Punch, luxe et style, osez la différence avec la Lancia Delta 1.8 T-Jet
Imaginez une compacte spacieuse, luxueuse, puissante et qui ne ressemble à aucune autre ? C’est la performante Lancia Delta 1.8 T-Jet 200 ch, qui se déniche pour vraiment pas cher : dès 5 000 €.

Stellantis éprouve le plus grand mal à relancer Lancia, et pour cause : la gestion de la marque par le Groupe Fiat a été longtemps calamiteuse. Le positionnement « senior » du constructeur de Chivasso au tournant des années 2000 lui a fait le plus grand mal, avec ces modèles au look baroque et vieillot qu’étaient les Lybra et surtout Thesis. Deux échecs commerciaux.
Dommage, car ceux deux autos étaient prétries de qualités ! En outre, Lancia a géré en dépit du bon sens le renouvellement de son modèle à succès : la Delta. Très populaire dans les années 80 grâce aux multiples championnats du monde des rallyes remportés par sa version Integrale, elle a été remplacée par une sorte de Tipo de luxe en 1993.

Pas mauvaise mais lancée trop tard, celle-ci a été un flop commercial, annulé dès 2000. Pire, sa successeure a mis 8 ans à arriver ! Une éternité sachant que la Delta première du nom a inventé le segment de la compacte chic, dont BMW et Audi ont fait leurs choux gras avec les Série 3 Compact et A3. A s’arracher les cheveux !
Toutefois, en 2003, Lancia présente un intéressant concept, la Granturismo Stilnovo. En 2005 arrive à la tête de la marque un certain Olivier François, issu de chez PSA, qui décide d’en dériver une version de série. Cela donne un autre concept, dit Delta HPE, révélé en 2006 et dessiné sous l’égide de Marco Tencone. Ce proto de salon annonce trait pour trait la Delta III, codée 844, révélée au Mondial de Paris 2008.

Dessinée par le Centro Stile Lancia, la Delta III repose sur la plate-forme C2, inaugurée par la Fiat Stilo en 2001, à ceci près qu’ici l’empattement est étiré à 2,70 m. Longue (4,52 m), la Delta III s’installe à cheval sur les segments M1 et M2, tout en proposant un aménagement intérieur soigné, caractérisé par une banquette arrière coulissante et inclinable. Si on retrouve le tableau de bord de la Fiat Bravo II, celui-ci s’habille de matériaux plus chics, dont du plastique façon cuir dit Benova utilisé chez Maserati. Malheureusement, les ventes demeurent à des niveaux modestes (loin des 70 000 exemplaires prévus annuellement), et ce n’est pas l’arrivée de la puissante version 1.8 T-Jet en 2009 qui changera la donne.

Pourtant, celle-ci dispose du très intéressant moteur de l’Alfa Romeo 159 TBi (que l'on retrouvera, modifié en 235 ch, dans la Giulietta QV), disposant d’une injection directe et du dispositif dit Scavenging. Les soupapes d’admission et d’échappement restent une fraction de seconde ouvertes en même temps, de façon à créer un flux gazeux qui permettra au turbo de ne jamais tomber sous le régime où il ne suralimente plus le moteur. Avantages : souplesse maximale et zéro temps de réponse ou presque.

Développant 200 ch pour un couple plantureux de 320 Nm dès 1 400 tr/min, ce moteur emmène la Lancia à 230 km/h, mais celle-ci n’est pas une sportive. Elle se veut plutôt une GT rapide et confortable, d’ailleurs, elle ne dispose que d’une boîte auto à 6 vitesses fournie par Aisin. Ceux qui espéraient une nouvelle Integrale en sont pour leurs frais, mais l’époque a changé… Deux versions sont proposées, très bien équipées.

A 29 800 € (38 300 € actuels selon l’Insee), la Platino offre le régulateur de vitesse, la sellerie cuir/Alcantara, les capteurs de pluie et de luminosité, les jantes alliage de 17, la clim auto bizone, le toit ouvrant panoramique, l’airbag de genoux ou encore le radar de recul. A 32 800 €, la Di Lusso ajoute le GPS et la sellerie cuir Poltrona-Frau notamment. En option, on trouve l’amortissement piloté et le parking automatique, notamment. En 2010, une déclinaison encore plus chic, l’Executive, enrichit la gamme (amortissement pilotée et projecteurs au xénon de série, entre autres raffinements).

En 2011, la Delta bénéficie de retouches, concernant notamment la calandre et la sellerie. Les Gold et Platinum remplacent Platino et Di Lusso. En 2012, la gamme est remaniée, le moteur 200 ch étant alors retiré du programme d’importation. Les boucliers entièrement peints couleur carrosserie, comme les bas de caisse de la fin 2013, elle n’y aura pas droit non plus chez nous, mais la fin est proche. A l’été 2014, la compacte italienne tire sa révérence… sans être remplacée, le Groupe Fiat en étant incapable. Elle laisse la place dans son usine de Cassino à l’Alfa Romeo Giulia, sortie un an plus tard. 115 986 Delta III ont été produites, seulement.

Combien ça coûte ?
Vraiment pas cher. A 5 000 €, on trouve des exemplaires en bel état, avoisinant les 150 000 km. A 9 000 €, on peut dénicher une auto en parfaite condition, à moins de 80 000 km.

Quelle version choisir ?
Vu l’absence de différence de prix, autant opter pour les variantes les mieux équipées, Di Lusso/Platinum, ou mieux, Executive.

Les versions collector
Elles commencent à l’être un peu toutes, vu leur rareté, à condition de se trouver en parfait état d’origine et d’afficher un faible kilométrage.

Que surveiller ?
Contrairement à la réputation qui affecte souvent les italiennes, cette Delta se révèle remarquablement fiable. Cela passe par un entretien et un usage respectueux (courroie de distribution à changer avant 5 ans et 105 000 km, moment où on vidangera la boîte auto même si Lancia ne le préconise pas. Côté suspension, vérifiez les silentblocs (classique) et surtout les amortisseurs pilotés car ils sont hors de prix : 1 000 € pièce !
Dans l’habitacle, on relève quelques assemblages un peu légers voire des pétouilles électroniques, mais sans caractère de gravité. On peut relever des ennuis de volets de clim, certains imposant de déposer le tableau de bord pour être réglés, mais c’est rare. Le toit ouvrant ne pose pas de problème si on nettoie et graisse régulièrement son mécanisme. Globalement, cette Lancia ne nécessite qu’un entretien classique et aisé.

Sur la route
A bord de la Delta, on peut être déçu de retrouver dans ses grandes lignes le tableau de la Fiat Bravo, affublé d’une décoration bling-bling mais pas déplaisante. De plus, son ergonomie s’avère bien pensée. En revanche, les sièges manquent de maintien, même si on se réjouit de la bonne position de conduite. A l’arrière, l’espace aux jambes est immense ! A la mise en route, n’attendez pas à la scala de Milan : le moteur se signale par son silence. Son punch à bas régime aussi, d’ailleurs, il étonne constamment par sa vigueur, qui se traduit par des reprises remarquables. En revanche, il ne passera guère les 6 000 tr/min, mais la boîte auto, douce quoiqu’un peu lente, lui va bien.

En effet, cette mécanique onctueuse ne se destine pas au sport, pas plus que la voiture d’ailleurs. Par son silence et son confort de suspension, la Lancia se destine plutôt aux longs voyages rapides. Surtout que son comportement routier ne prête pas le flanc à la critique. Le grand empattement rend la Lancia remarquablement stable et rassurante dans les grandes courbes autoroutières, alors qu’en sortie de virage serré, l’antipatinage TTC fonctionne efficacement. Certes, la direction, précise et plutôt consistante, manque de ressenti, mais là encore, dans un contexte de conduite rapide et non sportive, ce n’est pas gênant. Quant au freinage, il étonne par sa puissance. Cela dit, à 9 l/100 km, la consommation demeure un peu élevée.
L’alternative youngtimer
Lancia Delta II HF (1993 – 2000)

Lancée en 1993 avec bien du retard, la Lancia Delta de deuxième génération récupère la plateforme de la Fiat Tipo, en la dotant de renforts pour une meilleure protection contre les chocs. C’est un signe des temps : le sport, passé de mode, cède la place au confort et à la sécurité dans les préférences de la clientèle.
Cela n’empêche pas la Delta de se décliner en HF, dotée du 2,0 l Turbo Lampredi, en 186 ch. Puissance et dotée d’un différentiel Viscodrive, cette version se passe toutefois des quatre roues motrices de la mythique Delta Integrale, au grand dam des passionnés. Elle régale toutefois par ses performances (220 km/h maxi) et son équipement : la LS, plus huppée, intègre une clim, des sièges Recaro et un amortissement piloté.
En 1995, elle se décline en 3-portes HPE et en 1996, elle bénéficie d’un léger restylage. En 1996, la Delta acère son look et gonfle sa puissance à 193 ch, mais ses ventes demeureront confidentielles jusqu’à sa disparition en 2000. A partir de 7 000 € en très bon état.
Lancia Delta 1.8 T-Jet 2010, la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 742 cm3
- Alimentation : injection directe, turbo
- Suspension : jambes McPherson, triangles, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs pilotés en option, barre antiroulis (AV), essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs pilotés en option, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 automatique, traction
- Puissance : 200 ch à 5 500 tr/min
- Couple : 320 Nm à 1 400 tr/min
- Poids : 1 430 kg
- Vitesse maxi : 230 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 7,4 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Lancia Delta III 1.8 T-Jet, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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