Le Lamborghini Urus SE pratique la guerre hybride
ESSAI – Comme désormais tous les autres modèles de Lamborghini, le nouveau SUV Urus SE utilise une mécanique hybride rechargeable à la puissance colossale en réponse à l’évolution des normes (notamment européennes). Plus « rationnel » qu’un Ferrari Purosangue, il cache aussi une grosse surprise lorsqu’on active le mode Sport.

Sommaire
Note
de la rédaction
15,7/20
EN BREF
SUV hybride rechargeable
800 chevaux
0 à 100 km/h en 3,4s
263 700€
Pas de malus CO2
Le monde de l’ultra-luxe automobile de 2025 ne ressemble pas du tout à celui d’il y a dix ans. En cette époque pas si lointaine, Lamborghini ne vendait que de vraies voitures de sport et on entendait les communicants de Rolls-Royce et de Ferrari juger que ces marques ne commercialiseraient jamais de SUV. Alors que le Porsche Cayenne profitait de sa solitude chez les SUV sportifs de luxe face au Range Rover et aux modèles moins élitistes des marques premium allemandes, tous les gros noms de l’automobile de prestige proposent bien un modèle 4x4 « haut sur pattes » aujourd’hui.
Après le Maserati Levante arrivé en 2016 et le Bentley Bentayga lancé la même année, Lamborghini s’est converti assez tôt à ce genre en lançant son Urus sur le marché (presque simultanément avec le Rolls-Royce Cullinan, deux ans avant l’Aston Martin DBX et cinq ans avant le Ferrari Purosangue). Il faut se rendre à l’évidence : à l’exception des marques de supercars les plus exclusives et chères comme Koenigsegg, Pagani et Bugatti (mais aussi de McLaren qui résiste étonnamment face à cette tendance), les grands noms de l’automobile d’exception ne peuvent plus se passer de ce genre porteur de croissance.

Alors que Porsche doit au premier Cayenne de 2002 sa transformation en marque de succès à gros volumes, Lamborghini vendait moins de 4 000 voitures par an avant l’arrivée de l’Urus. Maintenant, le constructeur au taureau dépasse les 10 000 ventes annuelles (avec un nouveau record de 10 687 véhicules distribués dans le monde en 2024). Et alors que les puristes s’étouffent, ces véhicules si rentables permettent aussi aux marques concernées de garder les fonds nécessaires pour rester au sommet dans leur cœur de métier. La 911, dans le cas de Porsche, ou les supercars affriolantes chez Lamborghini. Voilà pourquoi, même si je vois déjà poindre une nuée de haine anti-SUV dans les commentaires, je n’éprouve personnellement aucun dégoût à l’idée de voir ces modèles se généraliser chez ces marques-là tant qu’elles n’oublient jamais d’où elles viennent.
Il faut d’ailleurs leur reconnaître des qualités. Alors que nous ne pensons qu’au plaisir pur de pilotage, les modèles comme l’Urus offrent un degré de praticité infiniment plus compatible avec la vie de tous les jours surtout dans un cadre familial. L’Urus originel possédait des places arrière très spacieuses et un coffre de 616 litres permettant de transporter beaucoup d’affaires. Basé sur la même architecture mécanique que l’Audi Q8 et partageant de nombreux éléments avec le Bentley Bentayaga et le Porsche Cayenne (mais aussi le Volkswagen Touareg !), il disposait en outre d’un V8 biturbo de 650 chevaux et d’un châssis permettant d’exploiter sérieusement cette puissance.

Poussé à 666 chevaux en 2022 et décliné en deux versions (l’Urus Performante à la vocation radicale et l’Urus S plus polyvalent et confortable), le SUV italien change toute sa gamme et devient « Urus SE ». Outre un restylage relativement discret qui passe par une face avant redessinée, des optiques différentes, une poupe affublée d’une fausse grille et d’une arête dorsale ou encore une planche de bord légèrement modifiée avec une électronique embarquée plus performante, le SUV remplace toute sa mécanique.

Il conserve le V8 bi-turbo de 4,0 litres qu’on trouve dans tous les gros modèles thermiques d’Audi, Porsche et Bentley, mais équipé cette fois d’un moteur électrique dans sa boîte de vitesses (automatique à huit rapports) et surtout de grosses batteries d’une capacité brute de 25,9 kWh. Le V8 revendique à lui tout seul 620 chevaux et 800 Nm de couple, contre 192 chevaux et 483 Nm pour la machine électrique. Avec au cumul, 800 chevaux tout rond mais aussi 2505 kg à vide sur la balance. Il surclasse assez nettement le « modeste » Bentayga hybride rechargeable (456 chevaux avec un V6 de 335 chevaux) et le Porsche Cayenne Turbo E-Hybrid (739 chevaux avec un V8 similaire de 600 chevaux). Ses autres concurrents (Aston Martin DBX, Ferrari Purosangue, Audi RS Q8, BMW X6 M, Mercedes-AMG GLE 63…) conservent pour l’instant une motorisation dépourvue de vraie hybridation. Cette solution technique permet évidemment d’éviter le malus écologique français (51 g/km de CO2) mais plus le malus masse (16 430€).
A bord de l’Urus SE, beaucoup d’espace mais…
A l’intérieur, le design « militaire » de la précédente mouture de l’Urus demeure mais l’Urus SE se décrit avant tout comme un gros modèle familial (de 5,12 mètres de long). Les détails « agressifs » vont toujours de pair avec des places arrière très spacieuses mais on note tout de même une régression au niveau du coffre : au lieu de 616 litres sur les précédents Urus Performante et Urus S, il faut désormais se contenter de 454 litres à cause de l’implantation des grosses batteries. Heureusement, la forme de ce coffre permettra de maximiser cet espace. Le Ferrari Purosangue fait à peine mieux à ce registre (473 litres) mais l’Aston Martin DBX le surclasse avec ses 632 litres.


Malus 2025 de la gamme Lamborghini Urus SE
Comme dit plus haut, le Lamborghini Urus SE évite totalement le malus écologique français 2025 grâce à sa mécanique hybride rechargeable. En revanche, il n'échappe plus au malus masse désormais appliqué aux modèles équipés de cette technologie. Dans sa configuration la moins optionnée, il subit ainsi une taxe de 16 430€. Les anciennes versions (Urus Performante et Urus S) ne sont plus commercialisées.
Chiffres clés *
- Longueur : 5,12 m
- Largeur : 2,02 m
- Hauteur : 1,63 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 454 l / NC
- Boite de vitesse : Auto. à 8 rapports
- Carburant : Hybride essence électrique
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Date de commercialisation du modèle : Non communiquée
* A titre d'exemple pour la version (2) 4.0 V8 800 SE BVA8.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
Photos (24)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération