"Rafale", une petite revanche dans l'histoire du style Renault
Le nom de Rafale désignera bientôt un SUV Renault au profil dynamique. Mais c’était aussi celui d’une berline finalement écartée par l’équipe de design de Renault lors du développement de la R25. Elle avait été jugée trop ressemblante à une Citroën.
Le 18 juin prochain, Renault lèvera le voile sur son Rafale dans le cadre du salon aéronautique du Bourget 2023. Si son nom rappelle évidemment celui de l’avion de chasse de l’armée française, il fait officiellement référence à un avion de compétition construit par la société Caudron-Renault en 1934. Une stratégie de communication osée sachant que ce futur Rafale n’aura rien de particulièrement sportif ni puissant, même s’il devrait proposer jusqu’à 280 chevaux dans une version hybride rechargeable.
Et comme l’explique Christophe Bonnaud dans un article passionnant publié sur Lignes Auto, ce n’est en réalité pas la première fois qu’on entend le nom « Rafale » dans l’histoire automobile de Renault. Pour retrouver la première trace de ce patronyme aérien, il faut chercher du côté des archives des bureaux de style de la marque à la fin des années 70. A cette époque, les designers du constructeur au losange planchaient sur la grande berline remplaçante des Renault 20 et 30. Plusieurs propositions sont arrivées sur la table dont celle de Gaston Juchet, la « Bicaéro », qui ressemblait déjà beaucoup au modèle de série qui n’arrivera qu’en 1984 sous le nom « R25 ». Cette Bicaéro s’est retrouvée en concurrence avec un autre projet de dessin sorti en 1979, qui sera personnellement défendu par le patron du style du groupe Renault au début des années 80 Robert Opron.
Deux Rafale
Toujours d’après l’article de Lignes Auto extrêmement bien documenté, le projet Rafale a évolué en deux études de style, équipées d’une bulle arrière comme la Bicaéro de Gaston Juchet mais avec une poupe plus conventionnelle. D’après Christophe Bonneau citant l’ancien directeur de produit de la R25, ces deux Rafale étaient également appréciées en interne et la Bicaéro ne faisait pas l’unanimité. Elles furent malgré tout écarté notamment parce qu’elles auraient été perçues comme « trop ressemblantes à des Citroën » dans des tests. Si le style du projet Bicaéro continuera d’évoluer légèrement jusqu’à la version définitive de la R25, le nom « Rafale » n’aurait de toute façon pas été retenu puisque Renault a finalement préféré s’en tenir à un badge alphanumérique, après avoir hésité avec « R40 ». Plus d’un demi-siècle plus tard, l’appellation « Rafale » atteint enfin le monde des voitures de série. Mais le modèle choisi n’a évidemment plus rien à voir avec une vraie berline familiale, évolution du marché oblige…
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