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Malgré de multiples incitations, l’autosolisme progresse dans toute la France

On a beau leur répéter qu'il faut covoiturer, rien n'y fait. Les Français conduisent toujours en solo, et sont même de plus en plus nombreux, selon une enquête de la société d'autoroutes Vinci. En île de France, la pratique a même augmenté de 8,1 %. Explications.

Malgré de multiples incitations, l’autosolisme progresse dans toute la France

La solitude en voiture fait des petits. Les instances publiques ont beau le répéter, et même les pubs des constructeurs sont dans l'obligation de conseiller à leurs clients de covoiturer, rien n'y fait : l'autosolisme ne cesse de progresser. Ce sport national, qui consiste à rouler en solo, a augmenté de 2,6 % en un an. C'est peu ? En île de France, c'est bien pire, puisque la hausse atteint 8,1 points, selon une enquête de la société d'autoroute Vinci qui a interrogé près de 3 000 personnes pour arriver à cette conclusion.

Cette progression, si elle est la plus forte en région parisienne touche également les grandes métropoles régionales. Les scores de Nantes s"envolent (+5,4 %), comme ceux de Bordeaux (+4,5 %) ou de Toulouse (+6,1 %). Au final, Vinci s'est aperçu que 85,2 % des Français se déplacent seuls dans leur auto cette année, alors qu'ils n'étaient que 82,6 % l'année dernière.

À l'heure des bouchons, tout le monde roule en solo

Évidemment, cet autosolisme en hausse se concentre sur des heures bien précises : entre 7h et 8 h 30, moment ou il atteint un pic, moment aussi des plus gros bouchons. Paradoxal ? Bien sûr, mais plutôt inévitable, puisque ces horaires correspondent justement à ceux des trajets domicile travail du matin.

Grâce à son marché de l'emploi florissant, Toulouse attire les nouveaux venus et les nouveaux autosolistes
Grâce à son marché de l'emploi florissant, Toulouse attire les nouveaux venus et les nouveaux autosolistes

Ce constat révèle en tout cas l'échec flagrant du covoiturage, auquel les pouvoirs publics, et même Vinci, incite les Français. Mais si ces derniers ne l'utilisent que trop peu, ce n'est pas par refus de partager leur voiture avec d'autres, ou de grimper à bord d'une autre auto que la leur. C'est que dans une société tertiaire comme la nôtre est devenue, les horaires de bureau ou d'atelier sont de plus en plus flexibles et les lieux de travail sont souvent très séparés les uns des autres. D’où la difficulté de gérer ces déplacements particuliers.

Mais il est un autre phénomène qui pousse les automobilistes à utiliser leur propre voiture, c'est le manque d'adaptation des transports en commun. En région parisienne, les trains comme les RER sont trop souvent organisés en étoile. Ils partent de la banlieue pour se diriger vers Paris. Or, de plus en plus d'entreprises sont aujourd'hui installées en banlieue, et de plus en plus de salariés vivent eux aussi en banlieue. Et les périphériques extra-urbains comme l'A86 et l'A104, sont totalement saturés pour ces raisons.

Le constat est similaire dans les grandes métropoles comme Bordeaux, Nantes et Toulouse qui doivent, en plus, composer avec un afflux de nouveaux habitants lié à leur développement économique. Comment résoudre cet insondable problème ? Selon les urbanistes, la solution ne saurait venir, en Ile de France du moins, que de la mise en place du Grand Paris et de son fameux réseau de transport interbanlieue. Sauf que les premiers résultats de ce vaste chantier ne devraient pas être visibles avant une dizaine d'années.

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