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Manifestations du 17 novembre : le gouvernement n'acceptera pas les blocages

Le Ministre de l'Intérieur a mis en garde ceux qui souhaitent bloquer des routes samedi, indiquant que la police interviendra en cas de besoin.

Manifestations du 17 novembre : le gouvernement n'acceptera pas les blocages

J-4 avant la journée de mobilisation pour protester contre la hausse des prix des carburants. Et celle-ci semble susciter des inquiétudes du côté du gouvernement. Ce n'est pas vraiment pour la pression qu'elle pourrait exercer sur les choix de l'exécutif, le Président de la République et le Premier Ministre n'ayant aucune intention d'alléger la fiscalité sur les carburants. C'est plutôt l'organisation et le côté paralysant qui créent des craintes.

L'action du 17 novembre est particulière car elle a pris naissance dans un mouvement citoyen. À l’origine, il n'y a pas d'appel syndical ou politique. D'ailleurs, dans ces milieux, le mouvement créé des divisions, ce qui empêche un appel clair à manifester. Même l'association 40 millions d'automobilistes fait preuve de timidité, précisant qu'elle "laisse à chaque citoyen le soin de décider, en son âme et conscience, de prendre part aux différentes actions de mobilisation organisées face à ces atteintes gouvernementales à la mobilité". Etonnant. 

Résultat, les rassemblements s'organisent au niveau local, bien souvent à l'appel d'une personne qui a initié une page sur Facebook. Le gouvernement s'alarme donc d'un manque d'encadrement. Hier, sur Public Sénat, la Ministre du Travail déclarait : "Lorsque ce sont des grèves et des manifestations, il y a des gens responsables qui permettent de faire que ceux qui manifestent soient en sécurité. Là, nous ne sommes pas sûrs, il faut quand même que les personnes soient protégées et on ne sait pas ce qui va se passer parce que c'est plutôt des extrêmes qui s'en saisissent politiquement".

L'État craint que la sécurité des rassemblements ne soit pas assurée, même si le ministère de l'Intérieur fera son maximum pour déployer des forces de l'ordre. Les organisateurs pourraient être dépassés par des débordements, d'autant que certains voient le 17 novembre comme une journée anti-Macron. D'ailleurs, ce qui refroidit beaucoup de leaders syndicaux et politiques, c'est une récupération par l'extrême droite.

L'autre aspect sur lequel le gouvernement a tenu à envoyer un message clair, c'est le côté blocage. Car c'est le principe fondateur de l'appel du 17 novembre. Ce matin, sur BFM TV, le ministre de l'Intérieur a souhaité mettre en garde ceux qui voudraient barrer des routes : "Je demande qu'il n'y ait aucun blocage total. [...] Partout où il y aura un blocage, et donc un risque pour les interventions de sécurité et aussi la libre circulation, nous interviendrons". Christophe Castaner a toutefois précisé que la priorité sera donnée au dialogue, mais si celui-ci n'aboutit à rien, policiers et gendarmes pourront user de la force pour débloquer les routes.

Le ministre a d'ailleurs invité les organisateurs à déclarer leur manifestation en préfecture, d'autant que les organisateurs d’une manifestation non autorisée encourent jusqu’à six mois de prison et 7 500 € d’amende. Christophe Castaner joue toutefois pour l'instant la carte de l'apaisement. Il a précisé qu'il n'y aura aucune interdiction de manifestation "si elle ne menace pas l'ordre public et si elle n'entrave pas la libre circulation".

Beaucoup de mouvements devraient au final prendre la forme d'une opération escargot.

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