Le Sénat vote un amendement pour aménager localement la limitation à 80 km/h
Les sénateurs ont adopté un amendement au projet de loi mobilité pour laisser aux présidents de conseils départementaux et préfets la possibilité de relever la vitesse maximale sur les routes limitées à 80 km/h depuis juillet 2018.
Après avoir tenté l'année dernière, en vain, de faire barrage à la baisse de la limitation de vitesse sur le réseau secondaire, le Sénat s'attaque à nouveau aux 80 km/h. Lors de l'examen du projet de loi des mobilités, les sénateurs ont adopté un amendement pour aménager localement la limitation.
Cet amendement donne la compétence aux présidents des conseils départementaux (pour les routes départementales) et aux préfets (pour les routes nationales) afin de relever la vitesse maximale autorisée. Leur décision doit être prise après un avis de la commission départementale de la sécurité routière.
L'amendement était défendu par Michel Raison (Les Républicains) qui a parlé d'un texte "de cohérence", précisant que "le Sénat est là pour essayer d’apaiser notre pays [...] pas pour faire obstruction au travail du gouvernement ou du Président de la République". Le sénateur de la Haute-Saône a notamment rappelé à Élisabeth Borne, la ministre des Transports, présente à ce moment-là, les propos du Président en début d'année.
Lors d'un de ses premiers déplacements dans le cadre du grand débat, Emmanuel Macron avait déclaré : "Il faut ensemble que l'on trouve une manière plus intelligente de le mettre en œuvre. Il n'y a pas de dogme". Le Chef de l'État semblait ouvert à des aménagements… ou du moins à passer la patate chaude aux élus locaux. Élisabeth Borne n'a pas été convaincue, demandant le retrait de l'amendement et souhaitant attendre la fin de la période de test, en juillet 2020.
Pour Michel Raison, "il semblerait que Madame la Ministre n’ait pas entendue les préconisations formulées par le Chef de État". Il espère que son amendement sera maintenu par la commission mixte paritaire qui se réunira après l’examen du projet de loi au Sénat.
Emmanuel Macron pourrait bien lâcher du lest s'il voit que l'aménagement des 80 km/h fait partie des demandes des Français pendant le grand débat.
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