Pneus d'occasion : pas chers, mais faut-il craquer ?
C'est un fait, les gommes de nos autos sont de plus en plus grandes, et donc... chères. Parfois très chères. La tentation est donc forte, parfois, d'opter pour les moins chers des pneus, et même, d'envisager des pneus d'occasion. Si si, ça existe. Mais faut-il craquer pour autant ? Caradisiac fait le point.
Tout se vend en occasion, tout. Des voitures bien sûr, de l'électroménager, des vêtements... Les 26,2 millions d'annonces sur le bon coin sont là pour le rappeler.
Et bien sûr, les pneus de voiture aussi, même si on n'y pense guère spontanément. Le marché est minuscule à ce jour (largement moins de 1 % du marché), tandis que ce sont plus de 25 millions de pneus neufs qui sont vendus chaque année dans l'hexagone.
Mais face à des prix qui ne cessent d'augmenter, avec pour cause principale l'accroissement rapide des tailles des gommes (pensez, on trouve aujourd'hui des citadines chaussées en 18 pouces, des SUV urbains en 19 pouces), certains propriétaires se tournent, à l'heure du remplacement, vers les solutions les moins onéreuses. Les pneus premier prix, dits "budget" (de marque Nangkang, Sava, Nexen...) ou encore les marques de distributeur (Norauto, Feu Vert, Midas, Speedy ou First Stop) tiennent lieu de refuge. Mais certains vont encore plus loin et envisagent des pneus d'occasion.
Alors certes, ils sont moins chers. Mais cela ne doit pas, loin s'en faut, être le seul critère à étudier.
Pneus d'occasion : leur avantage
Le prix :
Bien sûr c'est l'argument principal, et en fait unique, qui est le leur. On trouve sur le marché des pneus de petite dimension (par exemple 185/70/14) à partir de 15 euros, en provenance de casses agréées. Mais c'est plus souvent autour de 30 € pour du 15 pouces (voire 14 pouces), 35 € pour du 16 pouces, etc.
Certaines enseignes pratiquent plusieurs niveaux de prix selon le niveau d'usure du pneu, ce qui semble logique. Par exemple, nous avons trouvé des tarifs, pour un pneu en 225/45/17, de 40 € pour 50 % d'usure, 60 % pour 20 % d'usure et 70 € pour 10 % d'usure. Le tout promis en grande marque, selon arrivage (Michelin, Continental, Bridgestone, Pirelli, Goodyear, Dunlop).
Oui, certes, c'est moins cher que du neuf, au prix habituel pratiqué par les concessions.
Mais attention, il faut relativiser, car un pneu neuf, de même dimension, commandé chez un spécialiste internet du pneu, comme 123pneus, popgom ou allopneus, peut se trouver à 81 € en Continental, et même 75 € en Dunlop. Du coup, payer 40 € un pneu à 50 % d'usure quand un neuf peut se trouver à moins du double, eh bien, ce n'est tout simplement plus du tout une bonne affaire !
Pneus d'occasion : leurs inconvénients
Aucune garantie :
Contrairement aux pneus neufs, et même aux pneus rechappés, qui doivent respecter des normes et la législation, et qui sont contrôlés et garantis, les pneus d'occasion ne doivent respecter aucune norme. Rien n'impose de les contrôler, de les vérifier. Bien sûr, tous les vendeurs affirment que les enveloppes sont vérifiées avant d'être remises sur le marché, leur état contrôlé, pour savoir s’il n'y a aucun risque à les remonter sur de nouvelles jantes. Cela peut rassurer, mais il faut savoir que certains défauts internes peuvent être invisibles (cisaillements légers, hernies naissantes mais non déclarées, etc.).
Un mode de conservation inconnu :
Pour qu'un pneu garde ses qualités, il faut qu'il ait été conservé dans de bonnes conditions. À plat, à température constante, par exemple. Pour un pneu d'occasion, impossible de le savoir.
Une usure déjà commencée, des frais de montage plus réguliers :
On enfonce ici une porte ouverte, bien sûr. Mais si on paye moins cher, c'est parce que le pneu est déjà usé. Il faudra donc le remplacer plus rapidement. Or, le montage d'un pneu n'est pas gratuit, il coûte entre 15 et 25 euros selon la taille et l'enseigne. Et si on monte un pneu usé à 50 %, il faudra payer ces frais deux fois plus souvent que pour un pneu neuf, ce qui fait baisser drastiquement, encore une fois, la rentabilité de l'opération.
Acheter un pneu d'occasion, les points à vérifier
Il faut se montrer vigilant sur les points suivants :
L'état de la bande de roulement. Même si elle a normalement été contrôlée par le vendeur, regarder encore attentivement les flancs et la bande de roulement. Elle ne doit présenter ni craquelures, ni boursouflures, ni morceaux arrachés, ni hernies (que l'on ne remarque souvent que lorsque le pneu est monté et gonflé d'ailleurs). Reste que certains défauts sont invisibles (perte de pression lente, trame métallique oxydée).
L'usure. La limite légale est de 1,6 mm de profondeur. Et neuf, la profondeur est en général de 8 à 9 mm. À vous donc de calculer le taux d'usure. Nous conseillons aussi de mesurer la profondeur en plusieurs endroits (sur la bande, mais aussi en différents points de la largeur, milieu et côtés). Elle doit être régulière, sinon c'est le signe d'une usure irrégulière : le pneu aura une durée de vie restante très faible.
L'âge du pneu. Il s'agit du DOT (Department of Transportation), qui est toujours mentionné sur le flan (obligatoire pour vendre aux USA). Il s'agit d'une série de 4 chiffres qui correspond à la semaine et à l'année de fabrication. Par exemple un DOT 2613 signifie que le pneu a été fabriqué la 26e semaine de 2013. Il aura donc 7 ans au mois de juillet de cette année, il est très ancien, il ne faut pas l'acheter (le caoutchouc sèche et durcit avec le temps), même et surtout s'il ne semble pas usé.
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