Michelin ferme deux usines en France
Michelin annonce la fermeture de deux sites français. En proie à de sérieuses difficultés, le manufacturier français explique que " cette décision n'est intervenue qu'en tout dernier recours, une fois que toutes les solutions et scénarios alternatifs ont été analysés et évalués ". Des fermetures justifiées par l’effondrement de l’activité pneumatique sur tous les segments (tourisme, camionnette et poids lourds) et la forte concurrence des pays d'Asie.
Les marques à bas coût asiatiques, et notamment chinoises, ne cessent d'emporter des parts de marché en Europe et dans le monde. En dix ans, les ventes de ces acteurs d'entrée de gamme ont progressé respectivement de + 9 % dans les pneus tourisme et utilitaires légers, et + 11 % sur le secteur poids lourds. Cela, aux dépens du plus haut de gamme, en recul de 11 et 8 points, d'après le groupe clermontois. Il en résulte " une surcapacité structurelle de production dans certaines usines tourisme, camionnettes et poids lourds de Michelin en Europe ", indique le manufacturier français. Le président du groupe, Florent Menegeaux évoque également, dans un entretien à Capital, la flambée du coût de l'énergie, " trois fois plus élevé en Europe qu'aux États-Unis ou en Asie " comme un sérieux frein à la compétitivité des sites français.
« une décision inéluctable »
Les deux sites visés " sont confrontés depuis plusieurs années à de grandes difficultés économiques " se défend Michelin.Au total, 1 254 salariés concernés. Le plus grand des deux sites, Cholet, emploie 955 salariés, spécialisés principalement dans la fabrication de petits pneus pour camionnettes (17 pouces et moins). Quant au site de Vannes (299 salariés) il produit principalement des câbles métalliques destinés à des pneus poids lourds. Ces deux sites sont confrontés à une baisse continue de leurs volumes de production " en raison notamment de l'évolution du niveau de la demande en Europe (...) sans perspective de redressement", souligne le groupe pneumatique.
Préserver l'emploi local
La production sur les sites en question diminuera petit à petit, pour s'arrêter définitivement début 2026. Michelin entend cependant recréer localement autant d'emplois qu'il en supprime. Dans un premier temps, Michelin va arrêter la production des deux usines jusqu’au 13 novembre pour " permettre à la direction et aux organisations syndicales de proposer des échanges collectifs et individuels aux employés ". Ensuite, le groupe " analysera les opportunités d’implantation de nouvelles activités industrielles et tertiaires en concertation avec les décideurs locaux et les acteurs du développement économique territorial ". Michelin " enregistrera une provision d’environ 330 millions d’euros en charges dans ses comptes 2024 " au titre de ces plans sociaux. Cette restructuration fait suite à une précédente annonce sur la fermeture de deux sites de production en Allemagne en 2025.
Restructuration et modernisation
Le groupe français a enregistré un recul de 5,4 % de ses ventes lors du troisième trimestre 2024. Entre le 1er janvier et le 30 septembre, Michelin accuse une perte de 4,6 % due notamment au ralentissement du marché des véhicules neufs. Michelin a même revu à la baisse d’une centaine de millions son résultat opérationnel (3,4 milliards d'euros vs plus de 3,5 milliards précédemment). Le groupe, entend accélérer sa politique de modernisation de digitalisation dans le cadre de son plan " Michelin Industrie France 2030 ".
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