Les voitures actuelles toujours vulnérables aux compteurs kilométriques trafiqués
La manipulation des compteurs kilométriques n'a pas disparu avec la démocratisation des systèmes électroniques embarqués très élaborés. L'ADAC a pu modifier assez facilement certains compteurs de modèles bien actuels.
Vous pensiez que l'important degré de technologie embarquée des voitures actuelles rendait le piratage du compteur kilométrique impossible ? S'il est vrai qu'il était relativement aisé sur des véhicules des années 90, le constat est visiblement similaire sur des autos qui sont bien de notre époque. L'ADAC, organisme allemand de tests, a pu très facilement pirater une Peugeot 208 (2019), un Opel Grandland X (2020) et un Ford Kuga (2019), simplement avec un appareil en vente libre, et après quelques minutes de recherche dans les menus.
"Dans deux des trois voitures examinées, il suffisait de brancher le dispositif de manipulation sur la prise diagnostic embarquée. Dans le cas de l'Opel, l'appareil devait également être fixé au compteur de vitesse", précise l'ADAC, qui rajoute que pour plus de 170 autos produites à partir de 2019, il suffit de consulter les manuels des fabricants de ces appareils de diagnostic pour trouver comment modifier leur kilométrage.
L'ADAC rappelle par ailleurs qu'il existe déjà un référentiel de protection et de contrôle des systèmes de sécurité : ISO 15408, plus connu sous le nom de "Critères Communs", et développés conjointement par les Etats-Unis, l'Europe et le Canada. Pourtant, force est de constater que les constructeurs ne respectent pas ces normes en ne protégeant pas suffisamment les données.
L'ADAC précise en outre que la "plupart des ateliers et experts automobiles" ne peuvent pas détecter un compteur trafiqué. Seuls les factures d'entretien régulières et les kilométrages enregistrés lors des contrôles techniques permettent, partiellement, de vérifier s'il n'y a pas eu d'anomalie.
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