Les tops/flops de la rédaction (3/10)
La fin d’année est l’occasion de jeter un coup d’œil dans le rétro. Chaque jour pendant cette période des fêtes, les journalistes de la rédaction de Caradisiac vous font part de leurs enthousiasmes et de leurs coups de griffes. Aujourd’hui, Cédric Pinatel, journaliste-essayeur, vous donne son top/flop 2023.
Top : enfin un peu d'espoir d'avoir une bonne voiture électrique pas trop chère
Tout le monde le dit, les voitures électriques sont trop chères. Les Renault Zoé et autres Peugeot e-208 démarrant au-dessus des 35 000€ jusqu’en début d’année (avant que la lionne ne revoie un peu ses prix à la baisse), la Peugeot E-308 commercialisée d’abord au tarif exorbitant de 48 000€ lors de son lancement ou la Renault Mégane E-Tech, coûtant largement plus de 40 000€ avec une dotation correcte, paraissaient trop élitistes pour convaincre tout le monde. Mais avec l’arrivée d’une concurrence chinoise férocement tarifée menée principalement par la MG4 et les résultats de vente décevants pour les modèles électriques de la plupart des constructeurs européens, les marques du Vieux Continent améliorent enfin leur offre en proposant des modèles au positionnement plus raisonnable.
A 23 300€, la Citroën ë-C3 commence à devenir attractive avec ses 113 chevaux, sa présentation pas indigne et ses batteries pas trop rikiki. Même avec un bonus écologique possiblement limité à 4 000€ dès le 1er janvier 2024, elle coûtera moins cher qu’une Renault Clio d’entrée de gamme. Sachant que Renault prépare sa 5 E-Tech à 25 000€, que Volkswagen planche sur une ID.2 au prix de base similaire et que Fiat ajoutera aussi bientôt une Panda électrique abordable, on tient peut-être une nouvelle génération de citadines électriques capables de plaire au plus grand nombre. Certes, on parle toujours de modèles moyennement compatibles pour partir en voyage, même si l’état des réseaux de charge s’est nettement amélioré le long des axes autoroutiers. Mais l’année 2024 pourrait constituer un tournant pour les voitures électriques grand public. On se demande aussi ce que donnera la future entrée de gamme de Tesla à 25 000€…
Flop : le malus pour achever les sportives abordables
60 000€ à partir de 194 g/km, voilà qui coupe court à tous les rêves de ceux qui espéraient pouvoir s’offrir une voiture plaisir au prix pas trop élitiste. De la Toyota GR 86 à 33 600€ à la Porsche 718 Cayman à 68 000€ en passant par la Ford Mustang (qui devrait revenir chez nous dans sa nouvelle génération), toutes ces autos doubleront (ou tripleront !) subitement leur valeur neuve en 2024. Sachant qu’on parle généralement d’autos pas si énergivores que ça dans l’absolu (une Toyota GR 86 consomme moins qu’un Porsche Cayenne hybride aux batteries vides), il y a de quoi déprimer. Cette évolution du malus casse aussi totalement les sportives compactes tractions, autrefois envisageables pour des bourses modestes (Honda Civic Type R en tête). Elle pousse même les GTI vers la sortie ! Seule l’Alpine A110 résiste bien à ce malus implacable grâce à sa philosophie de conception tournée vers la pure légèreté et sa simplicité mécanique, mais elle démarre désormais à 65 000€ tout de même. Ne reste plus qu’à espérer que les futures citadines électriques de chez Alpine ou Volkswagen soient à la fois sympa à piloter et pas trop chères pour que puisse perdurer l’espoir de s’acheter une auto passionnante quand on n’est pas riche comme crésus.
Mon souhait pour 2024 : une nouvelle voiture populaire et cool
Électriques ou pas, les voitures neuves coûtent de plus en plus cher et se standardisent plus que jamais. Pas étonnant que Dacia continue de truster les meilleures ventes, profitant de la situation pour augmenter ses prix tout en améliorant son image, sa technologie et son design. Le Jogger incarne désormais la voiture familiale lambda parfaite et le tout nouveau Duster joue presque les gravures de mode avec sa carrure franchement plaisante à regarder. Les marques généralistes, dont certaines réussissaient il n’y a pas si longtemps que ça à écouler en très grand nombre des autos populaires au design devenu presque culte, arriveront-elles encore un jour à cartonner avec des modèles abordables offrant à la fois des qualités objectives et une personnalité intéressante ? Qui arrivera à prendre le relais de la Fiat 500 thermique à la longévité impressionnante toujours aussi mignonne après quinze ans de carrière ? De la première Twingo dont le design inspirera la future citadine électrique à petit budget de Renault ? Ou même de la Fiat Uno montrée en exemple par Stéphane Schlesinger radotant perpétuellement en faisant l’éloge de ses qualités historiques ? D'ailleurs, le marché actuel permet-il encore aux marques de concevoir des autos créatives et pas hors de prix ?
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