 nouveaux axes routiers aux collectivités locales, représentant 10 000 km, des routes nationales mais également des portions d’autoroute actuellement gérées par l’État, et pas encore concédées à des groupes privés.
Selon l’État, l’objectif annoncé est de rapprocher la gestion des routes de l’usager et entre dans le cadre de la loi 3DS (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification). Les collectivités locales concernées par cette nouvelle délégation ont désormais six mois pour se prononcer sur ce transfert de compétences forcé.
En attendant, les nids-de-poule devraient continuer de fleurir. Il paraît que c’est de saison.
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