2. Harley Davidson Switchback : on the road again
J'avoue, j'avoue dans mes premiers rêves de moto lorsque j'ai commencé à passer le permis, c'était de vouloir m'offrir une Harley Davidson. A l'époque où encore on pouvait profiter du son unique du moteur à carburation type Blockhead. Le pof, pof, pof, pof du ralenti moteur mis à la limite du calage par les propriétaires et le son unique qu'un tel engin faisait quand il passait, à en faire vibrer les vitres.
Et même si je reste plus accrochée au style Fat Bob Dark, V-Rod Muscle et dans un style plus extrême les survivalbikes, je ne pouvais pas passer à côté l'occasion de chevaucher cette nouvelle Dyna. Dans un esprit qui se veut accessible au plus grand nombre, la Switchback a-t-elle réussi à concilier légende et accessibilité ?
Au premier abord, elle donne des sensations très partagées. Son côté un peu massif pour un typé Cruiser et plutôt petit pour un Touring, idéal pour les hésitants entre les deux catégories. C'est identique sur son style, le mélange du style originel avec les compteurs incrustés dans le réservoir, les sacoches rigides profilées sur l'arrière donnant un look (surtout de derrière) très années 30, les larges garde-boue recouvrant une bonne parties des pneumatiques. A contrario les jantes 5 bâtons noir mat ou encore l'optique encastrée entre les fourches lui donnent un côté « plus récent ». Mais le seul point sur lequel les sensations se rejoignent sont sur le saut-de –vent (ou amicalement appelé pelle à tarte). Certes beaucoup l'apprécient pour les longs trajets mais sur ce modèle, la hauteur (pour mon 1m70) est très gênante pour la vision, sans parler des déflagrations de vent que l'on prend dans la tête dès que l'on dépasse les 120 km/h. Point positif, le système pour le retirer est ultra simple et nullement besoin d'outils (attention aux pattes qui vibrent sur les fourches et qui laissent un bruit métallique désagréable). Idem pour les valises. Un simple clip à tourner à l'intérieur de ces dernières et hop ça se retire sans effort. On aime !
Coté confort, la selle plutôt bien pensée permet d'avaler les kilomètres sans se faire rappeler à l'ordre par un séant ou un dos trop endoloris. Idem pour la position du guidon qui se révèle bien placé sauf pour les doigts qui doivent jouer à la gymnastique pour atteindre les commandes. Hormis les commandes standards, on retrouve un trip total, partiel 1 et 2, un indicateur numérique sur les rapports engagés, un compte-tours et un trip de réserve.
Bon ce n'est pas le tout de parler du confort et des aspects pratiques, encore faut-il savoir ce qu'elle propose sur route. Après quelques kilomètres de prise en main, cette Dyna se révèle particulièrement facile à exploiter côté moteur. Le Twin Cam 103 est plein partout, la montée régulière de puissance met en confiance et on apprécie sa souplesse. Les amateurs de coup de pieds au cul et de moulin rageur vont être déçus. Elle se montre docile et c'est ce qui pourrait séduire bon nombre de motards. En revanche méfiance sur le positionnement de vos jambes car il faudra faire avec une énorme prise au vent passé les 110 km/h et un moteur qui vous brûle l'intérieur de la cuisse droite à basse allure et à l'arrêt.
En ville, on devine assez rapidement que ce n'est pas son terrain de prédilection. Et même si elle fait parti des « petits » Touring de la marque, ses 330 kilos deviennent un vrai handicap dans la circulation difficile. Heureusement que son rayon de braquage assez petit contrebalance la taille de la bête. Une fois sur les grands axes, on se retrouve à contrario très vite à l'aise. Profitant du bruit du moulin et de la position relax, on ne ressent même pas le besoin d'ouvrir, on se surprend de rester dans le flot de la circulation.
Mais là où la Switchback s'illustre le plus reste sur les routes à grandes courbes. Hop, un petit coup au guidon et la machine vient se caler de suite dans la trajectoire. Curieux pour ce genre de machine qui donne toujours l'impression d'avoir le placement de la roue avant hasardeux. Le bon équilibre des suspensions vient d'ailleurs renforcer ce sentiment. Pas de sensation parasites venant d'une torsion de châssis ou de s'aplatir les fesses sur les déformations de la route.
En revanche, sur le freinage, même si il y a eu des améliorations de la part de la marque avec l'intégration par exemple de l'ABS, la mise en place d'un simple disque à l'avant laisse l'efficacité de ce dernier pour arrêter la machine à désirer. En effet, si on peut apprécier le côté progressif, il faudra tout de même écraser la poignée pour freiner correctement. Surprise désagréable en plus quand l'ABS se déclenche si on force un peu trop. Dommage !
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