Ferrari : le rebond d’un velléitaire
Serge Bellu , mis à jour
ROUTE DE NUIT. Au cours de l’été, tous les jeudis, la Route de nuit vous conduit aux racines de quelques grandes marques nées de rencontres, de hasards et de convergences avec l’histoire du monde.
Après une coopération fructueuse tout au long des années 1930, Enzo Ferrari quitte Alfa Romeo en novembre 1938. Il ne supporte plus l’ambiance qui s’est dégradée, depuis deux ans, depuis qu’Ugo Gobbato, le patron d’Alfa Romeo, a nommé l’ingénieur espagnol Wilfredo Ricart à la direction technique.
Une mesure infamante pour Enzo Ferrari qui n’admet pas que l’on accorde autant de crédit à ce personnage trouble.
Ugo Gobbato assène le coup de grâce en mars 1938 en ordonnant le retour d’Alfa Corse à Milan, quittant ainsi le siège de la Scuderia Ferrari qui avait été créée à Modène en novembre 1929, avec pour objet « l’achat d’automobiles de compétition de la marque Alfa Romeo et leur participation aux courses du calendrier national sportif ».
Enzo Ferrari ne tarde pas à rebondir. Il manifeste très vite son intention de créer sa propre fabrique d’automobiles avec toutefois, mais il doit respecter une clause de non-concurrence : il n’est pas autorisé à avoir une activité dans ce secteur en son nom propre pendant les quatre années suivant sa rupture avec Alfa Romeo.
Il fonde donc une nouvelle société qu’il nomme Auto Avio Costruzioni, en septembre 1939. Elle va se consacrer à la production de machines industrielles, d’outillages et de composants aéronautiques. En marge de ces activités, Ferrari réunit une petite équipe chargée de la réalisation d’une machine de compétition, le Tipo 815, destiné à courir au Gran Premio de Brescia en avril 1940.
En 1943, la loi sur la décentralisation industrielle oblige Enzo Ferrari à déménager et à s’installer à Maranello. C’est là que le Commendatore va se consacrer à créer la marque portant son nom.
Le 12 mars 1947, la Ferrari 125 Sport roule dans la cour de l’usine. Elle est équipée d’un moteur douze-cylindres dessiné par l’ingénieur Gioachino Colombo.
C’est la toute première automobile portant le nom de Ferrari. Deux mois plus tard, le 11 mai, elle reçoit le baptême de la course à Piacenza. Le 25 mai, elle signe sa première victoire à Rome.
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