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Prise en mains - Skoda Enyaq : en terrain vierge

Dans Nouveautés / Nouveaux modèles

Alexandre Bataille

L’Enyaq est le nouveau SUV 100 % électrique de Skoda. Il repose sur la nouvelle plateforme du groupe Volkswagen dédiée à cette énergie. Cette dernière lui permet de proposer de nombreuses configurations pour une autonomie maximum de 500 kilomètres. C’est en Irelande, pays d’origine de son nom, que nous avons pris son volant en avant-première.

Prise en mains - Skoda Enyaq : en terrain vierge

Skoda avait déjà un pied dans l’électrique avec l’astucieuse Citigo IV, la marque tchèque entre dans le grand bain avec l’Enyaq, son premier SUV zéro émission.  Enyaq n’est pas un simple SUV de plus au sein du groupe Volkswagen car il est le premier à reposer sur la nouvelle plateforme globale MEB, totalement dédiée à l’énergie électrique. Toutefois, dans le calendrier commercial, le tchèque devra laisser la place au futur Volkswagen ID4, son clone allemand. L’Enyaq sera dévoilé officiellement en mai prochain avant de faire ses premiers tours de roues d’ici la fin de l’année 2020. Caradisiac a eu la chance de la découvrir en avant-première et même d’en prendre le volant.

Prise en mains - Skoda Enyaq : en terrain vierge
Prise en mains - Skoda Enyaq : en terrain vierge

 Long de 4, 64 m, l’Enyaq se positionne au sein de la gamme entre un Karoq et un Kodiaq. 

Après les Kodiaq, Karoq et Kamiq voici donc l'Enyaq, le premier SUV électrique de la marque tchèque. Pour trouver cette appellation qui rime, les génies du marketing sont allés piocher du côté de l’Irelande et plus particulièrement dans le dialecte gaélique, pour trouver « enya » qui signifie « source de vie ».

L’Enyaq mesure 4,64 m et se positionne au sein de la gamme entre un Karoq et un Kodiaq. Si l’on jette un rapide coup d’œil au marché, réduit mais en croissance, de l’électrique, il n’a aucun concurrent face à lui. Il faudra soit se diriger vers le marché du premium pour un Mercedes EQC ou Audi E-Tron, soit se rabattre sur des modèles plus compacts comme le Kia e-Niro ou le Hyundai Kona électrique.

Prise en mains - Skoda Enyaq : en terrain vierge

Si l’on jette un rapide coup d’œil au marché, l'Enyaq n’a aucun concurrent face à lui. Il faudra soit se diriger vers le marché du premium soit se rabattre sur des modèles plus compacts.

Esthétiquement, ce n’est pas un SUV pur et dur comme on a l’habitude de voir. L'Enyaq prend l’allure d’un gros break surélevé avec une chute de pavillon en pente douce. Il repose sur des jantes dont la taille peut varier de 18’’ à 21’’, comme ce fut le cas sur le modèle que nous avons pu découvrir en exclusivité (malheureusement sans avoir l’autorisation de prendre de photos). Une fois n’est pas coutume, Skoda a pris des risques en matière de design puisque plusieurs éléments issus du concept « Vision Iv » ont été repris. On pense immédiatement à la calandre lumineuse. Elle sera effectivement reconduite sur le modèle de série. Ici, une vingtaine de LED verticales se substituent aux grilles de calandres et sont traversées dans la longueur par une LED qui rejoint les deux feux avant. Le résultat est surprenant et pas forcément de bon goût.

La face avant est assez agressive. Elle est constituée d’un bouclier équipé de deux déflecteurs et d’optiques similaires à celles de la nouvelle Octavia. Sur la partie arrière, le hayon est composé d’un spoiler de teinte différente, en plastique mat.

Prise en mains - Skoda Enyaq : en terrain vierge
Prise en mains - Skoda Enyaq : en terrain vierge

 Skoda a pris des risques en matière de design comme la calandre lumineuse composée d'une vingtaine de LED verticales.

A bord, c’est aussi la révolution. Enfin, toutes proportions gardées, car malgré sa conception de voiture électrique qui autorise bien plus de largesses en matière d’aménagement, le cockpit de l’Enyaq reste très classique. La planche de bord, proche de celle de la dernière Octavia, reçoit en son centre un inédit et énorme écran multimédia en format paysage de 13’’. Il est équipé de tous les services connectés et d’une intelligence artificielle qui répond au doux nom de « Laura ». A l’extrême opposé, le conducteur fait face à une minuscule instrumentation numérique de 5,3’’ placée derrière le volant. Le contraste est vraiment surprenant. Un affichage tête haute avec réalité augmentée est aussi de la partie. L’Enyaq embarque également un double chargeur à induction ainsi que deux ports USB-C à l’avant.

Une fois de plus, Skoda démontre sa montée en puissance en matière de qualité. Les matériaux (plastiques moussés, cuir surpiqué, aluminium brossé) de cette version haut de gamme « founder Edition » qui nous a été dévoilée sont de très haute volée, ainsi que plusieurs éléments de design comme par exemple le volant a deux branches ou les poignées de porte en forme de couteau.

Skoda est reconnu pour offrir des intérieurs spacieux et l’Enyaq ne déroge pas à la règle. Les passagers ont beaucoup d’espace pour les jambes à l’arrière. En revanche, la modularité est basique. Ici pas de banquette coulissante, ni de dossiers de sièges inclinables. Le volume de coffre autorise 585 litres, ce qui s’avère bien suffisant pour une famille. On retrouve également de nombreux rangements à bord. Près de 45 litres sont disséminés à travers un vaste vide-poches central et une console flottante à la manière de Volvo, en pied du tableau de bord.

Prise en mains - Skoda Enyaq : en terrain vierge

Moteurs, batteries, transmissions : plusieurs combinaisons

La plateforme MEB autorise à l’Enyaq une très grande flexibilité technique, c’est pourquoi Skoda a choisi de diversifier son offre. Les modèles de base seront des propulsions. Le moteur électrique est alors placé sur le train arrière et les batteries sous le plancher. Les modèles plus puissants seront en 4 roues motrices avec le renfort d’un second moteur électrique sur le train avant, sans liaison physique entre les deux. Et pour couronner le tout, Skoda proposera 3 capacités de batteries différentes pour son nouveau SUV.

A noter que les batteries sont équipées d’un système de refroidissement par liquide et que certaines versions disposent même d’une pompe à chaleur montée en parallèle qui se charge d’alimenter les équipements (multimédia, etc.) et de seconder le chauffage afin de prolonger l’autonomie en conditions hivernales.

Autonomie : de 340 à 500 km selon le cycle WLTP

Le modèle d’entrée de gamme emporte une batterie lithium-ion d’une capacité de 55 kWh. Elle anime un moteur électrique d’une puissance d’environ 150 ch (109 kw) placé sur le train arrière. Cette version offre une autonomie de 340 km selon le nouveau cycle d’homologation WLTP, plus réaliste que le précédent.

Le cœur de gamme que nous avons essayé fait confiance à une batterie de 62 kW/h. Dans cette configuration l’Enyaq est aussi en propulsion mais la puissance de son moteur grimpe à environ 180 ch (132 kW). Ici, l’autonomie est donnée pour 390 km, selon le même cycle WLTP.

La version « long range » (grande autonomie) associe une batterie de 82 kW/h à un moteur de 200 ch (150 kW) placé sur le train arrière. Elle atteint le joli score de 500 km selon le cycle WLTP. En parallèle, Skoda proposera deux variantes 4 roues motrices : 80X et RS. Cette dernière accélère de 0 à 100 km/h en 6,2 secondes et offre une vitesse de pointe de 180 km/h, ce qui paraît bien peu face à une Tesla Model X qui expedie l’exercice en deux fois moins de temps. Leur portée maximale est donnée pour 460 km.

Temps de charge : de 8 heures à 40 minutes

Prise en mains - Skoda Enyaq : en terrain vierge

Le nouveau Enyaq peut être chargé de trois façons différentes. En plus de la prise domestique classique avec une sortie AC de 2,3 kW, la recharge peut être complétée par une wallbox offrant jusqu’à 11 kW. Il vous faudra alors patienter de six à huit heures selon la taille de la batterie. Vous trouvez ça long ? Bonne surprise, l’Enyaq est compatible avec des charges rapides de 50 kW, ce qui permet de faire le plein en deux heures, mais surtout des recharges ultra-rapides, à la manière de Tesla. En effet, le SUV tchèque peut encaisser jusqu’à 125 kW, ce qui est assez rare à l’heure actuelle, surtout pour un modèle à vocation généraliste. Vous récupérerez alors 80% en seulement 40 minutes. Pour accompagner ses clients, la marque crée une carte (le Skoda pass) du type « chargemap pass », la carte universelle la plus répandue actuellement, qui donne accès à la majorité des stations de recharge. Cette dernière sera délivrée gratuitement, le client paiera simplement sa consommation.

Notre essai : silence, action

Nous nous sommes rendus en Irelande, à une centaine de kilomètres à l’Ouest de Dublin, pour tester l’Enyaq en conditions réelles. Il s’agissait d’une version de pré-série dont les réglages seront amenés à évoluer dans le temps. Notre modèle était équipé d’une batterie intermédiaire de 62 kW/h et d’un moteur de 180 ch.

La position de conduite est surélevée, offrant ainsi au conducteur une vue dégagée. Le levier de « boîte de vitesses » est placé au pied de la console centrale. Il est à commande électrique de forme carrée et dessus sont inscrits N (neutre), D (Drive) et B (Brake) qui est un freinage régénératif (au levé de pied).

Prise en mains - Skoda Enyaq : en terrain vierge
Prise en mains - Skoda Enyaq : en terrain vierge

 Le SUV de Skoda n’est pas un modèle d’agilité mais il a le mérite d’être confortable. 

Comme dans tout véhicule électrique, la première chose que l’on remarque, c’est le silence de fonctionnement. L’Enyaq s’élance en douceur et sans un bruit donc sur les routes secondaires cabossées de la campagne irlandaise. Malgré les 2 tonnes de l’engin (ça commence à faire beaucoup), le conducteur ne se sent jamais en déficit de puissance. Le moteur est plutôt vif et les accélérations sont feutrées. On est par exemple très loin de la violence d’une Tesla. Ce mariage est selon nous le meilleur rapport puissance/autonomie (180 ch/390 km en WLTP).

Prise en mains - Skoda Enyaq : en terrain vierge

Le SUV n’est pas un modèle d’agilité mais il a le mérite d’être confortable. L’amortissement est souple et absorbe bien les défauts de la route. C’est d’autant plus vrai que notre version était équipée de jantes de 19’’. On peut noter aussi la bonne insonorisation de l’habitacle, peu sujet aux bruits d’airs et de roulements. Une suspension pilotée sera aussi disponible mais elle n’était pas fonctionnelle durant notre test. Impossible également de relever la consommation moyenne réalisée sur notre parcours, ces informations étaient verrouillées.

A retenir : de la place pour l’Enyaq sur le marché de l’électrique

Ce que nous retenons au final de cette expérience, c’est qu’avec l’Enyaq, Skoda va fouler un terrain vierge, celui des SUV compacts 100% électriques et non premium. Entendez par là que ses tarifs seront réalistes. Ainsi, la marque nous a laissé entendre que l’Enyaq sera commercialisé en fin d'année à partir de 32 000 €, hors bonus de l’Etat, ce qui s’avère une bonne affaire compte tenu de l’autonomie et de son niveau de polyvalence.

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