Fiat Panda 100 HP vs Ford Sportka, les puces survoltées s’affrontent, dès 4 000 €
Petits gabarits, moteurs punchys, prix rikikis, ces deux minis offrent bien du plaisir, et sont en passe de devenir des collectors. Des citadines vives et légères comme celles-ci, on n’en fait plus !
Les forces en présence
Fiat Panda 100 HP (2006-2011) : berline 5 portes, 4 cylindres 1,4 l essence, 100 ch, 975 kg, 185 km/h, à partir de 4 500 €
Ford Sportka (2003- 2008) : berline 3 portes, 4 cylindres 1,6 l essence, 95 ch, 955 kg,
174 km/h, à partir de 3 000 €
Durant la première décennie de ce millénaire, les contraintes posées aux constructeurs et au consommateurs demeurent acceptables, dans le domaine automobile. On peut encore développer des petits modèles sympas et sportifs pour les proposer à des prix très abordables. Point n’est en effet besoin de les électrifier ! Dans ce contexte de choix large, la Ford Sportka et la Fiat Panda 100 HP régalent les apprentis pilotes peu argentés par leur dynamisme et leur économie d’usage. Des comme ça, il n’y en aura vraisemblablement plus. Entre une allemande stylée et une italienne pratique, laquelle choisir ?
Présentation : des courses aux courses
Produite durant 23 ans, la première Fiat Panda n’a jamais eu de version sportive. Sa remplaçante, qui devait s’appeler Gingo à sa sortie (n’était la menace d’un procès de Renault), change la donne. La Panda II, établie sur une toute nouvelle plateforme, voit le jour en 2003 et remporte un succès tel qu’elle sauve pratiquement Fiat d’une énième faillite.
En 2006, cette puce ultra-pratique dessinée avec Bertone, idéale pour aller faire le plein au supermarché, s’encanaille sérieusement. Comment ? En adoptant le bloc 1,4 l 16 soupapes apparu dans la Stilo, puis retravaillé pour plus de puissance à haut régime. Attelé à une boîte 6 manuelle, il développe 100 ch, d’où le nom de la version ainsi créée : 100 HP. Se limitant à 975 kg, cette Panda de course (sans s) atteint les 100 km/h en 9,5 s et pointe à 185 km/h.
Naturellement, son châssis s’adapte : suspension affermies, assiette abaissée, freins agrandis (disques de 257 mm à l’avant), jantes en alliage spécifiques… La carrosserie reflète ce regain de caractère, exhibant des boucliers ad-hoc, des bas de caisse et un béquet arrière inédits. La Fiat a une sacrée bouille !
Proposée à 12 990 € (soit 17 100 € actuels selon l’Insee), elle contient son prix tout en proposant un équipement complet : clim, ESP, vitres et rétros électriques, sono, ordinateur de bord… Pour autant, perçue d’abord comme une citadine à vocation uniquement utile, la Panda 100 HP a du mal à trouver son public, malgré un bon accueil des spécialistes. De plus, elle sera occultée par une autre sportive au sein du Groupe Fiat : la 500 Abarth, révélée en 2008. Ainsi, la Panda 100 HP disparaîtra dès 2011, sans avoir reçu de modifications.
Avec son style fort et son prix alléchant, la Twingo, présentée en 1992, fait baver la concurrence. Notamment Ford qui décide de lui donner la réplique. De façon pragmatique. On récupère la plateforme de la Fiesta, et on demande à Claude Lobo, patron du design européen de l’ovale bleu, de dessiner une carrosserie craquante. Cela débouche dès 1994 sur la Ka Concept très bio-design, qui sera ensuite retravaillée à l’opposé, en adoptant des angles jugés plus modernes.
La Ka définitive est dévoilée en 1996, et son look très particulier, divise les opinions. De plus, elle est loin d’avoir l’habitabilité de la Twingo. En revanche, elle propose des qualités dynamiques étonnantes. Une excellente base pour une sportive ! Qui n’apparaitra toutefois pas avant 2002. Dénommée Sportka, celle-ci adopte un 1,6 l de 95 ch qui l’emmène à 174 km/h, le 0 à 100 km/h étant effectué en 9,7 s. Pas mal !
D’autant que grâce à des trains roulants affûtés (voie avant élargie de 22 mm, assiette abaissée de 14 mm, suspension affermie), le comportement routier est plus efficace que jamais. Extérieurement, la Sportka se distingue en reprenant la face avant, le bouclier arrière (feu de recul central inclus) et les jantes en alliage du roadster Streetka. Dans l’habitacle, les modifications sont moins nombreuses, mais l’équipement de série inclut la clim, les 4 airbags ou encore le lecteur CD (vous vous souvenez ?). Intéressant, surtout vu le prix : 12 800 €, soit 17 800 € actuels selon l’Insee. La voiture se vendra surtout outre-Manche, demeurant rare sous nos contrées. Elle n’évoluera pour ainsi dire pas jusqu’à son retrait, en 2008, où une Ka de seconde génération, basée sur la Fiat 500, vient remplacer la première.
Fiabilité/entretien : fiable Fiat, friable Ford
De type Fire, le moteur de la Fiat Panda se révèle simple et très solide, s’il est bien entretenu. On changera la courroie de distribution avant 100 000 km et purgera le circuit de refroidissement régulièrement, pour éviter la surchauffe sous le petit capot. La transmission est également robuste, même si on surveillera les soufflets de cardan. En revanche, la finition demeure légère et le siège conducteur vieillit assez mal, et casse parfois.
On relève aussi de petits pépins électriques et des cas sporadiques de panne du système d’assistance électrique de direction. Plus graves, ceux-ci peuvent induire un changement de colonne : 1 000 € minimum. La carrosserie vieillit très correctement, sans tendance à rouiller.
Moteur très solide également pour la Sportka (avec là aussi une courroie de distribution à changer), à l’instar de la transmission. Là encore, les soufflets de cardan apparaissent un peu faibles, alors qu’on relève assez fréquemment des soucis d’allumages bénins (bougies, bobines…), voire de sonde lambda.
Dans l’habitacle, la finition reste légère et la trappe de l’airbag passager a tendance à se détacher, tandis que des pépins électriques peuvent se manifester. Rien de tout ceci n’est grave, face au vrai souci de la Sportka : la corrosion qui peut très sévèrement attaquer les passages de roue arrière, et le tour de la trappe à essence. A vérifier scrupuleusement !
Avantage : Fiat. Ces deux petites ont des mécaniques solides, mais la Sportka sait pourrir comme il faut, ce qui laisse la victoire à la Panda.
Vie à bord : une Panda plus pratique
Dans la Panda, on est surpris par la présentation, étonnamment recherchée pour une si petite voiture. Tableau très complet, pas de tôle apparente, équipement intéressant, sièges confortables. Si la place manque un peu en largeur, la bonne longueur permettra aux grands de se sentir relativement à l’aise à l’arrière, où ils auront pu accéder par des portières. Les passagers apprécieront également la bonne visibilité, les rangements nombreux et la vraie boîte à gants. Le coffre, acceptable (200 l à 855 l), se révèle pratique et accessible.
La Sportka offre un peu plus de largeur aux coudes que la Panda, alors que les sièges avant proposent un confort convenable. En revanche, certes original, le tableau de bord fait pauvre, la tôle apparente abonde, au contraire de rangements, et la boîte à gants confine au ridicule. A l’arrière, les passagers auront du mal à s’installer et se trouveront très à l’étroit. Variant de 185 l à 725 l, le coffre est petit et affublé d’un seuil trop haut.
Avantage : Fiat. Plus spacieuse, mieux présentée, davantage accessible, la Panda rafle ici une victoire nette.
Sur la route : rage pour la Fiat, rigueur pour la Ford
Grâce au siège et au volant réglables en hauteur, on trouve une position de conduite très convenable dans la Panda, où l’on apprécie le levier de vitesses surélevé. Souple, le moteur reste toutefois terne sous les 4 000 tr/mn, mais ensuite, il pousse joyeusement jusqu’à 7 000 tr/mn, et gagne en réactivité en mode Sport. Le tout dans un son rauque aguicheur. Les performances ne sont pas ravageuses, mais on se fait plaisir, d’autant que la boîte 6, rapide et bien étagée aide à maintenir le régime dans la bonne plage.
Le train avant manque initialement de mordant, mais la direction offre une bonne consistance (en Sport) le grip abonde et le poids reste contenu. Alors, on se surprend cravacher la Panda à mort, sans se poser de question, et à la voir réagir positivement. Dommage, l’ESP non déconnectable, ne permet pas tellement de jouer avec la poupe, mais on s’amuse ! De plus, le freinage est d’une endurance étonnante. Revers de la médaille, la suspension, acceptable en usage courant, administre quelques coups de raquette en conduite sportive, mais, le niveau sonore restant supportable, on peut effectuer de longs trajets dans la 100 HP.
Dans la Sportka, on profite d’une position de conduite convenable, même si on est assis un peu haut, alors que le levier de vitesses est plus bas que dans la Panda. Le moteur Ford fonctionne à l’inverse de celui de Fiat : souple et plutôt énergique à mi-régime, il grimpe vers la zone rouge sans vivacité particulière, ni tellement de caractère, mais les accélérations sont à peine moins bonne que celles de l’italienne. Heureusement, il sonne convenablement et surtout, s’attèle à une excellente boîte 5, rapide et bien étagée.
Dynamiquement, la Ford profite d’une direction remarquable, rapide et informative, alliée à un train avant mordant et précis. Du coup, on a envie de se faire une orgie de virage, où on lèvera le pied en appui pour aider la voiture à pivoter. Faute d’ESP, on fera moins l’imbécile que dans la Fiat, mais on profitera d’une efficacité globalement meilleure, l’auto profitant de voies plus larges et d’un empattement plus long. En revanche, elle freine un peu moins bien que la Panda. Le confort ? Il est de la même veine, marqué par une suspension ferme (mais administrant moins de coups de raquette) et un volume sonore un peu plus important encore qu’à bord de l’italienne.
Avantage : égalité. Un peu plus rageuse et vivante que la Ford, la Panda reste un cran en-dessous niveau efficacité dynamique.
Budget : chère Fiat
Une fois n’est pas coutume, la Fiat est la plus chère d’un match. Comptez 4 500 € pour une auto en bel état, aux alentours de 150 000 km. A 100 000 km, on comptera 6 000 €, alors que certains proposent certains exemplaires de 50 000 km à près de 10 000 €. Pas sûr qu’ils se vendent. La Panda 100 HP avale 7 l/100 km en moyenne.
En bon état et sans rouille, ce qui n’est pas courant, la Sportka demande un minimum de 3 000 €, en affichant près de 150 000 km. Comptez 4 000 € vers 100 000 km et 5 000 € pour les meilleurs exemplaires, à moins de 80 000 km. La consommation s’élève à 8 l/100 km.
Avantage : Ford. Même si elle consomme davantage, la Sportka rafle la mise grâce à ses prix nettement inférieurs.
Verdict : La Panda, si on a les moyens
Nantie d’un habitacle autrement plus attractif que celui de la Ford par sa finition, son espace, son équipement et sa praticité, la Fiat se révèle également bien moins sensible à la rouille, qu’elle ignore pratiquement. Elle accélère légèrement mieux, profite d’un freinage un poil plus efficace et consomme moins.
Pour autant, la Ford abat de bonnes cartes, notamment un comportement routier plus efficace, une direction encore meilleure, une attitude plus joueuse, autant d’éléments que les sportifs plébisciteront. Elle coûte également moins cher, de sorte qu’en bel état, la Sportka constitue un excellent choix.
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Fiat |
Vie à bord | Fiat |
Sur la route | Egalité |
Budget | Ford |
Verdict | Fiat |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Fiat Panda 100 HP et Ford Ka.
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