Peugeot 207 RC (2007 – 2010), une vraie bombe à prix ridicule, dès 3 000 €
Malgré ses belles performances et son châssis efficace, la 207 RC demeure très abordable, la faute à un manque de notoriété. À vous d’en profiter !
Avoir un modèle qui connaît un succès colossal, c’est à double tranchant. D’un côté, c’est très rentable, de l’autre, quand vient le moment de le remplacer… Problème. Comment rééditer l’exploit ? Peugeot l’a connu au moment de renouveler la 205, ce qu’il n’a pu réellement faire qu’au bout de 15 ans avec la 206. Celle-ci s’est encore mieux vendue que sa devancière, donc le casse-tête a de nouveau lieu pour la firme sochalienne au moment de la renouveler ! Elle y répond de façon classique. D’abord en récupérant la plateforme 2, inaugurée par la Citroën C3 en 2002. Ensuite, en tentant d’actualiser le design de la 206, qui a tant fait pour sa réussite. L’équipe emmenée par Gérard Welter produit un dessin qui sera assez critiqué quand la 207 sort en 2006.
Et pourtant ! Il ne manque pas de trouvailles. Si on reconnaît l’influence de la 206, on note par exemple les passages de roue très originaux, à pan coupés au lieu d’être élargis, comme le veut la mode. Mais c’est la face avant, avec les projecteurs démesurés et la calandre en gueule béante qui suscite des réserves, malgré l’agressivité qu’elle suggère.
D’aucuns suggéreront que le style Peugeot s’auto-caricature, mais la 207 ne manque ni de dynamisme ni de charisme. D’ailleurs, malgré une concurrence rude (Renault Clio III, Fiat Grande Punto), elle connaît un début de carrière très encourageant.
Et dès 2007, elle se décline en une version sportive : la RC. Des lettres déjà vues sur la plus puissante des 206, qui s’équipait d’un 2,0 l atmo de 177 ch. La 207 ne pouvant recevoir de bloc aussi gros (sa plateforme l’interdit), elle se contente d’un 1,6 l. Mais pas n’importe lequel : le THP, étudié en commun avec BMW. Doté d’un turbo à double entrée, d’une injection directe et d’une admission variable, il est ultramoderne, ce qui lui permet de développer 175 ch.
C’est moins que les 201 ch de la Clio RS, mais voilà, son couple est bien supérieur : 260 Nm avec l’overboost, contre à 215 à la Renault. Tout bénef pour les reprises ! En fait, c’est le bloc de la 207 150 ch, sortie quelques mois auparavant. Face à celle-ci, la RC adopte une suspension durcie, un train avant articulé sur rotules, des freins renforcés, des jantes agrandies (17 pouces) un échappement plus sonore et des rapports de boîte modifiés. Seulement, la 207 est gênée par son poids, supérieur de 150 kg à celui de la 206, pour un total de 1 250 kg. Énorme, mais la Clio n’est guère mieux lotie.
Dans l’habitacle de la Peugeot, on note l’apparition de beaux sièges baquets cuir-Alcantara, alors que la clim auto, le régulateur de vitesse, le radar de recul et la sono sont de série. À 22 500 € (26 500 € actuels selon l’Insee), on n’est pas volé.
Malheureusement, à cause de sa décoration trop discrète et d’un manque de promotion (elle ne sera pas championne du monde de WRC, contrairement à la 206), la 207 RC se vendra modestement, malgré l’apparition d’une très intéressante version SW, et disparaîtra dès 2010, non sans avoir subi un très léger restylage fin 2009.
Combien ça coûte ?
Alors que la cote des petites sportives tend à monter, celle de la 207 RC, oubliée, reste basse. On trouve de bons exemplaires dès 3 000 €, totalisant certes plus de 200 000 km. Signe d’une belle endurance ! À 5 000 €, le kilométrage tombe à environ 150 000, et à 6 500 €, on se rapproche des 100 000 km. On en trouve même à moins de 80 000 km pour environ 7 500 €.
Quelle version choisir ?
Coach ou SW, c’est une question de besoin. Surtout, optez pour une auto dans le meilleur état possible et rigoureusement entretenue.
Les versions collector
On trouve beaucoup de 3-portes, mais bien peu de SW : optez donc pour celle-ci, tant les petits breaks aussi puissants sont une denrée rare.
Que surveiller ?
On a beaucoup critiqué la fiabilité du bloc THP et on a eu raison car il a connu bien des problèmes en début de carrière, que ce soit chez PSA ou Mini. En cause, la chaîne de distribution qui se détend ou se décale, la pompe haute pression, le turbo qui cède, et divers capteurs capricieux. Cela dit, ces avaries ont souvent eu lieu à des kilométrages assez peu élevés, donc on peut estimer que les autos bien entretenues ont, avec le temps, été corrigées. Et le fait est qu’on en trouve de fortement kilométrées.
Pour le reste, c’est plutôt classique et sans faiblesse majeure, mais on prêtera une attention particulière aux éléments sensible sur une petite sportive : trains roulants, freins, éléments de transmission. Enfin, les bugs électroniques ne sont pas rares (mais pas excessifs non plus), comme sur la grande majorité des autos de cette époque.
Au volant
Personnellement, je préfère nettement la ligne de la 207 à celle de la première 208, rabougrie. Dans l’habitacle, la style a plutôt bien vieilli, mais je n’en dirais pas autant de l’ergonomie, avec cette console centrale dont la profusion de boutons fait fouillis. Heureusement, bien calé dans le baquet, on jouit d’une position de conduite irréprochable. Le comportement du moteur est à l’opposé de celui de la Clio III RS.
Ultra-souple, le bloc de la 207 RC autorise des reprises étonnantes dès les bas régimes, même sur les rapports supérieurs, et regorge de punch à mi-régime. Ça marche vraiment fort ! En revanche, le THP ne donne plus grand-chose passé 5 500 tr/min, là où le 2,0 l de la Renault se réveille. En tout cas, en usage courant, la 207 RC se montre bien plus pêchue et performante. Tout en faisant nettement de bruit, même si la sonorité du THP est plutôt plaisante.
Si la Peugeot prend l’avantage mécaniquement, elle marque un peu le pas côté châssis. Pas par la tenue de route. Elle est remarquable, grâce au grip important et au bon équilibre général. Mais, alors que c’était le point fort des 205 et 206 (dans une moindre mesure), la 207 n’est pas très joueuse : elle reste rivée à sa trajectoire, la poupe n’acceptant que difficilement de décrocher. L’opposé, là encore, de la Clio RS.
De surcroît, à cause du poids, l’amortissement reste sans nuance, un peu trop ferme en usage courant et pas assez absorbant en conduite sportive sur les aspérités, même si le confort demeure convenable. Enfin, le volant et la commande de boîte se révèlent trop doux, même si la précision est au rendez-vous. En somme, la 207 RC est plus une GT qu’une GTI, et utilisée en tant que telle, elle sera très satisfaisante. Tout en consommant peu, moins de 8 l/100 km en conduite courante.
L’alternative youngtimer
Peugeot 206 RC (2003 – 2006)
Devancière de la 207 RC, la 206 RC en diffère beaucoup par sa mécanique (un 2,0 l atmo de 177 ch), son poids inférieur et sa suspension arrière à roues indépendantes. Rapide (220 km/h), nerveuse (0 à 100 km/h en 7,5 s), et efficace, le commence progressivement à trouver ses lettres de noblesse auprès de passionnés, d’où une cote en hausse. Il faut dire aussi que sa notoriété a été renforcée par la carrière de la 206 en WRC, où elle a été championne du monde. Relativement peu produite, la 206 RC se déniche dès 7 000 €.
Peugeot 207 RC (2007), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 560 cm3
- Alimentation : injection directe, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 175 ch à 6 000 tr/min
- Couple : 260 Nm à 1 600 tr/min
- Poids : 1 250 kg
- Vitesse maxi : 220 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 7,6 s (donnée constructeur)
Pour trouver une Peugeot 207 RC d'occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale
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