Salon de Francfort 2017 - Hyundai i30 N : entrée en jeu remarquée
Manuel Cailliot , mis à jour
La catégorie des berlines compactes vitaminées est déjà fort fournie. Mais voici que débarque une petite dernière, la Hyundai i30 N. Forte de 275 ch, peut-elle venir inquiéter les références établies, la française Renault Mégane R.S. en tête ?
Pour qui souhaite de faire plaisir avec une berline compacte qui a les Watts, le marché offre déjà une multitude de possibilités.
D'abord les françaises, avec en tête la Mégane R.S., bientôt remplacée, et la Peugeot 308 GTI, qui annoncent respectivement 275 et 270 chevaux. Mais aussi quelques allemandes avec la Volkswagen Golf GTI Clubsport (265 ch) ou R (310 ch), l'Audi S3 (310 ch), la BMW Série M135i (320 ch), de l'espagnole avec la Seat Leon Cupra (300 ch), sans oublier la japonaise Honda Civic Type R qui annonce désormais 310 ch. Et nous aurons brossé là le spectre de la concurrence de la nouvelle arrivante.
Pas forcément celle à laquelle nous nous serions attendus, mais une coréenne, la i30 N.
Un N qui possède plusieurs significations. C'est déjà la mise en graphisme d'un double virage serré en épingle, censé annoncer l'efficacité routière de la petite nouvelle. C'est aussi l'initiale de Namyang, ville de Corée où a été conçue l'auto, et enfin, bien sûr, c'est le N de Nürburgring, l'enfer vert sur lequel elle a été testée et peaufinée.
Une esthétique pas timorée
Esthétiquement, la i30 N en met pas mal plein la vue. La couleur Performance Blue, qui se rapproche de celle des bolides de WRC lui est réservée. Tout comme les boucliers avant et arrière plus "méchants" et ajourés, soulignés d'un liséré rouge et reliés par des bas de caisse enveloppants.
La calandre arbore bien sûr le N, à la façon d'un GTI ou d'un R chez Volkswagen, pareillement placé. N que l'in retrouve sur les étriers de freins peints en rouge, à peine cachés par des grosses jantes inédites de 19 pouces. Le hayon est surplombé par un gros béquet noir brillant, intégrant en son milieu un sympathique 3e feu stop en forme de triangle. Plus bas, ce sera la double sortie d'échappement qui attirera le regard.
Dans l'habitacle, la sportivité de la N saute moins aux yeux. C'est plus discret mais les sièges baquet sont bien enveloppants et leurs surpiqûres reprennent la couleur de la carrosserie. Le pédalier est en alu et le pommeau de levier de vitesses, siglé N également, est spécifique. On remarquera enfin un ciel de toit assombri (noir quoi…), qui donne une ambiance plus sport. L'ordinateur de bord adopte un nouveau menu spécifique N, reprenant diverses informations de conduite ainsi qu'un chronomètre
Mais c'est sur le volant que se trouvent 2 boutons parmi les plus intéressants. Celui de gauche permet de sélectionner des modes de conduite dits "classiques" : éco, confort et sport. Le premier pour une économie maximum de carburant limite la puissance et le fonctionnement de la climatisation, le second est celui de tous les jours. Le sport commence à causer avec le raffermissement de la direction, des suspensions, et une réponse à l'accélérateur plus vive. Oui vous avez bien lu, raffermissement des suspensions, car la i30 N possède de série un châssis piloté. ET c'est le bouton à droite du volant qui en révèle toutes les potentialités. En effet, il permet de sélectionner le mode N, le plus radical. Avec un ESP désactivé, une direction et des suspensions encore raffermies, un accélérateur aussi sensible qu'une mine antipersonnel, c'est celui dédié aux sorties "pistes", pendant lesquelles vous regretterez l'absence d'un différentiel autobloquant mécanique, mais profiterez tout de même d'un différentiel à glissement limité électronique évolué. De même, une option "barres de renfort" positionnées dans le coffre permettra de rigidifier la caisse pour les plus exigeants d'entre les propriétaires.
Des caractéristiques techniques calquées sur la Mégane R.S.
Mais venons-en au poumon de la bestiole. Ici, la référence semble clairement avoir été la sportive au losange. Quelques chiffres : la i30 N extirpe 275 ch (à 6 000 tours/min) et 353 Nm de couple (1 450 tours/min) d'un 4 cylindres 2.0 Turbo. Le 0 à 100 km/h est abattu en 6,2 secondes et la vitesse maxi est de 250 km/h. Bien sûr, si des concurrentes plus puissantes font mieux (Civic, Golf R), la Mégane R.S. sortante affiche 275 ch, 360 Nm, 255 km/h en pointe et un 0 à 100 km/h un peu plus véloce en 5,8 s. Une 308 GTI, elle, annonce 270 ch, 330 Nm, 250 km/h et 6 s. pour l'exercice du 0 à 100. Le poids à vide un peu élevé de la coréenne explique certainement ces écarts (1 429 kg).
Côté châssis, les seules spécificités sont les grosses jantes de 19 pouces, les suspensions pilotées et une direction dont l'assistance est directement sur la crémaillère, et non sur la colonne, pour une meilleure réactivité. La i30 N bénéficie aussi d'un Launch Control, ainsi que d'une fonction "Rev-matching", qui permet, au passage des vitesses ou au rétrogradage, de mettre le moteur exactement au bon régime pour éviter les à-coups de transmission. Une sorte de double débrayage automatique.
Pour finir, le moteur crache sa rage via une double sortie et la sonorité est améliorée en mode N, par l'activation d'un sound system pour l'intérieur (un résonateur en bas du pare-brise) et d'une valve multiposition pour les pots, avec détonations artificielles au lever de pied… Mode kéké activé, mais on aime bien… parfois ! Nous avons pu tester le son au point mort, il est effectivement assez rauque et pétaradant en mode N, il sera certainement agréable et sportif en conduite.
Pour le reste, la i30 N reste une i30, c’est-à-dire une compacte spacieuse pour les passagers et pour les bagages (395 litres), bien équipée en éléments de confort et de sécurité. Et aucune aide à la conduite n'est oubliée (alertes de véhicule dans l'angle mort, régulateur de vitesse adaptatif, alerte de trafic arrière lorsque l'on sort d'un stationnement, freinage automatique avec reconnaissance des piétons possible, aide au maintien dans la voie, reconnaissance des panneaux de circulation, connectivité Android Auto et Apple Carplay, GPS connecté avec mises à jour gratuites pendant 7 ans et services Tom Tom Live, etc).
Et toujours une garantie 5 ans.
Après cette découverte statique, nous n'avons qu'une envie c'est de pouvoir l'essayer. Ce qui sera possible à la fin du mois de septembre 2017. Nous avons aussi hâte d'avoir l'avis de notre pilote maison Soheil Ayari sur cette nouveauté. Il sera objectif nous le savons. Et la commercialisation aura lieu dans la foulée du salon de Francfort, soit au mois d'octobre 2017.
La concurrence
Il faudrait presque une page entière juste pour tenter de place cette Hyundai i30N face à une concurrence énorme. Ford Focus RS et ST, Honda Civic Type R, Peugeot 308 GTI, Seat Leon Cupra, Volkswagen Golf GTI, pour ne citer qu'elles, seront ses principales rivales. La plupart de ces autos tourne autour de 275 à 300 ch, ce qui les met donc sur un pied d'égalité intéressant pour un joli comparatif. Les puissanes étant à peu près les mêmes, il restera les questions pratiques et techniques : le prix, l'espace à bord, mais aussi le comportement. A ce petit jeu, la coréenne pourrait s'en sortir haut la main, à moins qu'une certaine Renault Mégane RS remette les pendules à l'heure avec ses quatre roues directrices...
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