Moto GP - Interview Hervé Poncharal: "Le report du Grand Prix du Japon n'est pas neutre financièrement"
C'est à un week-end agité qu'a eu droit le Président de l'IRTA, Hervé Poncharal. Pendant ces deux derniers jours en effet, le Moto GP a dansé au-dessus d'un volcan islandais qui a rappelé avec son nuage de cendres que nous n'étions que poussière. Vulcain, en annexant l'espace aérien, a terrassé Pégase, sonnant ainsi le crépuscule d'un Grand Prix qui devait pourtant se dérouler au Pays du Soleil Levant. L'épreuve, finalement, est repoussée au 3 octobre, mais rien n'a été simple dans cette prise de décision tandis que beaucoup de questions restent en suspens, à commencer par celle du coût financier de cet imprévu pour les protagonistes. Le boss de Tech3 nous explique tout ça dans une interview exclusive.
Hervé, un week-end agité ?
Pour sûr ! Vendredi, avec l'éruption de ce volcan, il apparaissait évident que les choses allaient être compliquées pour nous qui devions aller au Japon. Comme tu l'as écrit, on a d'abord pensé partir du sud de l'Europe, puis on s'est ravisés. Et quand je dis on, c'est la Dorna, l'IRTA, la FIM et le MSMA
Pourquoi ?
Parce que tout simplement, on ne sait pas comment les choses vont évoluer. Prendre le risque de pouvoir aller au Japon pour s'y retrouver sans possibilité de retour aurait été catastrophique.
Quand a été prise la décision de reporter la course au 3 octobre ?
Dimanche matin. Il a fallu attendre la réponse de l'organisateur qui n'a pas été facile à convaincre. En effet, c'est le même qui fait le Grand Prix de Suzuka de Formule 1 qui se déroulera à la même période, à une semaine près. Quant à nous, il n'était pas question de faire une saison à dix sept Grands Prix et on avait déjà remplacé la Hongrie.
Quelle est la situation actuelle et quelles vont être les conséquences de ce report ?
La situation actuelle est qu'une centaine de personnes sont déjà sur place pour préparer l'événement. Il va falloir les rapatrier. Il va falloir aussi ramener le frêt qui est venu directement du Qatar. Tout ça va avoir un coût pour la Dorna et on ne sait pas encore comment les choses vont tourner. Pour nous, équipes, ce sont des réservations et une logistique que tombent à l'eau. Là aussi, on ne sait pas si ce sera de la perte sèche ou s'il y aura une possibilité de reporter tout ça en octobre. Mais cette affaire coûtera, elle ne sera pas vierge sur le plan financier.
Pour revenir au sport, tu étais fâché contre tes pilotes en Moto 2 en partant du Qatar.
Et je ne leur ai pas trop parlé depuis. Le podium était assuré et on a besoin de résultats qui ne feraient que récompenser tous les efforts que l'on met dans cette Mistral 610. Yuki est venu s'excuser. Il y avait Tomizawa devant. Il a attaqué et s'est retrouvé les oreilles par terre sur la partie sale de la piste et ça n'a pas pardonné. Raffaële est encore très inconstant et ne nous a offert que dix minutes de magie sur le week-end. Les deux savent ce qu'ils ont à faire à Jerez.
Le Moto GP était là pour te consoler !
Colin a fait une prestation honorable et Ben a été la satisfaction. Colin est dans le coup mais cette saison, il sera souvent derrière Ben qui est plus agressif et en phase ascendante. Il doit simplement encore travailler sa connaissance des pneus tendres.
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