Route de nuit - Hit the road, road-movie à l'iranienne
L’air de Hit the road, Jack se fredonne ici sur une petite musique iranienne enthousiasmante.
On est habitué aux road movies qui nous transportent à travers le continent nord-américain, beaucoup moins à des balades à travers les paysages iraniens !
C’est une belle surprise de découvrir désormais sur nos écrans ce premier long métrage que le réalisateur Panah Panahi avait présenté à Cannes en 2021 et dont le titre renvoie à une chanson de Ray Charles.
La voiture est l’outil de ce récit. En l’occurrence, il s’agit d’un break Mazda de Série B (le véhicule, pas le film) né dans les années 1980. Une famille est enfermée dans le huis clos de cet utilitaire sans charme : quatre personnes avec leur histoire, leur situation, leurs fantasmes, leurs secrets. Les non-dits sont omniprésents. La tension est sans cesse pondérée par l’humour et la légèreté.
Le fils aîné, derrière le volant, est un taiseux, son frère est un gamin déjanté et un peu soulant. Le père, la jambe dans le plâtre, manie l’humour à l’envi tandis que la mère jongle avec ses angoisses.
Le scénario est rythmé par le voyage qui se déroule dans un décor grandiose et superbe. Une beauté et une grandeur qui contrastent avec la cabine de la Mazda, étriquée et désolante, comme beaucoup de ces voitures échappées des années 1970, qui ont vieilli en drainant une charge de mélancolie infinie, des bagnoles ordinaires que l’on protège parfois par compassion en les nommant « youngtimers ».
Les protagonistes se recroquevillent dans cette voiture anonyme, ordinaire qui tranche sur l’espace somptueux et immense qui les entoure dans un Iran différent des représentations traditionnelles qu’on en reçoit habituellement..
Il est bon de rappeler que les voitures ne sont pas que des objets d’art mais sont surtout les accessoires de la banalité quotidienne.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération