Essai Yamaha MT-10 2016 : un modèle unique
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Comment qualifier une machine comme la nouvelle Yamaha MT-10 ? Il y a d'abord le point de vue du constructeur qui vient compléter la famille MT et proposer ainsi sous la même bannière toute une gamme de roadster de la 125 au 1000 cm3, le tout à grand renfort d'image « Dark Side» et de l'univers « Tokyo by night mood » (on cherche encore le sens de cette phrase). Et de l'autre l'apparition de cette même machine auprès du public lors des derniers salons, qui a déclenché des vagues de rejets ou à l'inverse du coup de cœur ultime. Il était donc temps de faire le point sur cette nouveauté et d'aller la tester sur les routes d'Almería.
Alors, déjà qu'on se le dise, cette MT-10 n'est pas une version roadster du R1… Enfin pas tout à fait. Les ingénieurs de la firme ont fait le choix de ne garder qu'une certaine base de l'Hypersport. Dans les chiffres, Big Brother (ainsi nommé) ne conserve que 60 % du moteur et 40 % du châssis. Une position assumée pour faire chuter la facture de près de 5000 euros. Mais nous y reviendrons.
L'esthétique est sans doute le point sur lequel il y a eu le plus de polémiques. Ce look, et surtout le coloris ciment/béton cirée/goudron (rayez les mentions inutiles) mélangé avec des jantes jaune fluo ne manquent pas de faire réagir. Yamaha est d'ailleurs est très conscient du résultat émis par les motards : on aime ou on déteste. En pleine lumière (et pas sous des spots de salons, il est au final difficile de se forger une opinion. Il y a deux facteurs à prendre en compte : le coloris qui évolue pas mal suivant les luminosités et la face avant sortie tout droit d'un film de robot (Wall-E lui va très bien, n'est-ce pas ?). Et au-delà du ressenti personnel, on peut noter l'effort de design, l'ensemble est cohérent et visuellement équilibré. Il y aura seulement quelques détails dérangeants comme l'intégration des câbles sous le bloc compteur et la tête de fourche ou encore le montage des plastiques d'ornements (feu arrière, écopes de radiateur ou caches latéraux de selle passager).
Comme cité plus haut, le MT-10 hérite du moteur 1000 cm3 Crossplane, 4 cylindres en ligne CP4 issu du R1 mais dégonflé à 160 chevaux à 11 500/tr/min pour 111 Nm de couple à 9 000 tr/mins. Il est développé pour une puissance optimale sur les plages de bas et milieu de régime sur des plages d'exploitations plutôt courtes. La boîte à air gagne en volume et passe de 10,5 litres sur le R1 à 12 litres. En découle également un nouveau mapping de l'injection. Et en bout de chaîne, on trouve un pot d'échappement inédit en 4-2-1 avec le bon gros catalyseur qui forme un bloc sous le moteur. Et comme chez Yam' on aime l'électronique, la MT-10 ne fait pas exception avec la gestion des gaz YCC-T, un régulateur de vitesse et 3 cartographies D-Mode (Standard, A et B). Petite annotation sur ces derniers, à l'inverse des années précédentes les modes A et B sont inversés ce qui nous donne en ordre croissant du plus souple au plus violent : Standard, A et B). La partie cycle n'est pas épargnée non plus sur la technologie avec la présence de TCS (Traction Control) réglable sur 3 niveaux, l'embrayage antidribble (A&S) et l'ABS.
Pour le châssis il ne reste que 2 éléments parfaitement identiques au YZF-R1 : le cadre Deltabox en aluminium et le bras oscillant. L'ensemble de la machine est concentré sur l'avant (le pilote également) et hérite d'un rayon de braquage de camion. Sur le reste de la partie cycle, on note la présence de fourche KYB à l'avant et à l'arrière, complètement réglable. Du côté des freins, on reste sur un montage plutôt classique avec un double disque de 320mm à l'avant, étrier 4 pistons radiaux Yamaha et un simple disque de 220 mm à l'arrière avec étrier Nissin.
L'agrément pour le pilote se concentre essentiellement sur l'optimisation du triangle de position. Annoncée par Yamaha pour être en avant, la position restera au final plutôt droite. Le grand tableau de bord LCD recèle beaucoup d'informations : compte-tour, compteur, horloge, 2 trips partiels et un total, indicateur de consommation moyenne et instantanée, un mode eco, l'affichage du TCS et du D-Mode, un indicateur de rapport engagé, une jauge. La navigation se fait au guidon via une quantité plutôt impressionnante de commandes, mais on apprécie à terme le fait qu'un bouton ne corresponde qu'à une seule action.
Et pour ceux qui voudraient tenter l'expérience du voyage avec cette MT, Yam a déjà mis en place une armature pouvant recevoir 2 valises latérales semi-rigides, une selle confort, des protèges mains et la tête de fourche à éclairage LED possède une bulle en option. En revanche, pour le passager, c'est une place de selle minuscule et dure et la joie d'avoir les genoux dans le casque tant les cale-pieds sont mal placés.
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