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Renault R4 et R5, l’avenir dans le (néo) rétro

Dans Nouveautés / Nouveaux modèles

Jean Savary

Avec ses R4 et R5, Renault revient sur son passé pour vendre son futur électrique. Un pari qui semble payant à voir la foule autour d’elles au Mondial de l’auto.

Renault R4 et R5, l’avenir dans le (néo) rétro

Il faut avoir écumé les stands du Mondial un jour d’ouverture au public pour se dire que Renault a bien fait de faire le pari de la nostalgie avec ses nouvelles R4 et R5, sans compter la future « vieille » Twingo. Dans la myriade de nouveautés électriques exposées à la porte de Versailles, on n’a retenu que ces deux-là.

Reconnaissons que les deux petites Renault n’ont pas eu la partie trop difficile : si le VE était quasi hégémonique la semaine dernière à la porte de Versailles, il se calibrait presque systématiquement en plus de 4,50 m et de 45 000 €. Encore plus nettement du côté des marques chinoises dont les somptueux carrosses semblent plutôt viser les parkings de la Défense que ceux de Loudéac ou Châteauroux.

Renault R4 et R5, l’avenir dans le (néo) rétro

La nostalgie se porte bien

Ce mercredi 16 octobre, il n’y avait pas foule autour des gros SUV alors qu’il fallait jouer des coudes pour apercevoir les petites Renault. Il faut reconnaître qu’elles n’avaient pas la partie trop difficile…

Sur ce créneau peu encombré des petites électriques (presque) abordables, ce n’est pas la future VW ID2 qui pouvait leur voler la vedette : j’ai cru voir le restylage de la énième Polo, décoré de quelques gimmicks de GTI.

Renault R4 et R5, l’avenir dans le (néo) rétro

Pas d’avantage la Leapmotor T03, la petite chinoise que Stellantis fait assembler pour son compte en Pologne et dont le style bonhomme semble copié sur tout ce qui roulait au format moins de quatre mètres en Europe il y a 20 ans.

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Sûr qu’au Mondial 1998, la Chinoise aurait fait forte impression…

La nouvelle Citroën C3 est mieux taillée pour plaire, on peut lui trouver du caractère et même une petite allure en version bicolore, mais elle ressemble trop à une Dacia – ce n’est pas un reproche - et surtout ne parle ni à nos cœurs ni à nos souvenirs. Dommage qu’un revival de la 2CV ne soit toujours pas au programme des chevrons car pour ce que j’en ai vu ce mercredi, la nostalgie se porte mieux que la foi en l’avenir.

Renault R4 et R5, l’avenir dans le (néo) rétro

Coucou, ils l’ont reconnue

En me frayant un chemin dans la foule compacte massée autour de la 4L - pardon de la R4, le L, ce sera sans doute pour la version Long Range - j’ai d’abord aperçu un coin d’aile avant et me suis dit, tiens, ils ont exposé l’ancienne…

C’était bien la nouvelle. Alors qu’en photo, elle ne me rappelait que vaguement son ancêtre, en vrai elle l’évoque irrésistiblement, de sa calandre géométrique à l’étrange découpe des portes arrière, des nervures de son capot plat à son hayon quasi vertical bordé de feux en gélule. Presque la même, en plus grand.

Ce qui m’a le plus étonné, c’est que les jeunes semblent accrocher : elle leur parle. J’ai questionné une petite bande de moins de 30 ans qui n’ont connu ni l’une ni l’autre sauf à avoir passé leurs étés dans le Limousin ou au fin fond de l’Auvergne. Coucou, ils l’ont reconnue – « ma tante en avait une » - et surtout, ils adorent.

Encore plus la R5 que nous sommes allés voir ensemble et qu’ils trouvent « géniale », « trop belle ».

Comment peuvent-ils admirer ces voitures copiées sur des modèles qu’ils n’ont connues qu’à l’état de quasi-épaves pour conducteur nécessiteux et dont les lignes plates et les coins arrondis sont aux antipodes des vagues, des ellipses et des pointes qui signent la modernité ? Parce que justement, elles ne ressemblent pas aux autres ? Qu’elles leur rappellent les premières voitures qu’ils ont vues depuis leur poussette ?

Renault R4 et R5, l’avenir dans le (néo) rétro

La nostalgie a de curieux ressorts

Et là, je me suis souvenu que dans mon garage, depuis un quart de siècle, à côté de motos contemporaines, il y a toujours eu une resucée moderne de la Bonneville, qu’elle soit de chez Triumph ou de Kawasaki.

Nostalgie de vieux motard ? Non point. Quand je passais mon permis 125 à 16 ans, la Bonnie ne faisait plus rêver personne depuis un bail. Elle n’était pas encore de collection et les rares que l’on voyait encore étaient de vieilles rougnes aux moteurs jaunis d’huile, d’antiques tréteaux délavés et oxydés, perdant leurs boulons. Vingt ans plus tard, j’achetais son clone japonais, une Kawa W 650, suivie de quelques T100 et T120.

Renault R4 et R5, l’avenir dans le (néo) rétro

Peut-être y suis-je venu par lassitude de la modernité modernisante, par ras-le-bol du modèle chassant l’autre tous les deux ans, toujours plus mieux, accélérant et freinant plus fort ? Par goût de la simplicité – deux roues, un moteur, un guidon, une selle. Ou bien attiré par un âge d’or que je n’avais pas connu ?

La nostalgie a décidément de bien curieux ressorts… Au moins ne se démode-t-elle pas trop vite…

La marque de l’innovation sociologique

Pour en revenir aux Renault, en 2021, à l’annonce de leur résurrection par Luca de Meo, j’étais sceptique. Certes, chez Fiat il avait réussi son coup avec « sa » new 500, incroyable succès qui avait sauvé la marque de la faillite annoncée. Il y avait aussi eu la spectaculaire renaissance de Mini et celle, plus discrète, de la VW Coccinelle mais pour Renault, je n’y croyais pas.

Selon moi, le Losange, c’était l’innovation, certes pas souvent technologique, mais toujours sociologique. La marque tournée vers le futur qui a toujours compris avant les autres les évolutions de la société et y a répondu par des innovations architecturales et/ou de design : celles des « voitures à vivre », slogan revenu en grâce.

Alors pourquoi se retourner vers le passé et rééditer de vieilles silhouettes au moment précis où l’électrification permet de nouvelles formes et architectures ? Et pour en ressortir quels mythiques modèles ? Pardon, mais les R4 et R5 ne jouent pas dans la même cour (de musée) que la Deuche, la Cox, la Cinquecento ou la Mini…

Renault R4 et R5, l’avenir dans le (néo) rétro

Bref, je n’y croyais pas et trouvais même ces sorties du tombeau légèrement malsaines : Renault, alors très mal en point, faisait-il défiler son passé avant sa disparition ?

Une petite place dans nos mémoires

À en croire les réactions du public, cela ressemble plutôt à un renouveau.

Qui me fait penser à un autre, celui du haut de gamme Renault au tout début des années 2000. En 2001 et 2002, juste après la Laguna 2 étaient apparu(e) s quasi simultanément les VelSatis et Avantime, soit une grande berline étonnamment haute et un grand coupé monospace assez bas, les deux dans la même gamme de prix, avec des designs voisins, des sexes incertains et des patronymes à coucher dehors. Le lancement du second, très en retard, avait percuté celui de la première et le public nageait dans la confusion : laquelle était lequel ? La berline en plastique ? Le monospace fabriqué chez Renault ? Une Avantime ? Un VelSatis ? Pour encore mieux se confondre, ces deux-là partageaient la même épouvantable fiabilité. Résultat, on les a peu (re)connu(e)s et vite oublié(e)s

Au moins, les R4 et R5 échapperont à cette malédiction : même si leurs lancements se télescopent un peu, on ne les confondra pas car elles ont déjà une petite place dans nos mémoires.

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