L'hybride rechargeable tente une timide incursion dans la vanlife
Y a-t-il une vie après le diesel pour les fourgons aménagés ? Coup sur coup, Ford et Volkswagen vont lancer des versions PHEV de leurs vans. Reste à contourner plusieurs obstacles pour garantir leur succès
Le Ford Transit Custom Nugget est désormais disponible en version PHEV de 232 ch.
On est proche du strike. Dans le monde du van et du fourgon aménagé, et même si l’idée de base de la vanlife consiste à se mettre au vert, 99% des véhicules carburent au diesel. Et comme les constructeurs souhaitent, tôt ou tard, sortir du mazout, ils doivent désaccoutumer leurs clients au gazole. Peu s’y risquent pourtant, mais leur salut pourrait bien venir de l’hybride rechargeable puisqu’ils semblent délibérément faire l’impasse sur l’essence thermique et l’hybride simple.
Pour autant, seulement deux marques osent aujourd’hui le PHEV sur leurs maisons roulantes. Et si Volkswagen a annoncé une telle version pour son California, à venir dès l’année prochaine, Ford a pris les devants en présentant son Transit Custom Nuggets hybride rechargeable dès cette semaine au salon de Düsseldorf, la manifestation européenne du genre avant le salon du véhicule de loisirs parisien à la fin du mois.
Toujours disponibles en diesel
Ce nouveau Nuggets, qui, prudemment, sera également disponible en diesel, intègre la chaîne mécanique du Ford Kuga PHEV, son moteur thermique 2,5 l Atkinson, ses 225 ch et ses 320 Nm de couple. Une puissance largement suffisante pour un van.
De son côté, le Volkswagen California embarquera un bloc bien connu lui aussi puisqu’il équipe le Tiguan PHEV avec ses 245 ch et ses 400 Nm de couple. Un léger avantage, donc, sur le papier du moins, à l’Allemagne. Mais lui aussi continue sa vie avec le bon vieux TDI de 150 ch.
Mais quelles sont les chances de succès des deux engins ? C’est la grande question, car les obstacles pour convaincre le cœur des vanlifers sont nombreux. Le premier d’entre eux est une question de poids. Le California, en version diesel de 150 ch pèse déjà plus de 2,8 tonnes. En lui ajoutant un moteur plus lourd, un bloc électrique et une batterie de 13 kWh, il dépassera forcément les 3 tonnes. De plus, la place dévolue à cette batterie empiétera sur l’espace de vie et de rangement : des éléments primordiaux dans un van.
Même combat du côté de Ford. De plus, les deux vaisseaux risquent de passer à côté du meilleur usage du PHEV. Ce système est idéal lorsque l'on peut réaliser ses courts trajets quotidiens (domicile - boulot) en mode électrique, puisque Ford revendique 55 km sans essence, pour son système, un score qui grimpe à 120 km chez Volkswagen. Dans ce cas, on peut réserver l'usage du bloc thermique aux week-ends et aux vacances. Ce qui permet de réaliser, en moyenne, un réel gain financier.
Plus lourd et plus cher
Sauf que le van est justement destiné à l'escapade, puisque la majeure partie des clients ne l'utilisent que pour les loisirs et les longues distances. Des virées qui se déroulent parfois loin du réseau de bornes, même s’il est plutôt développé en France.
Du coup, l'hybride rechargeable n'est peut-être pas la panacée pour sortir le fourgon aménagé diesel. D'autant que les tarifs risquent d'être un obstacle supplémentaire à sa généralisation. Les PHEV sont forcément plus chers que les versions thermiques. Or le California débute déjà à 67 400 euros, et le Ford à 54 000 euros. Alourdir une addition déjà importante ne plaide donc pas en leur faveur. Il ne reste plus qu'à espérer que les vanlifers ont une fibre environnementale, et un portefeuille, suffisamment étoffé pour y céder.
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