Le prix des réparations s'envole littéralement (et ce n'est pas fini!)
L'INFO DU JOUR. Les voitures coûtent toujours plus cher, tant à l'achat qu'à la réparation. Selon une étude, le prix des pièces détachées a augmenté de...73% au cours des dix dernières années!
Les coûts d'entretien et de main d'oeuvre augmentent bien plus vite que l'inflation. PHOTOPQR/LE TELEGRAMME/MAXPPP
Caradisiac se fait régulièrement l’écho de la hausse continue des frais d’entretien et de réparation de nos voitures, mais les chiffres publiés ce jeudi matin par le SRA (Sécurité et Réparations Automobiles), organisme auquel adhèrent toutes les sociétés d’assurance auto, laissent pantois. Sur une période dix ans, la hausse du prix des pièces détachées s’élève à…73%. Juste derrière, on trouve les postes « réparations » à +59%, « peinture » à +50% et « main d’œuvre » à +43%.
« Ces augmentations ne sont pas constantes sur les 10 dernières années », commente le SRA. «Depuis 2017 le poste pièces qui représente plus de la moitié du coût des réparations augmente plus fortement que les autres. L'année 2021 aura été un tournant avec des augmentations historiques de tous les postes. Pièces de rechange : + 28 %, Main d'œuvre : + 17 %, Ingrédients peinture : + 21 %. Les évolutions de technologies, de conception et de design des automobiles, la hausse des matières premières et de l'énergie, les tensions du marché de l'emploi peuvent expliquer ces augmentations qui restent néanmoins nettement supérieures à l'inflation générale» (21% sur la période 2014-2023, NDLR).
Le résultat est aussi sensible quand on laisse sa voiture pour réparation. Selon le dernier baromètre publié par le comparateur en ligne idGarages, les hausses des factures se sont établies à 11,5% l'an dernier. Le prix moyen d’une révision générale s’établissait ainsi à 294 €, contre 265 € en 2022, et celui d’un remplacement de kit distribution à 617 €, contre 556 € précédemment.
Problème, la tendance devrait plutôt aller en s’accentuant dans les années qui viennent (voir interview ci-dessous). L’une des solutions pourrait consister à utiliser des pièces de réemploi, dont la part progresse doucement. Celles-ci sont de plus en plus prescrites lors des expertises, mais ne sont pas toujours faciles à trouver, notamment - et logiquement - celles qui concernent la partie avant du véhicule. Cette hausse du prix des pièces a enfin pour conséquence malheureuse, qui est celle de l'augmentation du nombre de vol de pièces détachées, qui s'écoulent ensuite au marché noir.
Trois questions à…
Rodolphe Pouvreau, directeur du SRA
Caradisiac : On a beau savoir que les prix des réparations augmentent régulièrement, les chiffres publiés ce matin sont spectaculaires. Comment l’explique-t-on ?
Rodolphe Pouvreau : Cette hausse sur 10 ans est effectivement impressionnante, et concerne tous types de pièces. Il y a notamment l’électronique, les optiques de phares, les pièces non réparables, et l’impact du design. Les pièces d’enjolivement ne se réparent généralement pas, et leur remplacement coûte cher. Il y a aussi la hausse du coût des matières premières. Tout ceci fait que les prix augmentent, même les pièces d’entretien qui sont pourtant très concurrencées.
Les pièces de réemploi ne parviennent pas à juguler ces augmentations ?
Leur part progresse régulièrement, mais elles représentent aujourd’hui moins de 5% des pièces utilisées. Cela freine un peu les hausses, mais pas encore de façon significative. Il faut aussi savoir que les voitures utilisent de plus en plus de pièces : quand vous comparez un bouclier de Clio 2 et celui d’une Clio 5, vous voyez que les éléments sont de plus en plus complexes, ce qui pèse aussi sur les frais de réparation.
La tendance pourrait-elle s’inverser dans les années à venir ?
Les réglementations ne vont pas vraiment en ce sens. Il n’est qu’à voir le nouveau règlement GSR2 qui impose de nombreuses aides à la conduites à bord. On des véhicules toujours plus techniques et beaux, et tout ça représente un coût !
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