Renault : "les équipes n'en peuvent plus de l'affaire Ghosn"
Sur France Inter, le nouveau président de Renault a estimé que l'affaire Ghosn appartenait au passé. Le groupe est tourné vers l'avenir et se cherche un nouveau directeur général, qui ne sera pas forcément français.
Après avoir limogé Thierry Bolloré, Jean-Dominique Senard, nommé président de Renault en début d'année, est en quête d'un nouveau directeur général pour le Losange. Lors d'une interview sur France Inter, il a confirmé que celui-ci ne sera pas forcément français : "Tout est ouvert, il n'y a aucune espèce de restriction quant à la nationalité de la personne". Il a reconnu avoir des noms en tête, sans les donner bien sûr.
Le sujet Ghosn a été évoqué. Et Jean-Dominique Senard a été clair : "L'affaire Ghosn, c'est le passé. L'entreprise a besoin d'autre chose et d'ailleurs depuis plusieurs mois nous sommes tous ensemble à réfléchir à l'avenir. [...] La page se tourne, nous sommes devant un autre monde, un autre dynamisme, l'Alliance a besoin de force". Et le président a ajouté : "Franchement, les équipes n'en peuvent plus, elles veulent regarder vers devant".
Jean-Dominique Senard n'a pas parlé de Thierry Bolloré directement. Mais on a senti passer quelques tacles sur la précédente gestion de Renault. Il a notamment déclaré : "Les nouvelles équipes qui vont se mettre en place, en particulier chez Nissan, sont des équipes proches de l'Alliance, qui comprennent qu'on ne peut pas vivre seuls. Renault est une entreprise mondiale à racines françaises, et elle le restera, mais elle ne peut pas vivre seule et là l'Alliance a son rôle à jouer". Le président a aussi évoqué un changement d'atmosphère dans le conseil d'administration, avec maintenant "des gens qui participent, qui sont responsabilisées et qui travaillent", sous entendant que le pouvoir n'est plus concentré sur un seul homme !
Alors que le groupe vient de revoir à la baisse ses objectifs de l'année 2019, Jean-Dominique Senard a voulu se montrer rassurant : "le groupe a un socle extraordinaire, un potentiel fabuleux". Pour lui, la baisse de 3 à 4 % du chiffre d'affaires "ce n'est pas énorme, c'est simplement un ajustement compte tenu de ce que nous savons sur les marchés". La marque a voulu jouer la transparence vis-à-vis des marchés financiers.
Confirmant une nouvelle fois que le dossier de la fusion avec Fiat n'est plus à l'ordre du jour, même si selon lui il ne faut jamais dire jamais, le président a rappelé que son obsession était la relance de l'Alliance, qu'il a trouvée "en beaucoup plus mauvais état" qu'il l'avait imaginé. Il espère que la relance de l'Alliance portera ses fruits dès 2020, sinon ce sera un "échec" pour lui.
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