Renault Mégane E-tech Electric : la Renaulution est en marche - En direct du Salon de Munich 2021
Alexandre Bataille, Pierre Desjardins , mis à jour
Renault entame un nouveau chapitre de son histoire électrique avec le lancement de son premier modèle conçu sur une base dédiée au 100 % électrique, la plateforme CMF-EV, au Salon de Munich 2021. Baptisée Mégane E-tech Electric, ou « Megane-e » pour les intimes, cette voiture ne pousse pas la Mégane actuelle vers la sortie mais cohabitera avec la compacte dès mars 2022.
Renault a totalement changé de stratégie depuis l’arrivée Luca de Meo aux commandes du groupe avec comme leitmotiv « passer du volume à la valeur ». L’objectif final du plan « Renaulution » est de faire pivoter le modèle économique de la marque vers la technologie, l’énergie et la mobilité, d’ici 2025, autrement dit demain !
L’un des piliers de cette stratégie est de consolider le leadership de la marque dans le domaine de l’électrique avec déjà plus de 300 000 véhicules vendus depuis 2010. Pour ce faire, le groupe a érigé un tout nouveau pôle industriel dans le nord de la France : la « Renault ElectriCity ». Les sites de Douai, Maubeuge et Ruitz ont été reconvertis pour devenir la sillicon valley de l’électrique en France avec l’objectif de produire 400 000 véhicules électriques par an à l’horizon 2025 et se constituer une gamme composée à 90% de modèles électriques d’ici 2030. C’est à Douai que cette nouvelle Mégane est produite.
Seul constructeur français présent, Renault profite du salon de Munich pour présenter en fanfare la première offensive produit de cette "Renaulution" : la Mégane électrique. Si elle en conserve le nom, cette voiture n’a rien de commun avec l’actuelle. A commencer par le format. Renault a voulu casser les codes si bien qu’il est difficile de la ranger dans une catégorie précise. Longue de 4, 21 m, la française arbore une silhouette à mi-chemin entre une berline compacte, un SUV mais aussi un coupé. C’est grosso modo la même recette employée par Citroën avec sa dernière C4.
Compacte dans le format, cette Mégane électrique lorgne également sur le monde des crossovers avec ses protections de bas de caisse, ses roues de 20’’ et sa ceinture de caisse haute. Le pavillon fuyant qui réduit la rétrovision à peau de chagrin, les voies élargies et les poignées de porte affleurantes en série évoquent quant à eux le monde des coupés, tout comme la garde au sol, plus réduite. Pour la fluidité de la ligne, Renault a de nouveau placé les poignées de portes arrière en hauteur près de la lucarne.
À l'avant comme à l'arrière, les optiques forment un bandeau qui englobe le nouveau logo. La face avant marque les esprits avec un rôle important de la lumière, mise en avant ici par une découpe des ailes autour des projecteurs. 100% LED, l’éclairage avant et arrière inaugure une signature inédite appelée à se généraliser sur tous les modèles (thermiques et/ou électriques) de la marque. Les clignotants sont à défilement et les feux arrière sont à effet 3D. L’éclairage est désormais adaptatif, plus besoin de passer des feux de route aux feux de croisement.
Au lancement, la nouvelle Mégane E-Tech electric sera proposée dans six teintes de carrosserie (gris rafale, gris schiste, bleu nocturne, rouge flamme, noir étoile et blanc glacier). Il est possible d’opter pour un coloris bi-ton avec une couleur de toit, des montants et des coques de rétroviseur extérieur différentes.
Cette réinvention des proportions, on la doit à la base CMF-EV, partagée avec les autres membres de l'Alliance (et notamment, le prochain Nissan Ariya), et à la compacité des batteries. Cela permet ainsi de repousser les roues dans les coins et de proposer un empattement généreux. En découle un espace à vivre dans la moyenne haute de la catégorie avec pas mal de place aux jambes pour deux adultes à l’arrière. En vraie voiture électrique, elle met à profit son architecture comme l’absence de tunnel de transmission ou de levier de vitesses pour proposer davantage de rangements. On compte au total une trentaine de litres en supplément du volume de coffre de 440 litres. Ce dernier propose un double plancher pour stocker les câbles de recharge.
A bord, la pièce maîtresse est le nouvel univers numérique appelé « OpenR ». Il s’agit d’une association en forme de « L » inversé, entre une instrumentation numérique XXL de 12, 3’’ et un système multimédia de 12’’ (en entrée de gamme, l’écran multimédia mesure 9’’), un principe inauguré par Mercedes avec la Classe A.
C’est la première apparition en série de cet équipement chez Renault. Ici, l’écran multimédia est recouvert d’une surface en verre renforcée. Il accueille un OS Android qui fonctionne bien mieux que tout ce qu’a pu proposer Renault jusqu’à aujourd’hui. Il intègre toutes les fonctionnalités Google. Vous pouvez associer votre compte à la voiture et intégrer vos préférences. Tout est connecté, réactif, Renault entre enfin dans le 21 eme siècle. Ce système est également compatible Carplay sans fil.
La planche de bord longiligne est composée de matériaux recyclés, de cuir surpiqué et dans certains cas de textile. Des panneaux de bois viennent habiller les contre-portes afin de donner une ambiance chaleureuse. Cette présentation qualitative est mise en valeur par un éclairage d’ambiance à LED qui varie en fonction de la luminosité extérieur. Un moindre mal pour cet intérieur vraiment très sombre. Les surfaces vitrées sont faibles et il n’est pas prévu d’intégrer un toit panoramique.
L’ergonomie est quant à elle plutôt bonne avec des raccourcis physiques pour gérer la ventilation, la température et les flux d’air. On regrette le placement de la commande de vitesses derrière le volant, à la manière de la Volkswagen ID.3 qui est loin d’être une référence en matière d’ergonomie.
Sous le capot Renault implante pour la première fois un tout nouveau groupe motopropulseur développé au sein de l’Alliance Renault/Nissan. Il s’agit d’un moteur synchrone à rotor bobiné très compact et léger. Il sera disponible en deux versions (EV40 de 96 kW (130 ch) et 250 Nm/EV60 de 160 kW (218 ch) et 300 Nm). La version la plus puissante lui permet de passer de 0 à 100 km/h en 7,4 secondes. Notez que cette nouvelle plateforme, amenée se développer au sein de la marque, peut recevoir un deuxième moteur sur le train arrière pour bénéficier d’une transmission intégrale.
Une autonomie comprise entre 300 et 450 km
Pour alimenter ces nouveaux moteurs, Renaut a implanté de nouvelles batteries dans le plancher de sa Mégane. C’est d’ailleurs l’une des plus grosses prouesses techniques réalisée par la marque au Losange. Il s’agit d’une batterie lithium-ion développée par LG. La plus fine du marché avec seulement 11 cm d’épaisseur. Elle diffère de celle de la Zoe en intégrant une chimie différente au profit de la densité énergétique. Elle est enfin refroidie par liquide, une première chez Renault. Deux capacités seront proposées aux clients : 40 kWh pour une autonomie de 300 km (norme WLTP) et 60 kWh pour une autonomie de 450 km (norme WLTP).
Pour optimiser vos chances et allonger votre rayon d’action, la française propose 4 niveaux de freinage régénératif, une gestion prédictive de la recharge qui utilise la navigation pour optimiser l’efficience jusqu’au point de recharge le plus proche ainsi qu’une pompe à chaleur pour maximiser l'autonomie par temps froid. La Mégane E-Tech électric est compatible avec toutes les infrastructures de recharge. En courant alternatif (AC), elle peut accepter jusqu’à 22 kW et jusqu’à 130 kW en courant continu (DC). Un très bon point.
Un bonus écologique de 5 000 € à la commercialisation
Renault reconduit son système Multi-sense qui permet de paramétrer différents modes de conduite. La firme a mis tout son savoir-faire en matière de châssis pour offrir un bon compromis entre confort et dynamisme. Ainsi, elle adopte un tout nouveau train arrière multi-bras et une direction à assistance électrique recalibrée pour offrir une réponse plus rapide. C’est sans compter sur la trentaine d’aides à la conduite comme un assistant à la conduite qui gère le maintien dans la voie, l’accélération et le freinage, l’alerte anti-collision, le stationnement entièrement automatique ou encore la caméra 3D 360°.
Renault n’a pas encore communiqué sur les tarifs mais l’on sait d’ores et déjà que la gamme sera composée de 3 finitions appelée « Equilibre, Techno et Iconic ». On table toutefois sur un ticket d’entrée à 40 000 € bonus non déduit. D’ailleurs, au moment de la commercialisation (ouverture des commandes en janvier 2022) ce dernier tombera à 5 000 €.
L'instant Caradisiac
Renault ne dispose pas d'un stand gigantesque à ce Salon de Munich 2021 mais a tout de même voulu présenter la Mégane E-Tech électrique comme il se doit avec une demi douzaine de modèles ! La marque au losange, la seule française présente au salon, s'est même payé le luxe d'en aligner trois de couleur bleu, blanche et rouge.
Photos (35)
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération