Opel Speedster (2001-2005) : fausse allemande et vraie sportive, dès 17 000 €
Fausse Opel mais vraie Lotus, la Speedster offre toutes les qualités d’une Elise, tout en coûtant moins cher. Une excellente affaire, d’autant que l’ultralégère anglo-allemande, fort rare, offre une puissance intéressante.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi l’Opel Speedster est-elle collectionnable ?
À l’instar de la Lotus Elise, l’Opel Speedster, qui en dérive, incarne la voiture de sport essentielle. Légère, rigide, performante, extrêmement efficace et relativement abordable. Des autos comme ça, électrification oblige, il n’y en aura bientôt plus. De surcroît, l’Opel profite d’une carrosserie spécifique et réussie, en plus de se montrer moins courante que l’anglaise.
Formidablement réussie, la Lotus Elise, apparue en 1995, doit pourtant évoluer profondément à l’orée des années 2000. Pourquoi ? Pour satisfaire aux nouvelles normes d’homologation européennes, notamment en matière de crash-test. Il lui faut donc subir des modifications de structure, fort chères.
Lotus n’a pas forcément les moyens de les mener à bien et se rapproche pour cela de General Motors. Un accord est passé : GM finance les évolutions de la coque de l’Elise, et en échange, obtient un dérivé de celle-ci à intégrer dans sa gamme : ce sera la Speedster. Un concept est dévoilé au salon de Genève 1999, dessiné chez Opel, dont la version définitive apparaît en 2000.
Celle-ci, également proposée sous le badge Vauxhall outre-Manche (c’est la VX220), profite donc de pratiquement la même coque en aluminium extrudé que la Lotus Elise S2 mais, au lieu d’un bloc Rover K, préfère un 2,2 l Ecotec de GM, développant 147 ch. Déjà vu dans l’Opel Astra, ce moteur suffit largement à la Speedster, qui ne pèse que 870 kg. Il faut dire que le châssis s’en tient à 71 kg…
Si la carrosserie est spécifique, l’intérieur l’est aussi, et comme sur la sportive anglaise, il s’avère très dépouillé.
La fabrication démarre au printemps 2001 à Hethel, chez Lotus, et l’auto est disponible chez des concessionnaires sélectionnés en France. À 32 500 € (42 800 € actuels selon l’Insee), elle est chère pour le blason qu’elle arbore et se vend difficilement. Pourtant, elle marche fort, atteignant les 100 km/h en 5,9 s, pour un maxi de 217 km/h.
En 2003, l’Opel prend une nouvelle dimension en adoptant un moteur turbo. La cylindrée chute à 2,0 l mais la puissance bondit à 200 ch, ce qui octroie au Speedster des performances exceptionnelles, même si le poids passe à 930 kg : plus de 240 km/h en pointe, et surtout un 0 à 100 km/h exécuté en 4,9 s. Le prix augmente, passant à 37 180 €, voire 38 500 € en version Pack un peu moins mal équipée. Les ventes ne bondissent pas pour autant, et l’Opel Speedster quitte la scène en 2005, un peu moins de 7 200 unités ayant été fabriquées sur les 10 000 prévues. Lui succède une Opel GT notoirement ratée…
Combien ça coûte ?
Moins cher qu’une Lotus Elise S2, débutant à 22 000 € ! Une Speedster 2,2 l débute à 17 000 €, avec environ 100 000 km au compteur, et pointe à 20 000 € en affichant environ 60 000 km. La version 2,0 l turbo est nettement plus onéreuse : à partir de 25 000 € avec 100 000 km. Les prix passent les 30 000 € pour des autos de moins de 20 000 km, le maxi étant vers les 33 000 €. Des valeurs stables qui font de l’Opel un moyen de se faire plaisir à un prix de revient kilométrique très faible.
Quelle version choisir ?
Pour un usage balade, autant se contenter de la 2,2 l, certes moins rapide que la Turbo, mais déjà extrêmement efficace et surtout bien plus abordable !
Les versions collector
Ce sont celles affichant un très faible kilométrage (moins de 20 000 km) et en parfait état d’origine, comme souvent. Produite à un peu moins de 2 000 unités, la Turbo est logiquement celle à collectionner en premier.
Que surveiller ?
Grâce à une conception simple et des mécaniques éprouvées, la Speedster ne souffre pas de tare particulière. C’est l’usage qui en a été fait et l’entretien prodigué qui importent le plus. Nombre d’autos ont roulé sur circuit, surtout les Turbo. Ce n’est pas un souci si le propriétaire a adapté l’entretien, en réduisant drastiquement les intervalles de vidange, et en réglant fréquemment les trains roulants. Dans ces conditions, les triangles de suspension et rotules de direction s’usent plus vite, donc vérifiez leur état.
Conduite sportive oblige, une proportion non négligeable d’exemplaires ont tapé. Examinez donc le museau de la voiture et la crash-box qu’il recèle, l’état des panneaux de carrosserie et le fond plat. Attention, le châssis, dont les éléments sont collés, ne se répare pas. Et il coûte fort cher !
De nombreux rappels ont eu lieu, concernant par exemple la chaîne de distribution du moteur 2,2 l. Vérifiez qu’ils ont été effectués. Quant au 2,0 l turbo, mieux vaut en changer la courroie de distribution tous les 4 ans maxi. À bord, la finition est simple et de qualité moyenne, alors que le bloc compteur Stack connaît des défaillances. Problème, il coûte un bras.
Au volant de l’Opel Speedster
Malgré ses vingt ans, la ligne de l’Opel a étonnamment peu vieilli. L’accès à bord est aussi peu aisé que celui d’une Elise, mais une fois installé, on profite d’une bonne position de conduite, même si le dossier du siège ne se règle pas. Dès la mise en route, le 2,0 l turbo est très présent dans l’habitacle, et quand on roule, on constate que l’insonorisation est à peu près inexistante. On entend tout ! Poids réduit oblige, l’Opel vous colle au siège quel que soit le régime moteur, même si celui-ci n’apprécie guère de passer les 6 000 tr/mn. Pas grave, on va déjà très vite et on profite de reprises ahurissantes ! Et comme il est souple, il n’impose pas de trop recourir au levier de vitesses, manquant un poil de rapidité.
Surtout, comme dans une Lotus, on est en contact direct avec la voiture… et la route. La direction, ultra-précise, renseigne très exactement sur l’état de la chaussée, quand on freine, on a l’impression d’appuyer directement avec le pied sur les plaquettes de frein, bref, on fait le plein de sensations, surtout les cheveux au vent. L’Opel bénéficie d’un grip et d’une vivacité hors normes : elle passe sans sourciller des virages à une vitesse qui enverrait 90 % des autres voitures dans le décor. C’est presque surnaturel ! Évidemment, il faut appliquer une conduite propre et respecter la voiture, qui demande de bonnes compétences de pilotage quand on atteint ses limites, il est vrai très lointaines. Quant au freinage, il est remarquablement efficace. Quelle formidable machine à sensations ! La consommation ? Elle varie de 8 l/100 km sur route à un peu plus de 10 l/100 km en conduite rapide.
L’alternative youngtimer
Opel GT
Il n’y a pas de coupé biplace Opel réellement youngtimer, puisque le seul existant en dehors de la Speedster n’est autre que la GT présentée en 1968. Dessinée comme une petite Corvette, celle-ci profite d’une ligne extraordinaire, qui cache malheureusement un châssis des plus conventionnels, puisqu’il dérive de celui de la Kadett. Donc, propulsion et essieu arrière rigide. Heureusement, on a reculé de 40 cm vers le centre de la voiture le moteur, au choix un pathétique 1,1 l de 60 ch ou un bien plus adapté 1,9 l de 100 ch.
Avec ce dernier, la GT pointe à 185 km/h, une très belle vitesse à l’époque, tout en tenant très correctement la route. À bord, la finition et la présentation sont de bonne facture, et comme l’auto n’est pas trop chère, elle rencontre un grand succès : plus de 100 000 exemplaires seront vendus jusqu’en 1973, alors qu’il n’y a même pas de couvercle de coffre ! Petit détail : la carrosserie de l’Opel était fabriquée en France chez Chausson, puis terminée chez Brisonneau et Lotz. À partir de 18 000 €.
Opel Speedster Turbo (2004), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 998 cm3
- Alimentation : injection, turbo
- Suspension : double triangulation, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV et AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, propulsion
- Puissance : 200 ch à 5 600 tr/min
- Couple : 250 Nm à 1 950 tr/min
- Poids : 930 kg
- Vitesse maxi : 243 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 4,9 s (données constructeur)
> Pour trouver des annonces d'Opel Speedster, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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