L'Italie vent debout contre la voiture électrique
Cédric Pinatel , mis à jour
Le ministre des transports italien critique vertement les décisions européennes sur l’interdiction de vente des voitures thermiques en 2035. Les négociations dans les prochaines années sur le sujet s’annoncent tendues.
Comme celles des autres groupes automobiles, les marques italiennes offrent désormais des modèles électriques. La Fiat 500 à zéro émission jouit d’ailleurs d’un joli succès commercial et que ce soit chez Alfa Romeo, Lancia, Maserati ou même Ferrari, les déclinaisons électriques vont se multiplier au cours des prochaines années. Mais chez nos voisins transalpins, la transition vers les voitures électriques est loin d’être aussi avancée que chez nous. D’après les chiffres de l’institut Jato Dynamics, la part de voitures neuves électriques atteignait tout de même 5,95% dans les ventes l’année dernière. Mais en 2022, cette part est réduite à 3,72% alors qu’elle continue logiquement d’augmenter dans la plupart des pays d’Europe (surtout ceux du nord).
Il se trouve que l’Italie était l’un des pays les plus farouchement opposés à l’électrification imposée du marché automobile européen et à cette fameuse interdiction de vente des voitures thermiques en 2035. On lui doit même l’amendement « Ferrari », censé faciliter les choses pour les petits constructeurs. Le gouvernement italien actuel critique ouvertement la politique choisie par l’Europe en la matière : Matteo Salvini, le ministre des transports connu pour ses déclarations sulfureuses et ses opinions parfois extrêmes, considère que l’interdiction des voitures thermiques « n’a aucun sens » et qu’elle répond à un « pseudo-fondamentalisme environnemental ». Il affirme que cette interdiction à venir mettra sur le carreau des milliers de travailleurs en Europe.
La clause de revoyure s’annonce animée
D’après les journalistes de Bloomberg, Matteo Salvini a également critiqué l’adoption de la norme Euro7, qu’il considère comme trop restrictive pour les constructeurs automobiles même si elle a été sérieusement adoucie par rapport aux premiers projets. Rappelons qu’une clause de revoyure est prévue à l’horizon 2026 au sein de l’Union Européenne pour mesurer l’évolution du marché automobile et vérifier s’il est réellement prêt pour les changements décidés. Nul doute que l’Italie et son gouvernement feront tout pour renégocier de façon à limiter le plus possible le champ des interdictions. Il faut dire qu’au sein de l’Union Européenne, tous les pays ne vont pas à la même vitesse sur le sujet de l’électrification du parc automobile. Ceux du nord sont en avance, mais ceux du sud et de l’est (Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Croatie, Slovénie, Chypre, Serbie, Hongrie, Slovaquie, République tchèque, Pologne, Lettonie, Lituanie et Estonie) sont en net retrait à l'exception de la Roumanie. Alors, faudra-t-il s’attendre à des ajustements ?
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