Les tops/flops de la rédaction 2021 (7/10): éléctrique et politique
La fin d’année est l’occasion de jeter un coup d’œil dans le rétro. Chaque jour pendant cette période des fêtes, les journalistes de la rédaction de Caradisiac vous font part de leurs enthousiasmes et de leurs coups de griffes. Aujourd’hui, Serge Bellu, journaliste et historien de l'automobile, vous donne son top/flop 2021.
MON TOP:
Une opportunité pour les designers
Une fois de plus, au cours de l’année écoulée, l’industrie automobile a montré sa fabuleuse capacité d’adaptation et sa réactivité. Pendant des décennies, les ingénieurs se sont acharnés à développer des moteurs thermiques de plus en plus sobres et ils ont optimisé le recyclage des matériaux prélevés sur les voitures en fin de vie.
Aujourd’hui, on demande aux constructeurs de se jeter sans autre alternative, dans la voie de l’électrification. Dans cette perspective, ils ont lancé le développement de nouvelles plates-formes spécialement adaptées aux motorisations électrifiées ou électriques.
Ils ont transformé cette contrainte que constitue l’intégration des propulseurs et des batteries en une opportunité pour repenser les architectures. Derrière des acronymes ésotériques (MEB, CMF-EV, e-GMP…), se cachent des bases mécaniques inédites sur lesquelles se sont échafaudées des auto-mobiles superbes et brillantes.
De la Renault Megane E-Tech à la Hyundai Ionic 5, de la Kia EV6 à la BMW i4, de la Volkswagen ID.4 à la Mercedes EQS, on assiste à une floraison de berlines qui affichent des proportions singulières, qui offrent des rapports nouveaux entre l’habitabilité et l’encombrement et cela s’opère en s’éloignant de la mode des SUV heureusement vouée à s’éteindre comme toutes les modes. Et ce, en adoptant un style épuré qui ringardise enfin les dérapages baroques des dernières années.
MON FLOP:
L'opportunisme des politiques
Ça ne va pas s’arranger avec l’approche des élections présidentielles en France. Quand le personnel politique s’empare de l’automobile, il cultive les lieux communs et assène les contre-vérités. Il devient insupportable d’entendre citer sans restriction l’énergie électrique comme seule solution miracle pour lutter contre le réchauffement climatique.
D’autant que la confusion entre électrique et électrifiée est savamment entretenue. Pas un mot concernant la production d’électricité devant être décuplée pour alimenter un parc entièrement converti. Les partisans se contentent de s’écharper à propos des moyens de production - charbon, nucléaire ou éo-lien - plus ou moins catastrophiques pour l’environnement,. Pas un mot non plus concernant l’épuisement inévitable des ressources en lithium. Pas la moindre réserve à propos de la destruction des batteries et autres composants polluants. Il suffira de les enfouir comme les déchets radioactifs et d’attendre quelques dizaines de milliers d’années. Patience…
Le cynisme est aussi de règle en ville. Les candidats qui boutent hors des cités tous les véhicules motorisés ne s’éternisent pas sur les ravages de leurs mesures sauvages. Ils ne s’appesantissent pas sur le nombre de victimes parmi les cyclistes, ils méprisent les désagréments imposés aux piétons, aux professionnels, aux ruraux. Ils ne commentent pas les chiffres de la pollution générée par la multiplication des embouteillages dus à la condamnation des voies conçues pour fluidifiier la circulation. Tout cela avec pour décor l’enlaidissement des paysages dévastés par les éoliennes sur nos collines.
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