Radar : 800 automobilistes flashés à tort en Alsace
C’est un beau chantier qu’a mis ce radar dont la fonction est justement d’officier lorsque des travaux ont lieu sur un axe routier. L’appareil est alors calibré à la nouvelle vitesse à respecter en raison des aménagements en cours. Mais lorsque les opérations sont terminées, la règle reprend le pas sur l’exception. À une condition près…
Les radars de chantier c’est bien, mais lorsqu’il n’y a plus de chantier, il ne faudra pas oublier de les désactiver. Une élémentaire démarche qualité qu’a oubliée un Centre de Rennes architecte national en la matière du côté de la voie rapide reliant Colmar à Strasbourg. Du coup, pour les automobilistes qui pensaient pouvoir à nouveau rouler à 110 km/h plutôt qu’à 70 km/h, Bergheim - c’est la commune lieu des faits - a été morne plaine pour les points du permis de conduite. Et le portefeuille.
Pas moins de 800 automobilistes ont ainsi été flashés à tort entre le 16 août à 15 h 55 et le 17 août à 11 heures par un radar provisoirement réglé à 70 km/h. Ce qui correspondait à la vitesse maximale pendant un chantier de rénovation des voies entamé en juillet. Or, ce 16 août précisément, la signalisation temporaire a été démontée et les automobilistes ont pu, de bonne foi, se croire autorisés à rouler à la vitesse habituelle de 110 km/h.
Un défaut de recalibrage qui a obligé les autorités à un recadrage de la part de la de la préfecture du Haut-Rhin : « les gens vont recevoir un courrier en ce sens de l'Agence nationale de traitement automatisé d’infractions (ANTAI) », a précisé ladite préfecture, ajoutant que ceux qui auraient déjà payé l'amende seraient remboursés.
Tout est bien qui finit bien ? Tout cela prêterait donc à sourire ? Ce n’est pas l’avis de l'Automobile Club Association (ACA) : « il est aberrant qu'une personne qui a respecté la limitation de vitesse soit verbalisée et supporte les désagréments d'une contestation et doive exposer le montant d'une consignation qui peut atteindre 135 € et dont il devra attendre le remboursement pendant plusieurs semaines ! » a déclaré son président Didier Bollecker.
Ce dernier poursuit : « adapter ponctuellement la vitesse sur un chantier et la faire respecter est évidemment crucial notamment pour la sécurité des agents de voirie qui œuvrent quotidiennement sur nos routes, mais la coordination des services de l'État et le traitement automatisé opéré par le Centre national de Rennes doivent être exemplaires pour que ces situations, qui décrédibilisent totalement la répression routière, n'arrivent pas. Pour être accepté, cet arsenal répressif automatisé doit être fiable, c'est la clé d'un changement durable des comportements des automobilistes ».
L'ACA rappelle qu'elle est à la disposition de ses adhérents pour les seconder sur le plan juridique dans une démarche de contestation s'ils devaient être concernés par cette affaire.
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