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La semaine cruciale et renaulutionnaire de la Megane e-tech électrique

Le changement, c'est maintenant, ou plutôt cette semaine, avec la présentation de la Megane e-tech électrique. En quelques jours, Renault doit faire oublier à la fois ses errements, le retard que lui, le pionnier, a pris dans la voiture électrique, et son image écornée. La pression sur les pauvres pneus de ce nouveau modèle est énorme.

La semaine cruciale et renaulutionnaire de la Megane e-tech électrique

C'est ce mardi sur Caradisiac, que le premier verdict va tomber. C'est en effet cette semaine que se déroulent les essais de la Renault Megane e-tech électrique. A priori, rien d'essentiel : toutes les marques lancent chaque année de nouveaux modèles ou en restylent d'autres. Pourtant, cette auto est cruciale pour Renault, et ce pour de multiples raisons.

Le pionnier de l'électrique s'est fait doubler

On a peine à l'imaginer et pourtant, en 2013, Renault était le numéro un mondial de la voiture électrique avec la Zoe lancée cette même année. Un départ en fanfare et en avance que le losange n'a pas su exploiter. Alors que l'industrie mondiale se met en ordre de marche vers la voiture à batterie, Renault s'endort.

Zoe : l'électrique de Renault âgée de 9 ans et qui aurait du être renouvelée bien avant.
Zoe : l'électrique de Renault âgée de 9 ans et qui aurait du être renouvelée bien avant.

À cette époque tout le monde se moque des frasques d'Elon Musk et de Tesla. En 2015, Volkswagen sombre dans le dieselgate. On dit l'Américain fou et l'Allemand perdu, expliquant qu'il lui faudra des décennies pour sortir la tête du gazole. Aujourd'hui, Tesla et VW font la course en tête de l'électrique et Renault, le précurseur, est largué, faute de ne pas avoir développé sa gamme. Faute aussi, et surtout, de n'avoir pas su, comme le groupe Volkswagen, jouer la synergie avec son allié Nissan.

Pourtant, cette obsession de l'électrique, Renault l'a eu avant les autres, grâce à un homme bourré de défauts mais non dénué de ce talent de précurseur : Carlos Ghosn. Dès 2006, l'omni-patron fait travailler ses équipes japonaises et françaises sur une auto à watts. Nissan propose sa Leaf en 2011 et Renault sa Zoe deux ans plus tard. Sans le moindre élément en commun. Là ou aucun autre constructeur au monde ne travaillerait isolément, Renault et Nissan s'ignorent superbement. À cette situation improbable s'ajoute une incompréhension et un manque de foi. Les équipes ne croient pas à l'électrique. Et les rares qui lui voient un futur sont débauchés par Tesla et PSA.

La Nissan Leaf commercialisée en 2011 n'a pas une pièce en commun avec la Renault Zoe.
La Nissan Leaf commercialisée en 2011 n'a pas une pièce en commun avec la Renault Zoe.

Certes la Zoe est renouvelée, ou plutôt, elle est profondément restylée, mais elle est seule au catalogue Renault. Bien sûr, il y eu la Fluence ZE, une Mégane à coffre électrifiée. Mais à l'heure des autos spécifiques, ce n'est qu'une adaptation d'un modèle thermique. Pendant ce temps-là, les autres marques se mettent en ordre de marche et Renault s'endort. Jusqu'à l'électrochoc.

En novembre 2018, Carlos Ghosn est arrêté au Japon. L'Alliance est en miettes et les chiffres d’affaires de Nissan comme de Renault aussi. En 2020, les pertes atteignent 8 milliards. La crise sanitaire ajoutée à la crise interne frappe très fort. Au mois de juillet de cette année-là, Luca de Meo prend les commandes avec une orientation claire : le tout électrique.

Une auto signée De Meo ?

Pour autant, l'Italien providentiel n'est pas à l'origine de la Megane électrique. Le projet existait avant son arrivée, mais il l'a accéléré, et autour de ce modèle, prévoit une ribambelle d'autres électriques, dont la triplette Renault-Nissan-Alpine autour de la R5. De Meo prévoit 300 000 unités assemblées chaque année dans son usine de Douai ou est fabriquée cette Megane e. Il se projette en constructeur 100% électrique en 2030 et en leader mondial du genre d'ici là. Gonflé ? Présomptueux ?

Une partie de la réponse devrait tomber dans les jours à venir avec la présentation, et très vite, la commercialisation, de cette première Megane électrique. Car d'elle dépend l'avenir, et pas seulement en termes techniques. Nouvelle architecture, nouvelle plateforme, nouveau logo, nouvelle interface multimédia, nouveaux écrans : c'est une vitrine du Renault de De Meo. Nul doute que le boss a une grosse semaine devant lui.

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