Gilets jaunes : plusieurs dizaines de millions d'euros de dégâts sur les autoroutes
Cabines de péage, bâtiments d'exploitation, véhicules d'intervention… Vinci a estimé que le mouvement des gilets jaunes a déjà causé plusieurs dizaines de millions d'euros de dégâts.
La mobilisation des gilets jaunes a fortement baissé samedi dernier. Selon les chiffres du Ministère de l'Intérieur, 66 000 personnes ont participé à l'acte V du mouvement, contre 126 000 une semaine auparavant. Après les tristes scènes de guérilla urbaine pour les actes III et IV, il n'y a pas eu ce week-end de débordement majeur dans la capitale.
En revanche, en province, de nouvelles dégradations ont été commises. Cible privilégiée : les barrières de péage sur les autoroutes. Dans la nuit de dimanche à lundi, plusieurs d'entre elles ont été incendiées sur l'A51. Les gendarmes ont réussi à interpeller en flagrant délit quatre hommes, alors qu'ils étaient en train d'installer des palettes sur une cabine pour y mettre le feu, à la Brillanne (Alpes-de-Haute-Provence).
Au sud du pays, l'A9 a été particulièrement touchée ce week-end, avec des cabines incendiées à Bessan (Hérault), Orange (Vaucluse) ou encore Perpignan (Pyrénées-Orientales). Surtout, le péage de Narbonne a de nouveau été la proie des flammes, après avoir été incendié une première fois il y a deux semaines. Environ 200 personnes s'en étaient prises à la barrière de péage avec des cocktails Molotov, mais avaient aussi incendié les locaux du peloton de gendarmerie et le bâtiment de Vinci.
La société, la plus touchée par les actes des gilets jaunes, a publié hier soir un communiqué pour exprimer "son indignation devant les violences et actes de vandalisme inacceptables". Vinci indique que "près de 250 sites ont ainsi été impactés quotidiennement par les actions des manifestants".
Le bilan des actes des gilets jaunes est lourd : 6 bâtiments d’exploitation entièrement détruits par des incendies volontaires, 5 locaux d’exploitation à proximité des échangeurs totalement vandalisés et/ou incendiés, ainsi que 2 locaux commerciaux, 15 échangeurs et plateformes de péage incendiés, 33 véhicules d’intervention totalement détruits... Vinci évoque aussi les chaussées abîmées par les incendies et des dizaines d’actes de vandalisme sur les installations techniques situées sur les échangeurs (dégradations de caméras de sécurité, coupures électriques...) et sur le réseau (glissières endommagées, clôtures découpées, panneaux de signalisation, sanitaires saccagés...).
Le concessionnaire autoroutier estime déjà la facture des dégâts à plusieurs dizaines de millions d'euros. Un bilan financier conséquent dont certains ne voudront pas s'émouvoir, estimant que les concessionnaires se font énormément d'argent sur le dos des automobilistes. Mais ces derniers pourraient bien avoir à régler au final l'addition via une augmentation des prix des péages. Dans son communiqué, Vinci écrit : "Que les réparations soient prises en charge par les assurances, par l’État ou par VINCI Autoroutes, c’est dans tous les cas la collectivité́ qui est pénalisée par ces atteintes répétées portées aux biens publics, qui ne profitent à̀ personne".
Vinci n'ose tout de même pas évoquer le manque à gagner depuis un mois par les opérations "péage gratuit" des gilets jaunes, mais celles-ci aussi pourraient bien faire l'objet d'un rattrapage…
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