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Le vélo-cargo peut-il remplacer la seconde voiture ?

Un vélo-cargo, un enfant, parfois un adulte, un mois et 500 km. De quoi en faire le véhicule urbain idéal ?

Le vélo-cargo peut-il remplacer la seconde voiture ?

J’ai passé un peu plus d’un mois et réalisé autour de 500 km avec le vélo-cargo Tern Quick Haul Long. J’ai affronté la nuit, la pluie, la neige, le froid mais pas le soleil. Le tout avec souvent un enfant à l’arrière et même un adulte.

Alors le cargo, véritable solution urbaine ou délire de bobo sauce écolo ?

Contexte de l’essai

En hiver, il fait froid. Le réchauffement climatique n’empêche pas la météo d’afficher des températures négatives et la neige de tomber. Pas le meilleur moment pour faire du vélo, diront certains, encore moins avec un bambin qui gèle à l’arrière. Alors j’ai voulu essayer. Pour cela, j’ai opté pour un modèle de cargo haut de gamme. Tern a été le premier constructeur à miser sur le cargo populaire. Le modèle choisi est un haut de gamme, avec un petit truc en plus comme dirait Artus : il est compact et léger.

Mes trajets d’essai étaient le fameux école-boulot-école-maison. Un total journalier de 41 km, avec un joli dénivelé qui me sert également de parcours d’essai.

Le vélo-cargo peut-il remplacer la seconde voiture ?

Objectif de l’essai : remplacer la seconde voiture du foyer

L’une des erreurs est de penser que l’automobile peut être remplacée par un vélo, pour une famille classique (ou pas d’ailleurs), dès lors qu’on sort d’une métropole. C’est déjà faux. Passé 25 km, le choix du vélo commence à être délicat.

J’ai voulu voir si le cargo pouvait remplacer une seconde voiture, tant sur le plan financier que logistique.

Il me fallait un second véhicule, capable de transporter deux enfants. L’idée : emmener les deux bambins respectivement à l’école et à la crèche, puis aller travailler. Le total du trajet journalier est de 41 km. Parfois, un double aller-retour au milieu de la journée ajoute 28 km de plus. Soit 69 km. Mais c’est ponctuel et je dois meubler un gros trou en milieu de journée.

Notez que ce choix serait impossible en résidant en grande couronne. Impossible, dans le sens où vous perdrez beaucoup trop de temps quotidiennement. L’objectif étant justement d’éviter d’en perdre, le vélo n’est plus l’alternative idéale.

Le vélo-cargo peut-il remplacer la seconde voiture ?

Le vélo choisi : un Tern Quick Haul Long

L’idée était de partir sur un vélo capable d’encaisser le froid sans sourciller. Pas question de se retrouver sans démarrer ou avec un problème technique, qu’importe qu’il fasse -2 °C ou qu’il pleuve. J’ai eu l’occasion d’emprunter le Tern Quick Haul Long au magasin Cyclable Paris 10. Notez qu’il s’agit d’un essai et non d’un billet sponsorisé. J’emprunte le vélo, je l’essaie et je le rends.

Vous constaterez qu’il n’y a pas 2 places à l’arrière. Au moment de l’essai, le second n’ayant pas 2 ans et les températures étant basses, j’ai préféré ne pas lui infliger le froid. L'aîné, lui, plus âgé, était en revanche enthousiaste.

Caractéristiques

Le vélo est excellent dans son rôle. Il est simple à utiliser. Pas de connectivité ou d’application. Le moteur est un Bosch Cargo. Là encore, il n’a pas montré de faiblesse pour gravir un bon 15 % de dénivelé. La vitesse chute à 19 km/h seul. En revanche, difficile de dépasser le 15 km/h avec un adulte de 71 kg à l’arrière.

Le freinage est bon, la transmission correcte, sans plus. La géométrie du cadre permet de pédaler plus ou moins fort dans un véritable confort, loin des fatbikes typés moto.

Le vélo-cargo peut-il remplacer la seconde voiture ?

Les pneus de type ballon (les Schwalbe Pick-up) sont au top. Ils amortissent un minimum. Comme le coussin d’ailleurs. Car mes passagers n’ont pas trop souffert des pavés. Pour les dos-d’âne, c’est une autre histoire. Mais ils ont surtout assuré dans la neige. Une belle prouesse, bien que je fusse les jambes écartées, prêt à anticiper une glissade. Je déplore l’absence de fourche suspendue à l’avant. Certes, ça ajouterait du poids. Mais à 29 kg le vélo, cela serait imperceptible.

L’autonomie de la batterie 400 Wh était, en revanche, faiblarde. Comptez 26 km en hiver au max. Dommage pour un engin qui veut remplacer la voiture. Il faudra négocier une version 500 Wh pour qui souhaite l’acheter. Car ce vélo vous en coûtera 4 000 euros. Ce n’est pas rien. Certains diront que 4 000,00 euros permettent d’acheter une voiture. Mais c’est oublier tout ce que ça coûte à côté, une voiture. Ah, et le temps de recharge trop long (environ 4 heures).

Le vélo-cargo peut-il remplacer la seconde voiture ?
Le vélo-cargo peut-il remplacer la seconde voiture ?

Le vélo-cargo peut-il remplacer la seconde voiture ?
Le vélo-cargo peut-il remplacer la seconde voiture ?

Encore une fois, je regrette l’absence de clignotant (tendre le bras, c’est mignon, mais pas sur sol mouillé avec des enfants derrière). Autre regret : le feu de stop. Si le clignotant peut prêter à débattre, le feu de stop, au milieu de la circulation, plus particulièrement la nuit, n’a rien d’un luxe. Les trottinettes à 200 euros le font, pourquoi pas un vélo à 4 000 euros ?

La logistique quotidienne

La bonne nouvelle a été d’avoir pu loger le Quick Haul Long dans le local vélo de l’immeuble, attaché et batterie retirée. Mais le matin, il faut une poignée de minutes pour le sortir et installer les enfants. Presque autant que dans la voiture. Le gain n’est donc pas là. Et premier constat : sans local sécurisé, ce type de vélo est rapidement volé.

Second point : la température. Il faisait froid. Des cyclistes aiment crier qu’il n’y a pas de mauvais temps, que des mauvais vêtements. Dans les faits, le petit derrière avait froid aux extrémités (doigts, pieds, visage). Car si nous, nous pédalons, les enfants, eux, sont statiques et prennent le vent glacial en plein visage.

Le vélo-cargo peut-il remplacer la seconde voiture ?

Avec une école à 3,5 km dont 2,3 km de piste cyclable pour 1,2 km de route, le trajet qui la relie à la maison est rapide. Une dizaine de minutes. Suffisamment pour le froid se fasse sentir. Pourtant, il a préféré le vélo que le Model Y familial et n’est visiblement pas encore engagé politiquement.

Une fois le petit déposé, je rejoignais mon lieu de travail, à 18 km de l’école. Le froid était tolérable et le fait de pédaler aide vite à se réchauffer. Comptez 45 minutes pour rejoindre ma destination en respectant le code de la route (donc les feux rouges). Il faudra investir dans des cagoules, des vêtements thermiques et des bons gants tout de même.

Par chance, j’ai de quoi attacher le vélo en sécurité. Sinon, il faut absolument retirer la batterie et ajouter 2 ou 3 traqueurs et deux bons cadenas. L’air de rien, entre les vêtements et les équipements, la note grimpe rapidement de 700 euros. Un coût qui s’amortit avec le temps.

Le retour à vélo, la délivrance

Le retour prend tout son sens à vélo. Passons sur les RER et métros souffrant d’incidents divers et variés et parlons de la route. En voiture, ce sont les mardis et jeudis qui sont souvent encombrés par chez moi le matin. Le soir, ce sont les bouchons tous les jours.

Le vélo a ça d’idéal qu’en dehors d’une crevaison (ou d’un accident, évidemment) ; le temps de trajet est identique. Après une journée de travail, pouvoir se lâcher est une sorte d’exutoire. De la bonne fatigue. Et si ça ne suffit pas, réduisez ou coupez l’assistance. C’est efficace.

La routine ne parvient pas à effacer l’effet spectaculaire de ne pas dépendre des autres. Des files de voitures attendant de pouvoir avancer. Les véhicules qui encombrent les carrefours. Les accrochages, les coups de klaxon, une sorte de champ de bataille quotidien.

Le vélo-cargo peut-il remplacer la seconde voiture ?

Le vélo s’en affranchit totalement, ou presque. En effet, si la majorité des cyclistes grille les feux (c’est factuel, et si je filmais mon quotidien, il y aurait de quoi réaliser des heures de vidéos), il est légitime de respecter le code de la route. Ce n’est pas qu’une question de danger (certains carrefours offrent une visibilité largement suffisante), mais par respect pour les autres usagers qui, eux aussi, pourraient se dire que le feu peut être grillé sans risque, mais ne peuvent le faire, faute de la loi et d’une plaque d’immatriculation. Puis en cas d’accident, le cycliste est une personne vulnérable de la route, à la différence d’une voiture, d’une moto et même d’une trottinette électrique.

Généralement, le retard est de votre fait., sauf crevaison. Le vélo libère d’un stress réel : être en retard pour récupérer le petit à l’école.

La répétition et le coût réel

Les jours passaient et j’avoue avoir pris goût à ce moyen de transport. Dans un cercle d’action de 25 à 30 km, le cargo s’avère fortement pratique. Même les courses, attachées à l’arrière, à l’avant (dans le panier) et dans les sacoches latérales, deviennent une habitude (dans mon cas, c’était un sac attaché à l’arrière).

L’idée n’est pas de sauver le monde, la planète ou de pratiquer une nouvelle religion. C’est surtout de trouver une alternative pragmatique à cette seconde voiture qui, dans les faits, est plus usée et revient plus cher que la principale. Le gain de temps est considérable. Le côté pratique aussi : on « plug & play » les gamins, on file, on les dépose, on repart, on bosse, on repart, on les récupère et on rentre. Le tout en se défoulant un peu.

La rentabilité est cependant difficilement palpable. Un peu comme ceux qui arrêtent de fumer et tentent de percevoir les économies, les économies de carburant réalisées grâce au vélo vont se fondre dans vos dépenses quotidiennes. Pour un kWh à 0,27 €, le vélo coûte 0,10 € par recharge, soit, moyennant deux recharges par jour, 60 euros par an (sur une base de 265 jours par an) et en ne rechargeant que chez soi. Ajoutez à cela environ 80 euros d’entretien annuel pour 13 000 km par an.

Dans les faits, comme pour le vélo, il faut partir sur la base d’une voiture achetée. Il y a l’assurance et le carburant. Sur une hybride, cela représente 100 € par mois de carburant environ et 50 à 70 euros d’assurance. Une économie d’une centaine d’euros mensuelle. Face à la polyvalence de la voiture, la question peut se poser.

Face à un scooter électrique (ou non d’ailleurs), tu prendrais quoi ?

Pour deux enfants, le vélo-cargo gagne, puisqu’il n’est pas autorisé d’en mettre 2 sur un scooter en France.

Mais pour un seul enfant, il y a débat. Enfin, pour le débat, c’est assez rapide : si vous disposez de voies cyclables, le vélo gagne pour la sécurité. Sinon, le scooter fait aussi bien le job. Et il est possible d’en trouver des modèles électriques 125 cm³ pour des prix autour des 5000 euros, soit ceux des cargos milieu de gamme.

Pour terminer

- Non, il n’est pas question de remplacer totalement la voiture avec un vélo-cargo.

- Oui, le vélo-cargo fait très bien office de second véhicule si et seulement si vous vivez dans un rayon de 30 km de vos lieux de déplacement quotidiens.

- Oui, c’est cher à l’achat et il faut pouvoir sortir 4 000 voire 5 000,00 euros d’un coup (ce qui n’est pas simple du tout).

- Oui, c’est un gain de temps au quotidien.

- Oui, c’est vulnérable et ça se vole facilement.

- Oui, c’est vite rentable, ne serait-ce que par rapport au coût de l’assurance et de l’essence.

- Oui, ça permet d’être régulier et d’éviter les retards et stress liés aux trajets.

- Il existe des accords avec les entreprises pour financer une partie du vélo.

- Oui, les enfants ont froid derrière, même bien couverts, ce qui limite le temps de trajet pour eux en hiver.

- Oui, les enfants adorent être derrière et, de manière générale, adorent voir le monde depuis le vélo plutôt que l’habitacle d’une voiture à la ceinture de caisse plus haute que celle d’un jean des années quatre-vingt.

 

NDLR : dans ce monde clivant des réseaux sociaux et des décisions politiques irresponsables, nous avons la chance de disposer d’une flopée d’engins de déplacement. Un choix qui aurait fait rêver ce même monde il y a un siècle tout juste. Il est donc important de faire le point et de mettre en exergue ce qui convient et ne convient pas, sans tomber dans le prosélytisme et l’idéologie. C’est tout l’intérêt de cette rubrique.

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