2. Essai Yamaha MT-125 : mi-ange mi-démon
Cette MT-125 s'intercale entre la classique YBR et l'hypersportive YZF R. Si l'YBR jouit d'une fabrication indienne, l'YZF et la MT-125 sont développées (design) au siège de Yamaha Europe basé aux Pays-Bas. Mais ne boudons pas notre plaisir de pousser un vif ''cocorico'' car ces deux dernières sont entièrement fabriquées dans l'usine MBK Industrie localisée à St Quentin dans le département de l'Aisne (02). D'un point de vue esthétique, la MT-125 partage une certaine filiation avec ses soeurs ainées de cylindrée : elle met en valeur une silhouette fluide, de même, le réservoir ainsi que les écopes s'appuient sur des arêtes saillantes. La face avant typique du segment brilla par la proéminence du phare. A l'arrière, le feu à Led s'intègre dans le passage de roue, il accueille une barre de diode en guise de feu stop. L'aluminium demeure bien présent sur cette MT-125 notamment sur les repose-pied et sur le large guidon. Notons les pontets ajourés ! l'ensemble montre une qualité de conception irréprochable frôlant même la perfection. Si l'on veut ''pinailler'', nous regretterons l'apparition de quelques fils visibles entre le réservoir et les tubes de fourche.
instrumentation haut de gamme et confort optimal
Sur le plan pratique, cette petite 125 au grand coeur présente une instrumentation des plus moderne : le tableau de bord entièrement LCD affiche de multiples informations ( température moteur, vitesse, compte tours avec ''shift light'', jauge à essence) et même un ordinateur de bord que l'on peut faire défiler par l'intermédiaire d'une gâchette à l'index droit (odomètre, trip partiel ainsi que la consommation de carburant instantanée). On regrettera l'absence d'un indicateur de rapport engagé. Le réservoir raccourci met en exergue une position de conduite plus en avant, d'autant que la selle assez longue permet à tous les gabarits d'y prendre place. Cependant, les pilotes de moins d'1m75 n'auront pas les pieds complètement à plat. Les grandes tailles ne seront pas pénalisés, l'un de nos confrères mesurant 1m84 n'a eu aucun mal à se sentir à l'aise grâce à une assise assez vaste et des cale-pieds reculés. Ainsi, les jambes se marient parfaitement avec les courbes du réservoir et ne viennent pas touches les écopes.
partie-cycle digne d'une grande cylindrée et moteur sobre
D'un point de vue technique, la MT s'accapare la plate-forme issue de la YZF R. Elle se matérialise par une fourche inversée KYB ø 41 mm tandis que la suspension arrière fait appel à un nouvel amortisseur monté sur biellette. Yamaha a également vu les choses en grand en matière de freinage comme le montre le disque avant flottant ø 292 mm pincé par un étrier 4 pistons à fixation radial. Enfin, les jantes brillent par leur volume généreux digne des grandes cylindrées de la marque avec un diamètre de 17 pouces et un pneu arrière de 130.
Concernant la motorisation, ici pas de surprise, le cadre périmétrique en aluminium accueille le propulseur d'origine italienne Minarelli (filiale de Yamaha). Celui-ci revendique une valeur énergétique de 15 chevaux disponible à 9000 tr/mn couplé à une boite de vitesses à 6 rapports. Certes, inutile de s'emballer, l'engin reste une 125 même si physiquement elle n'a rien à envier à ses compatriotes. Le monocylindre s'esclaffe dans une sonorité feutrée et discrète. Si Yamaha annonce une réduction de consommation, notre MT s'est révélée très sobre en consommation, car si nous n'avons pas pu relever un chiffre exact, l'indicateur de consommation n'a pas dépassé les 2,4 litres sur un parcours d'environ 150 km (2,2 litres sur la YZF R 125). Ce bloc 4 soupapes se montre plus souple à bas régime jusqu'à 4000 tr/mn, même si le creux persiste, avant d'arriver à son meilleur rendement situé à 6000 tr/mn et plus jusqu'au déclenchement du rupteur à un peu plus de 10000 tr/mn soit 123 km/h compteur (la YZF atteint même 138 km/h compteur avant le rupteur). La boite de vitesses est bien étagée et douce. Une aubaine à l'approche d'une deuxième partie du parcours effectuée sur des portions sinueuses et en montée où la souplesse du Minarelli s'est révélé être précieux ce qui empêche tout rétrogradage intempestif.
La partie-cycle procure des sensations différentes de la YZF par exemple. La MT-125 dispose d'un train avant d'une précision remarquable et d'un cadre rigide digne des cylindrée supérieures. Un bon point qui met en confiance car ce roadster aime se faire chahuter et se pilote un peu comme une sportive. Cependant, les pneus Michelin Pilot Street manquent un peu de feeling. Si la fourche avant donne entière satisfaction, le mono-amortisseur demeure beaucoup trop souple et montre ses limites dès que le rythme s'accélère. Quant au freinage, le disque avant s'avère être redoutable d'efficacité à la moindre sollicitation du levier droit.
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