Hyundai met la gomme aux États-Unis, malgré les coups de pression de Donald Trump
L'INFO DU JOUR - Le constructeur coréen ne se laisse pas impressionner par l'administration. américaine et dévoile une énorme feuille de route qui ne se limite pas à l'Amérique. Au programme, une hausse des ventes de 33 % envisagée d'ici 2030.

Rien ne le décourage. Ni la descente de police dans son usine georgienne, ni les taxes douanières. Malgré l’arrestation, puis l’expulsion de 475 ouvriers coréens sans papiers dans l’unité de production qu’il partage avec LG dans le sud des États-Unis, Hyundai n’a pas l’intention de quitter l’Amérique, bien au contraire. Et les 15 % de taxes douanières imposées aux autos en provenance de l’empire du milieu ne changent rien à l’affaire.
À la fin du mois d’août, Lee Jae-Myung était dans le bureau Ovale promettant 350 millions de dollars d’investissement, ce qui n’a pas empêché la rafle de Savannah en Géorgie. Mais il en faut plus au président coréen pour renoncer et quelques jours plus tard à New York, il a cédé la place à José Munoz, patron de la marque, pour livrer sa feuille de route au cours du premier Investor Day organisé hors de ses frontières, manière d’afficher sa détermination.
Objectif : 33% de ventes en plus en cinq ans
Une feuille de route ou le CEO coréen a affiché ses objectifs : 5,55 millions d’unités par an dont 3,3 millions de modèles électrifiés, hybrides et 100 % électriques, vendus dans le monde d’ici 2030, surtout sur ses 3 marchés chouchous : les États-Unis bien sûr, mais aussi l’Europe et dans son propre pays : la Corée du Sud.
Mais quelle est la formule magique permettant de passer de 4,14 millions d’autos en 2024, à 5,5 millions 6 ans plus tard, soit une hausse de 33% ? Munoz a son idée, ou plutôt plusieurs idées. Il entend bien booster ses usines existantes, et notamment celle dont le groupe dispose en Georgie dont le nombre de voitures fabriquées chaque année doit passer de 400 000 à 500 000 avec un objectif clair : y assembler 80 % des autos distribuées aux US, histoire d’éviter les taxes trumpesques.

Et Hyundai dispose de deux stars sur place : son gros SUV Palisade et son pick-up Santa Cruz. Sauf que dernier, même s’il est bien noté en matière de fiabilité notamment par les études JD Power, reste une auto de niche, fiable, certes, mais cher et plus compact que les gros modèles locaux. Résultat, il affiche moins de 40 000 ventes annuelles. Mais Hyundai est persuadé que tôt ou tard les Américains vont achter des modèles plus petites et entend bien enfoncer le clou avec un modèle plus compact encore, en 2027. Un nouveau Palisade hybride va également montrer le bout de son capot en 2027.
53 milliards d'investissement
En tout, ce sont plus de 18 nouveaux modèles qui vont voir le jour, dont un agrandissement de la famille sportive N, qui comptera 7 modèles en 2030, une nouvelle Genesis en 2027 et une Ioniq 3, inspirée du concept Three dévoilé au salon de Munich. Hyundai mise aussi, comme nombre de ses concurrents asiatiques, sur la technologie du Range Extended, avec ses batteries rechargées par un petit moteur thermique.
Tout ce programme coûte évidemment des sous. Et pas qu’un peu : l’addition de ce déploiement est évaluée à pas moins de 53 milliards d’euros, dont 40 % sont destinés à la R&D. De quoi atteindre une marge opérationnelle de 8 à 9 % en 2030. Dans le déluge de la crise automobile mondiale, certains semblent passer entre les gouttes.
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