Défilé du 14 juillet : la voiture présidentielle, c’est du sérieux. Peut-être un peu trop.
Le président de la République a choisi de remonter les Champs-Élysées à bord d’un SUV Rafale pour la traditionnelle commémoration de la prise de la Bastille. L’occasion pour Renault de montrer l’étendue du savoir-faire français. Du bel ouvrage, plus tradi chic que disruptif. Caradisiac vous dévoile tous les détails de cette voiture unique.

Électrique en mai, hybride en juillet. Le président de la République joue l’alternance. Pour remonter les Champs-Élysées en ce jour de fête nationale, Emmanuel Macron délaisse la DS n°8 électrique utilisée lors du 80 ème anniversaire de l'armistice, au profit du SUV Renault Rafale Hyper Hybrid E-Tech 4x4.
L’opportunité pour la marque au losange de se tailler, une image chic, avec un ambassadeur de choc pour mettre en avant le savoir-faire français. La voiture présidentielle, c’est du sérieux. Peut-être trop.

La base d’une voiture de série
Loin du profil pop et fun des R5, du génial coup de crayon d'Ora-ïo pour la R17 Restomob ou de l'ingénieuse modularité du concept Morphoze, le Rafale Élyséenne coche tous les codes de l'auto bourgeoise.
Ligne et moteur sont issus du SUV Rafale Hyper Hybrid E-Tech 4x4 300 ch de série. Question de discrétion ou d'identification à l'égard du grand public ? Calandre aux nuances tricolores, porte-fanions amovibles (si le président est à bord le fanion droit est levé), et badges bleu-blanc-rouge singularisent la carrosserie. La teinte « Bleu Présidence » pailletée bleu-blanc-rouge « permet d’absorber jusqu’à 10 °C. » De quoi améliorer le confort thermique de l’habitacle, même en cas de canicule.

Blindée -presque- comme un tank
Question sécurité, « le véhicule bénéficie d’un important travail de blindage, d’allongement et d’adaptation technique avec des matériaux composites à la fois légers et résistants », affirme le constructeur, sans plus de détails. Réalisé par Centigon France, préparateur des 4x4 su GIGN à même de résister aux tirs de fusils d'assaut et aux explosions.

4 roues directrices
Pour bien coller au pavé sans secouer, la voiture bénéficie d’un réglage châssis spécifique et de suspensions adaptées pour compenser le poids du blindage. De quoi absorber les trois tonnes estimées de l'engin, mais non confirmé par Renault. Montée sur des jantes 20 pouces « Chicane » spécifiques et chaussées de Michelin CrossClimate (VS Sport Pilot pour la DS n°8 présidentielle) sans doute renforcés. Enfin, la voiture conserve son système à 4 roues directrices initial.

Marbre, marqueterie, cuir et alcantara
À l’intérieur, l’arrière dispose d’une « isolation phonique renforcée » agrémentée d’un mobilier sur mesure. Le contour de la console centrale, la planche de bord et la branche centrale du volant sont en marbre des Pyrénées « Noir Grand Antique » , veiné de blanc. Pierre d'ordinaire très en vue au château de Versailles ou dans de riches salons et salles de bains.
L’habillage des platines de commande des sièges arrière est en bois de hêtre foncé, travaillé en marqueterie. La console centrale sur mesure se gaine d’Alcantara.
Les assises, se parent d'une sellerie en cuir, surpiquée du bleu officiel de la République, avec armoiries françaises gravées au laser sur les appuie-tête. Ayant « décidé de ne plus utiliser de cuir animal » d'ici à la fin de l'année, Renault aurait ici pu faire montre d'avant-gardisme.

Place à l'audace
Pas de cuir éco responsable, pas de textiles recyclés, pas de matériaux composites, pas de kevlar ni de carbone, pas de ligne exclusive, pas de sièges pivotants, pas de pavillon rabattant, point de débauche high tech... Parfaitement bien habillée, merveilleusement carrossée cette voiture officielle manque d'un supplément d'âme, d'une touche audace, d'une pointe d'impertinence. Ce que les rugbymen Anglais appellent le French Flair pour qualifier la beauté créative et imprévisible du jeu français.
L'actuelle écurie automobile de l'Élysée (Renault Rafale, DS n°8) ne provoque pas l’émoi que pouvaient susciter la SM carrossée par Chapron de Georges Pompidou ou la 607 Paladine fabriquée par Heuliez de Nicolas Sarkozy en 2007.
Plus conformiste et rigoriste que disruptive, l'apparat français semble s'accrocher à de vieilles antiennes. Étrange de la part d’un président, féru de french tech, qui « adore la bagnole ».
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