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Mors et Vanderbilt : les ingénieurs et l'héritier

Dans Rétro / Pilotes d'hier

Michel Holtz

LES VOITURES LES PLUS RAPIDES DU MONDE - Émile et Louis Mors étaient des ingénieurs qui ont fondé une marque. William Vanderbilt, lui, était un riche américain passionné de voitures. La rencontre des trois hommes va faire des étincelles, un jour de 1902 dans les Yvelines.

Mors et Vanderbilt : les ingénieurs et l'héritier
William Vanderbilt au volant de la Mors du record.

L’automobile est parfois une affaire de riche dilettante. Du moins l’a-t-elle été, à ses tout débuts. Ce fut le sort, pas si triste, de William Kassim Vanderbilt II. Excusez du peu : le garçon est tout de même l’arrière-petit-fils de Cornelius Vanderbilt, l’homme le plus riche du monde au XIXe siècle. Un héritage dont ses rejetons et petits enfants ont largement profité. Du coup, Will n’a pas vraiment besoin de travailler, juste de se passionner pour la voile (son papa a gagné l'America's cup) et l’automobile naissante.

La terreur des routes américaines

Le virus de l’automobile, il l’a d’ailleurs contracté très jeune. À dix ans, il effectue, seul, les 7 kilomètres qui séparent Beaulieu S/ Mer de Monaco. Et pour cause, sa famille est en villégiature chez le comte Jules Félix Albert de Dion Wandonne de Malfiance, que l’histoire, pour faire court, appellera plus familièrement Jules Albert de Dion. Le constructeur précurseur lui a définitivement donné le goût de l’auto, et à l’âge de vingt ans, il se fait livrer une de Dion Bouton à New York. Il a déjà plusieurs voitures dans son garage et est négativement connu pour écumer la contrée à toute berzingue.

Mais Vanderbilt sait tenir son rang, et en 1901, il devient plus raisonnable et décide d’organiser des courses sur ses terres et sur des routes fermées, ou du moins, beaucoup plus désertes que les villages du comté de New York qu’il a tendance à dévaster. Il gagne la plupart de ses propres courses et s’ennuie un peu. Alors il décide de s’en aller taquiner les vrais spécialistes, ceux qui ont inventé et développé l’automobile : les Européens. Et bien lui en a pris, car il va croiser le destin de deux frangins qui vont changer sa vie.

William Vanderbilt, d'une passion à l'autre.
William Vanderbilt, d'une passion à l'autre.

En France, il part à la rencontre des frères Mors. Deux univers que tout sépare vont se retrouver autour d’une même passion. Louis et Émile sont des ingénieurs et à leurs débuts, fondent une société, et un journal, spécialisé dans l’électricité. Rapidement, Émile se passionne pour l’automobile, alors que son frère est plutôt l’artiste de la famille, copain de Debussy et directeur d’un théâtre à Paris. Mais à la fin du XIXe siècle, il se laisse convaincre par l’invention de son frère : un système d’allumage par bobine. La marque Mors est née.

122,47 km / h : record du monde

Ils participent à plusieurs courses de l’époque, de Paris-Marseille à Paris-Bordeaux en passant par Nice – la Turbie. Autour des frères Mors, une bande de pilotes se constitue rapidement. Parmi eux, un excentrique américain un peu flambeur : Vanderbilt. Il a convaincu les Mors de lui confier une Z  de 60 ch à quatre rapports, qui avait officié sur la course Paris-Vienne. Elle pèse 1 000 kg  et un beau jour d’août 1902, elle s’élance sur une piste en ligne droite que les frères ont dénichée dans les Yvelines, à Ablis. Les chronométreurs sont prêts à mesurer la vitesse de l’auto, au bout d’un km lancé. Vanderbilt est prêt lui aussi et au bout des 1 000 m le verdict tombe : 122,47 km / h, record du monde.

La der des ders : une Mors de 1923.
La der des ders : une Mors de 1923.

Vanderbilt va participer à plusieurs courses à bord de la Z pendant un an. Mais à la suite d’un accident au départ du Paris-Madrid, et après un abandon dans les Ardennes, il jette le gant et rentre aux US pour créer la coupe qui porte son nom. Il décrochera un nouveau record, à bord d’une Mercedes de 90 ch. À Daytona Beach, il dépasse les 148 km / h.

Mais l’exploit ne sera jamais homologué. Alors l’héritier va s’engager dans des aventures plus maritimes, en finançant, et participant à des expéditions en mer, jusqu'aux Galapagos. Petit à petit, l'immense fortune familiale s’envole, et les enfants et petits enfants de William Kassim vont, après lui, dilapider une très grande partie des 182 milliards de dollars que leur ancêtre avait amassé.

Du côté des frères Mors, la fortune est moins colossale, moins dilapidée aussi. Sauf que dès 1907, les affaires vont mal. Heureusement pour la fratrie, un jeune polytechnicien va accepter de s’associer avec les deux hommes, il s'appelle André Citroën. La suite est connue : en 1919, Citroën rachète l’entreprise. La dernière auto de la marque est dévoilée en 1923 avant que Mors ne disparaisse et que les Chevrons ne prennent leur réel envol.

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