Interview Cyril Despres avant le Dakar : "La 450 KTM est bien née"
Entre 2 avions, Cyril Despres a pu nous consacrer un peu de temps, nous ne l'avons que peu vu cette année 2010, pour différentes raisons, dont la plus belle, celle d'être papa.
Mais le triple vainqueur du Dakar n'est pas resté inactif pour autant, le développement de la préparation de la nouvelle 450 KTM lui a pris beaucoup de temps.
A peine rentré de Buenos Aires, il était toujours en test, avant de repartir de nouveau en Amérique du sud.
Demain commence au Havre l'embarquement de tous les véhicules du Dakar qui traverseront l'Atlantique, ce pour deux jours, avec toute la mise en place du matériel de navigation et de sécurité.
Bonjour Cyril, pour le vainqueur du dernier Dakar, l'annonce officielle de ta reconduction sur une KTM officielle a un peu tardé, cet été seulement.
Ce n'était pas aussi simple que çà avec le passage aux 450, il y a 10 ans que je roule pour KTM. Mais la moto n'était pas fabriquée, donc n'avait pas roulé, le moteur n'était pas conçu, donc ça me semblait logique de voir ce que donnerait la moto, que chez KTM confirment bien leur position.
Aujourd'hui, la moto marche bien, tout va bien. La première sortie de la 450 a été au Maroc et s'est conclue par une victoire. Cela a donc pris du temps.
On t'a peu vu cette année en course, tu avais un programme allégé.
Oui c'est vrai, déjà je suis devenu papa, ce qui n'est pas anodin. Et en accord avec KTM et Red Bull, j'ai préféré passer du temps à travailler avec les mécaniciens et ingénieurs sur la future 450 et consacrer du temps à ma petite famille.
On a fait beaucoup de kilomètres avant, pendant et après le rallye du Maroc, la moto est vraiment bien née, il y a eu un énorme travail sur la fiabilité moteur. Aujourd'hui, on a un produit abouti après 5-6 mois de travail et d'essais pour finaliser une moto capable de jouer les premiers rôles, ce qui était primordial.
Quelle différence trouves tu entre la 690 et la 450 ?
Sur le papier, la différence c'est vraiment flagrant, mais après, à rouler, on descend peut-être de 20 km/h en vitesse de pointe mais aussi près de 20 kgs de 167-168, on est à 149, çà fait une moto qui reste agressive. Chez KTM, ce qui est important, c'est de faire des motos qui seront à la vente demain. Des choix ont été faits, c'est une moto stable, faite pour les grands espaces, une moto de rallye. Le moteur de la 450 cross qui est nerveux, vif, agressif, nous, nous n'avions pas besoin de ces qualités là sur cette moto, le moteur a été adapté et ça ressemble pas à çà.
Tous les tops pilotes qui ont roulé sur les 690 n'étaient pas favorables aux 450.
C'est du passé, ce n'est pas le moment d'être nostalgique, ce qui était important, c'était de faire une moto agréable pour tout le monde, facile à rouler, fiable pour tout le monde et c'est ce que l'on a aujourd'hui. Voilà, une page est tournée, la question était, « comment faire une 450 agréable et fiable aujourd'hui ? »
Un seul objectif en janvier, la victoire ?
He oui, c'est vrai qu' après ces 3 années victorieuses, c'est clair que c'est donner le meilleur de soi-même, pas forcément de collectionner les victoires, c'est aussi démontrer que le team travaille bien, que KTM a fait les bons choix, prouver à tout le monde qu'on est en forme, çà passe évidement par une victoire.
Si chacun donne le meilleur, il n'y a pas de raison de ne pas obtenir le même résultat que cette année. Mais, on peut toujours tomber sur plus fort que soi, on peut avoir des aléas de course, ce qui est important, c'est de partir en optimisant tous les domaines, pneus, moteur, expérience, navigation, les pilotes, les gens de la structure, je crois qu'on est pas loin d'avoir optimisé tout cela, en tout cas, c'est sur, on y va pour la victoire.
Il y a-t-il un pilote en particulier que tu crains plus que les autres ?
Non, je ne passe pas trop de temps à regarder les autres, sachant que l'on a pas mal de choses à gérer, quand on veut naviguer, quand on veut attaquer, quand on veut rouler vite, même depuis le Maroc, je ne me pose pas toutes ces questions. C'est une chance pour moi, de ne pas m'interroger, de foncer, de rouler, d'aller droit, et de voir nos problèmes à nous et sans s'occuper des avantages des autres.
C'est une force de pouvoir faire abstraction des autres, c'est pas évident ?
Non, non, c'est un point fort. C'est un vrai challenge, çà fait plusieurs années qu'on a pas autant de motos de différentes marques, des motos qui vont à la même vitesse avec le même nombre de chevaux, sur le papier, c‘est sûr que il y a un sacré paquet de motos qui peuvent gagner, après, c'est pas ce qui va me faire ni les craindre, ni me faire trainer. Ce n'est pas pour cela que je ne respecte pas mes adversaires et que je les néglige, j'ai simplement assez de m'occuper de nous et il y a déjà du travail.
Cyril, merci, on ne peut que te souhaiter une bonne course en janvier.
photos site C D
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