La Royal Enfield Shotgun 650 tire-t-elle dans le mille ou rate-t-elle sa cible ?
La gamme des bicylindres 650 de Royal Enfield compte un nouveau représentant : la Shotgun 650. Après la Continental GT et l’Interceptor, le constructeur indien reprend la base de l’excellente Meteor afin de la transformer en bobber custom à roue de 18 pouces à l’avant. Peut-elle suffisamment se démarquer ? Évidemment. Et avec la manière !
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Note
de la rédaction
13,4/20
Voici peut être la ligne la plus épurée et la plus réussie de la famille 650, mais aussi la plus pratique : on enlève et ajoute l’assise passager et le porte-paquet de manière rapide et facile, tandis que la selle conducteur se suspend au-dessus de la naissance du garde-boue arrière. Modulable, donc, la Shotgun ne manque pas d’arguments pour plaire. Légère et épurée, elle ne trahit aucunement ses 240 kg tous pleins faits, dont on se demande bien où elle a pu le mettre. Dans le cadre berceau acier et le bras oscillant ? Sûrement, celui de la Météor pesant déjà à lui seul près de 21 kg, on peut deviner qu’il n’est pas plus léger ici.
Le poids serait-il dans le réservoir acier de 14 litres, alors ? Pas vraiment, au contraire, tous pleins faits, cela réduit en théorie sa masse. Les roues, alors, imposantes, le double échappement, les doubles amortisseurs (un seul aurait été plus léger dans les deux cas) évidemment, car pour le reste, on ne peut pas dire que cela pèse lourd, si ce n’est peut être la visserie.
Reste donc le moteur, pourtant allégé au niveau des carters en aluminium. Un bloc dont on devine qu’elle cache bien son jeu et qui dégage nativement quelque chose en plus en même temps qu’il place les masses assez bas et de manière très intéressante. Un bon point.
Une Super Meteor remasterisée
Ainsi ne retrouve-t-on qu’un seul disque de frein avant de 320 mm (donc de grand diamètre) pincé par un étrier axial Bybre à 2 pistons (leviers réglables en écartement), le moteur à refroidissement air/huile (discret) est compact en haut niveau culasse, mais bien moins du côté des carters massifs très présents au niveau des chevilles, tandis que l’habillage est globalement aussi minimaliste que l’instrumentation, du moins en apparence : tout est dans le détail.
Recherchée, complète, elle propose deux écrans : un Tripper permettant de profiter de la navigation GPS déportée si l’on dispose de l’application Google dédiée installée sur son téléphone (connecté en BlueTooth) et le compteur principal offrant la lecture de la vitesse par aiguille et un petit écran digital regroupant les informations essentielles, au nombre desquelles la jauge à essence, l’heure, le rapport engagé, le trip journalier pouvant alterner avec l’odomètre, le tout pilotable à partir du bouton « i » du commodo gauche (beaux et à l’ancienne niveau look et ergonomie, lesdits commodos).
Derrière le cache latéral gauche rebondi, placé sous la selle et verrouillé à clef (celle du contact), on retrouve une prise USB et une petite trousse à outils. Les aspects pratiques ne débordent pas, mais on apprécie l’intention, quand bien même un câble se trouverait un peu loin du guidon pour alimenter un téléphone...
Un croisement entre cruiser et bobber
Lors de son essai, la Super Meteor avait été qualifiée - à juste titre - de cruiser, notamment du fait de sa roue arrière de 17 pouces et de son guidon haut favorisant le confort. La Shotgun, opte de son côté pour une roue de 18 pouces, plus encline à lui offrir un certain confort mais pas forcément un grand choix en matière de pneumatiques, tandis que son angle de chasse affiche 25,3°. Une valeur ouverte, certes mais toujours intéressante pour la stabilité, notamment couplée à la roue avant constituant un intermédiaire entre les 17 pouces traditionnels et les 19 pouces de la Super Meteor. Un mix intéressant, mais pas évident à chausser à priori. Les jantes à bâtons sont chaussées de pneumatiques indiennes CEAT : des Zoom Cruizz au profil « custom » avec flancs hauts, mais qui avaient su faire leurs preuves sur les routes tortueuses du sud de la France lors du lancement de la Super Meteor.
Contrairement à d’autres représentants de la famille Bobber, parmi lesquels la Moto Guzzi V9, la Bonneville Bobber ou encore la R12 Bobber, la roue avant profite d’un pneu étroit et d’un cercle lui offrant un look si particulier.
Des arguments et du poids
Autre signe distinctif entre les deux modèles : le guidon plat. Il induit une posture nettement plus en avant et des appuis renforcés si l’on parvient à bien tenir le cintre. Enfin, les repose-pieds sont en position « roadster ». La posture de conduite est assez typée, bien entendu, mais pas forcément désagréable, tandis que l’atmosphère à bord est très sérieuse du fait de l’emploi massif de métal et d’une finition inspirante. C’est du lourd, du costaud et la visserie ne gâche pas la bonne impression générale.
Prêts à prendre la route ? Nous avons parcouru plus de 800 km avec cette moto et… il a parfois fallu se battre. Un peu ? Juste ce qu’il faut, pour tirer le meilleur, mais toujours avec le sourire et l’impression de rouler.
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