Reportage vidéo - Une journée en Polaris Slingshot
Envie de rouler différent, de rouler décalé. Caradisiac a pensé à vous avec le Polaris Slingshot. Avec son look unique, ce tricycle est-il facile à vivre au quotidien, c’est ce que nous allons voir lors d’une journée passée dans la région de Nice.
Si vous n’êtes pas habitué aux véhicules de loisirs, vous avez de fortes chances de ne pas connaître le constructeur américain Polaris qui s’est spécialisé d’abord dans les motoneiges et les quads avant d’élargir sa palette d’activité en rachetant les marques de moto, Indian et Victory mais aussi la firme française de voitures sans permis Aixam. Aujourd’hui, il rajoute une nouvelle corde à son arc en lançant le Slingshot en France. Un véhicule hors normes dont le nom signifie « lance-pierres » et qui rencontre un grand succès outre-Atlantique avec plus de 100 000 exemplaires vendus en l’espace d’un an.
Le premier contact avec le Slingshot est violent. Il ne ressemble à aucun véhicule existant sur le marché et semble issu de la saga Transformers avec des lignes très tendues. Les proportions étonnent également avec une partie avant très large avoisinant les 2 mètres et un arrière étroit. Le Slingshot est un tricycle mais très loin de ceux que l’on connaît déjà comme par exemple le scooter trois roues Piaggio MP3 ou même le Cam Am Spider. Il est tout simplement unique et cela se confirme par le fait qu’il est le seul à être pourvu d'un volant alors que ces congénères disposent d’un guidon. L’installation n’a donc rien de déstabilisant si ce n'est le fait d’avoir l’impression d’être assis sur le bitume. Rien d’étonnant toutefois si vous avez déjà pris place dans une Lotus Elise.
Au-delà de son design hors du commun, le Slingshot partage de nombreux points de ressemblance avec l’automobile comme par exemple le volant, le moteur : un 4 cylindres provenant de chez General Motors couplé à une boîte manuelle à 5 rapports et surtout l'équipement comprenant notamment l’ABS, l’ESP, une caméra de recul, une radio 6 HP Bluetooth avec écran 4,2 pouces, la direction assistée ou les jantes alu. En revanche, aucun airbag.
Vous êtes tombé sous son charme, mais est-il facile à vivre au quotidien ? C’est ce que nous allons démontrer maintenant au travers de quelques scènes de la vie courante.
Aller faire ses courses
Même si on se doute bien que le Slingshot n’est pas le principal véhicule de la famille, il peut arriver qu’on soit obligé de faire quelques courses additionnelles. C’est le scénario que nous avons choisi. Destination un hypermarché pour aller acheter un pack d’eau. Si ce genre de situation peut se révéler très complexe en moto, cela devrait être plus aisé ici puisque le Slingshot est équipé de deux coffres se trouvant derrière le dossier des sièges. Pour y accéder, il suffit de les basculer. L’accès est facile et le pack d’eau rentre relativement aisément par contre, il ne faudra pas espérer mettre beaucoup d’autres choses. Mission réussie mais attention au volume des achats.
Prendre un ticket de parking
La principale chose à appréhender sur le Slingshot au début est la largeur de son train avant. Forcément, on a une petite hésitation mais avec un peu de prudence, cela passe. Aucun problème pour récupérer le ticket. La mission est donc réussie.
Emprunter l’autoroute
Même constatation qu’avec le parking, aucun souci pour le ticket ou régler le péage. Les occupants sont bas mais cela n’est pas gênant. Une fois cette première épreuve passée, c’est vraiment dans ces conditions que l’on prend conscience de l’importance du casque. Même s’il n’est pas obligatoire, son usage est vivement conseillé car il faut reconnaître que le pare-brise est loin d’offrir une protection suffisante. Il faut noter également que ce dernier souffre également d’une hauteur inappropriée qui se situe en plein milieu du champ de vision. Mission réussie, malgré tout.
Dialoguer avec son passager
Le Slingshot peut accueillir deux personnes. Même si le constructeur américain annonce qu’il est tout à fait possible d’échanger, la réalité est tout autre. En effet, en raison du casque, du bruit du vent et de celui du moteur, il est très difficile, pour ne pas dire impossible de tenir une discussion avec votre voisin. En haussant grandement la voix, c’est plus réalisable mais c’est intenable sur la longueur. En clair, avec le Slingshot, tout le monde vous remarque mais si vous espérez conclure, passez votre chemin. Pas concluant.
Face à la pluie
Comme vous avez pu le constater sur nos images, le Slingshot ne possède pas de toit, ni de capote. Aucun souci pour Polaris car tout l’habitacle est à l’épreuve de l’eau. Seul inconvénient, les occupants ne le sont pas. En clair, si vous n’avez pas prévu une combinaison de pluie et que vous êtes surpris par une averse, vous êtes bon pour une douche. Pas très pratique.
Et sur la route, c’est comment ?
Dès les premiers tours de roues, on sent très bien que l’on n’est pas à bord d’un véhicule comme les autres. Une fois installé à bord, on constate qu’on est très proche du sol. Il suffit de tendre la main pour toucher le bitume. Une pression sur le bouton placé au niveau de la console centrale permet de mettre en marche le quatre cylindres 2.4 en provenance de chez General Motors. Grâce à une boîte manuelle à 5 rapports relativement courts, les accélérations sont énergiques. Logique avec un moteur de 173 ch pour un poids de 764 kg. Malgré la présence de nombreuses aides électroniques (ESP, freinage intégral avec ABS et contrôle de la traction), le Polaris demande toutefois un certain temps d’adaptation en raison du train avant particulièrement large mais le plus déroutant est sans aucun doute possible le ressenti de la pédale de frein qui se montre spongieux et peu agréable. Résultat, chaque fois que l’on appuie sur la pédale, on a l’impression que le Slingshot ne va jamais s’arrêter. Pas vraiment rassurant. Polaris est conscient de cette lacune et nous avait prévenu qu’il était nécessaire de pomper pour évacuer ce problème. Ok dans la théorie mais on peut s'interroger sur son efficacité en cas de freinage d’urgence. Pas évident également pour un client potentiel qui essayerait pour la première fois le Slingshot. Mis à part ce défaut, particulièrement pénalisant tout de même, les sensations sont bel et bien au rendez-vous, d’autant plus lorsqu'on déconnecte l’ESP, qui vous permet ainsi de réaliser de belles glissades très facilement. Jouissif. Bien évidemment, en raison du manque de protection, le terrain de chasse du Slingshot n’est pas l'autoroute mais bel et bien les petites routes montagneuses. Dans ces conditions, on découvre vraiment les possibilités du Polaris qui profite d’une direction précise mais est handicapé tout de même par un amortissement ferme, qui incommodera les non-habitués des véhicules sportifs.
Comme beaucoup de modèles axés sur le plaisir, il faudra faire des concessions pour vivre au quotidien avec le Slinsgshot. Ce n’est pas une surprise ni une première. Le Lotus, Caterham, etc connaissent les mêmes travers. Si vous êtes prêts à quelques sacrifices, le Slingshot ne devrait pas vous décevoir. Il faudra toutefois débourser la somme de 29 990 € pour l’acquérir, passer votre permis moto ou une formation de 7 heures si vous êtes titulaire du permis voiture. Ensuite, à vous de jouer la carte de l’originalité.
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