Interview Arnaud Larose : Bol d'Or, le RAC 41 4ème, à 2 tours des seconds !
Il a fallu un peu de temps après le Bol d'Or pour joindre certains managers, c'est bien, cela permet de discuter à tête reposée, sans l'euphorie, la fatigue et la tension de la course.
L'équipe du RAC 41, on le rappelle faite exclusivement de passionnés bénévoles, a réalisé une très belle performance en passant ( presque ) au travers de tous les pièges dont ont été victimes beaucoup de top, chutes ou ennuis mécaniques.
Ce sont ces équipes depuis des décennies qui font l'histoire de l'endurance.
Avec un nouveau pilote en remplacement de Greg Junod, parti piloter la Yamaha 94, Mathieu Gines a fait équipe avec Olivier Depoorter et Gregg Black pour amener la Suzuki n° 41 à la 4ème place finale, à deux tours des seconds.
On ne peut que féliciter ces équipes qui parviennent à de tels résultats.
Toujours au nom de son équipe, Arnaud Larose revient sur ce 74ème Bol d'Or,
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Arnaud, comment c'est passé l'intégration de Mathieu Gines, ton nouvel arrivant, dans l'équipe et sur la moto ?
Son intégration s'est vraiment très bien passée, c'est un pilote qui s'est investi totalement dans son rôle, il s'est vraiment donné pour faire progresser la moto et découvrir la discipline qu'est l'endurance avec nous et cela avec le plus grand sérieux.
Mathieu a-t-il été dans les temps de tes deux pilotes en place, rapidement ?
Oui, parce que le départ étant pressenti de Greg Junod vers le GMT, on avait organisé une journée sur le circuit de Magny-Cours à la mi-aout pour tester Mathieu. Il a tout de suite été dans le coup malgré la méconnaissance de la 1000cc, et ça nous a vraiment encouragé dans notre choix.
On avait une petite inconnue sur la durée de la course, mais Mathieu a vraiment bien rempli son rôle, il a complètement tenu son rang, il a été rapide sur un tour en qualification, mais il a été consistant sur la longueur, il a su éviter tous les pièges, et il y en a eu des pièges sur ce Bol d'Or.
Dès le jeudi en configuration course, tout c'est bien déroulé pour le RAC 41 ?
Mis à part un début de semaine un peu compliqué, dès le jeudi, nous sommes à la moyenne des 3 pilotes, à peu près dans les 10 dès les premières séances, nous avons donc retrouvé notre rôle d'outsider immédiatement, rôle qui est le notre.
On a vu sur ce Bol d'Or 2010, beaucoup d'abandons, de chutes et de soucis mécaniques de vainqueurs potentiels, comment analyses-tu cette semi-déroute ?
Ces équipes là, contrairement à nous, ont une énorme pression sur les épaules, l'importateur en temps qu'équipe officielle, pour lui, seule la victoire compte, au pire le podium compte, ces motos là, elles n'ont pas le choix, c'est suivre la cadence et se faire remarquer dès le début de course et ensuite essayer d'être constant sur toute la course. Ce rythme là, on le sait, c'est un peu un dilemme, ça passe ou ça casse.
De plus, il s'est passé beaucoup d' évènements malheureux pour des teams de pointe aussi bien que pour des équipes dites de "seconds couteaux", les traces sur la piste laissées par toutes ces chutes ont rendu le circuit très glissant, excepté deux virages d'après les pilotes, c'était devenu très difficile pour dépasser, il fallait sortir de la trajectoire à peu près propre, et le risque de chuter était important à cet instant.
Il y a eu 7 interventions du safety car, malgré le nettoyage des traces de liquide et d'huile dues aux nombreuses motos accidentées sur la piste, celle-ci est devenue piégeuse pratiquement partout.
Tu m'avais dit qu' après une 4ème place l'an dernier au Bol, c'était extraordinaire pour une équipe comme toi et quasi impossible à rééditer. Vous faites 3 au 24 heures du Mans et au classement du Bol d'Or, vous êtes 4ème à 1 tour du 3ème et 2 tours du second, c'est dérisoire, donc une meilleure place était possible, surtout si la moto de tête avait chuté.
Oui, de plus on perd quatre tours à cause d'une chute, mais nous avons essayé de viser le podium, mais nous avions deux problèmes.
Nous avons fait des simulations de stratégie, on s'arrêtait une fois de plus que nos deux adversaires qui nous précédaient, pour un arrêt ravitaillement décalé du à la chute d'un de nos pilotes, Olivier est tombé sur une trace d'huile. Et puis, les deux teams devant nous, ce sont des équipes pro, bien rodées, la Bolliger, c'est pas n'importe qui, la Yamaha n° 4 non plus, ce sont des adversaires avec des supers pilotes. La N° 4, c'est Yamaha Espagne et Bolliger c'est Kawasaki Suisse, ils ont tous les deux une énormes expérience en endurance, ce sont des clients.
Et ces deux motos là, elles ont deux pneus neufs à chaque arrêt ils sont support Pirelli et comme je te l'ai dit l'autre jour, nous on change l'avant tous les 4 relais et l'arrière tous les 2 par économie, en fin de relais, nos pilotes avaient un rendement pneumatique bien inférieur aux autres.
C'est d'autant plus méritant. L'essai avec Mathieu Gines a donc été très satisfaisant, le gardes-tu dans ton trio ?
C'est trop tôt pour en parler, il y a des choses qui vont bouger qu'on ne maitrise pas aujourd'hui. Par contre, dans l'idée c'est quelqu'un qui nous a comblé tant par sa gentillesse que par son coup de guidon, son investissement avec nous, il connaissait nos priorités, il est vraiment bien.
Que penses-tu des performances de Greg Junod qui a piloté la Yam du GMT 94 ?
Ca a été difficile pour lui, il du se faire à la Yamaha, il a eu 5 jours pour se faire au Bridgestone auxquels il ne s'habituait pas bien. Le lundi qui précède le Bol, il a appris qu'il roulerait sur des Michelin qu'il a découvert le mardi, il a eu beaucoup de difficultés à s'habituer aux Michelin, il n'a trouvé le déclic qu'en deuxième séance qualif mais après, il a fait une course solide. La preuve c'est que la moto s'est retrouvée en tête du Bol d'Or en début de nuit, c'est que les 3 pilotes roulaient quand même bien, il a bien tenu son rang, il a eu cette expérience malheureuse avec cette chute. Et il a eu la lucidité de ramener la moto, avant d'être emmené à l'hôpital et l'équipe a pu réparer et finir à une place honorable.
Prochaine étape : le Qatar, peux-tu gagner une place au championnat ?
Alors oui parce que la moto devant nous n'est qu'à 1 points, et puis non, par prudence parce que derrière nous, il y a de très bonnes motos à très peu de points, comme le Yamaha du Yart, le GMT 94, la Yamaha Folch et j'en oublie surement, donc tu vois ce que je veux dire.
Vu notre classement notre objectif final est de terminer dans les 7 premiers. Notre plus gros regret, c'est à Albacette où l'on était 2ème derrière la Bolliger, et nous avons eu un problème moteur qui nous a contraint à abandonner, cela nous coute très cher au championnat.
De toute façon l'objectif 2010 sera largement atteint quoi qu'il arrive.
Merci Arnaud, à bientôt.
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