2. Essai Yamaha XSR 900 2016 : très moderne
Les conditions de cet essai ont été particulièrement idéales. Du soleil, des températures agréables, une circulation faible et un revêtement tenant presque du billard. L'occasion donc d'avoir le meilleur des aperçus de ce que vaut cette XSR900. Annoncée avec 270 kilomètres d'autonomie et 5,2 litres aux 100, il faut reconnaître que Yamaha a tablé large surtout quand mon voyant de réserve s'est mis à clignoter à 162 km ! Mais à leur décharge, les portions très roulantes (même en montagne) et un rythme soutenu ont eu raison sur sa consommation. Mais commençons par le début…
À bord, on se sent effectivement suspendu par rapport au standard du roadster. Pas désagréable pour avoir un point de vue en hauteur dans la circulation. La position est effectivement plus sur l'avant qu'une MT, sans entrer dans l'extrême, mais ça pourrait tirer dans le bas du dos sur des longs trajets à basse vitesse ou une circulation dense. De plus la forme de la selle n'est pas des plus confortables passés les 200 km de roulage. Mais à côté de ça, on se sent plutôt comme à la maison avec des commandes qui tombent bien sous les doigts. Les déplacements à l'arrêt sont une simple formalité, on n'a pas franchement l'impression que la belle flirte avec les 200 kilos.
Après avoir pris connaissance du son du trois cylindres un peu étouffé (vive l'Euro4), la prise en main de la 900 est particulièrement facile, mais pas à la portée de tous non plus. Il suffira de faire quelques kilomètres (en STD) pour se rendre compte que ce n'est pas une moto de débutant. La conception du moteur CP3 peut être trompeuse. Yamaha a beaucoup travaillé sur l'inertie et la souplesse d'exploitation, de plus développant 115 chevaux, on peut aisément penser qu'elle se gère bien. Et bien sous ses airs de Vintage bien comme il faut, se cache un petit démon qui seules quelques années d'expériences pourront bien maîtriser. Débutant, la XSR900 n'est pas pour vous !
Une fois sortie de la ville le rythme monte très vite et la moto se rend particulièrement docile. Ceux qui ont déjà expérimenté ce nouveau moteur Yamaha ne peuvent pas dire le contraire : c'est un bijou. A aucun moment, je ne sentirai des à-coups (peut importe les régimes), surtout qu'il révèle sa nature et est à l'aise en haut dans les tours (8 à 10 tr/min). D'ailleurs, une fois cette petite habitude prise, il sera difficile pour vous de rouler en dessous.
Sur les modes Standard et B, il se révélera particulièrement sympa à l'usage, tout dépendra de votre façon de rouler. Le Mode A en revanche, s'avère parfaitement inutile, car hormis rendre la moto brutale sur chaque remise des gaz, c'est tout ce qu'il sait faire. Sur l'ensemble du roulage, j'ai eu beau chercher, difficile de lui trouver un défaut. Il possède la hargne d'un bi mais avec la souplesse et l'allonge d'un 4 cylindres. Triumph a vraiment du souci à se faire.
Entre les portions roulantes, les routes montagneuses et les bords de mer, la XSR est partout dans son élément. Un regard suffira pour l'emmener et se laissera corriger en cas de conduite optimiste (dans une certaine mesure bien évidement). D'ailleurs, suite aux reproches faits à la MT-09, Yamaha a corrigé le tir en retravaillant l'ensemble des suspensions. Des nouveaux réglages qui rendent la moto plus cohérente, qui gagne en fermeté et qui dépasse pour de bon sa frangine. Les virages serrés ne seront qu'une formalité et les grandes courbes se passeront en toute quiétude même si on pourra ressentir par moments l'arrière gigoter et sur une réaccélération optimiste en sortie de virage sentir l'avant se délester un peu trop facilement . En haute vitesse, la XSR ne bougera pas d'une oreille et il n'y aura que le manque de protection qui viendra perturber la conduite.
Côté freinage, on notera l'excellent feeling sur la gestion au levier, mais attention toutefois aux excès de confiance qui risquent de vous faire manger le guidon. La XSR freine bien… Même presque trop bien. D'ailleurs, on aura aimé sur les gros freinages et la baisse des rapports l'action du Traction Control qui évitera les mauvaises surprises.
Au final, le roadster n'a absolument rien de vintage ou de néo-rétro, ni de par sa conception et encore moins dans son comportement. Il ne sera pas étonnant de voir des motards à la conduite exigeante se rabattre sur cette version.
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