2. Essai Rieju RS Sport Racing 50 : la relève est prête

Lorsque l'on examine de plus près la plastique du RS 50 Sport, la ressemblance avec le Malaguti F12 s'avère fascinante. Et pour cause, la firme de Bologne n'existe plus mais continue à faire du SAV en Italie. Depuis le mois de septembre 2012, Rieju détient l'intégralité des plans des carénages et la nouvelle gamme scooter s'en inspire très largement.

un air de famille

La collaboration entre les deux constructeurs ne date pas d'hier, en effet, elles avaient déjà unis leurs forces durant les année 80. Noyée sous les ennuis financiers, Malaguti a du mettre la clé sous la porte. Voyant une réelle opportunité, Rieju a donc racheté les coques. Cependant, quelques pièces en provenance des modèles espagnols sont légions. Très caractéristique des ancêtres F12, le RS 50 Sport racing accueille une proue matérialisée par deux feux lenticulaires, on remarquera tout de même quelques traits physiques empruntés à la RS3 sportive. La petite barre de diodes fixée sur le capot du guidon n'est autre qu'un héritage provenant de la RS3 carénée. Les carénages arrières, ainsi que le feu arrière laissent clairement transparaître son affiliation avec l'ancien modèle italien. L'ensemble jouit d'une bonne qualité de fabrication et l'ajustement se fait au millimètre, le tablier aux arrêtes prononcées décuplent les gènes sportive. Dommage que Rieju se soit abstenu de mettre un peu plus sa touche personnelle car le produit fini sonne vraiment comme un air de déjà vu. Prenant la dénomination Blue Racing, notre version d'essai se distingue par un coloris bleu et blanc où se mêle la panoplie de sponsor. Deux autres versions à la teinte unique (blanc ou noir) complètent le catalogue pour 50 euros de moins. Cependant, Rieju vous donne la possibilité de personnaliser votre machine à votre goût en vous connectant sur l'interface espagnole de la marque.

Au chapitre des équipements, le RS50 Sport Blue Racing recense quelques éléments intéressants : la planche de bord distille une instrumenation à lecture digitale, elle dispense de pléthores d'informations comme la vitesse, la jauge à essence, l'horloge et la température moteur. Au-dessus trône une batterie de voyants. L'ouverture du coffre se fait grâce à la clé de contact, celle-ci se trouve en position déportée. A l'intérieur, l'espace de rangement peut accueillir un petit intégral ou un casque jet. Notre intégral n'a pu trouver sa place. Petit point positif à signaler, le tablier recèle d'un branchement USB, pratique pour charger son smartphone mais l'accession demandera de sortir la boite à outil, Rieju devrait peut-être essayer de trouver la parade pour gommer ce point noir. Enfin, le passager profitera d'un espace conséquent et de deux poignées de maintien.

Moteur 2 Temps

Techniquement, le RS 50 Sport emporte une partie-cycle digne des grands. Rieju fait honneur à sa réputation : autrefois équipé en Paioli, la fourche hydraulique 32 mm reçoit une conception équivalente, l'amortissement arrière est confié à un mono amortisseur. La conjugaison donne lieu à un ensemble stable et un compromis parfait durant notre essai qui s'est déroulé sur les routes sinueuses sur les hauteurs de Figueras. La greffe de deux disques de 190 mm ''Wave'' démontre la volonté de la part du constructeur à proposer du matériel fiable : le levier droit diffuse une puissance raisonnable au disque avant. Le levier gauche actionnant le frein arrière manque sincèrement de progressivité et les blocages de roue peuvent devenir intempestifs. La béquille centrale, positionnée trop basse, engendre quelques frottements même lors d'une prise d'angle modérée. Le RS Sport bénéficie d'une monte pneumatique en 13 pouces, équipées en pneu Michelin. L'ensemble se traduit par une excellente stabilité et le grip demeure au rendez-vous même si l'asphalte, parsemée de gravillons incite à la plus grande prudence.

Tout comme la plupart des modèles de la marque, le RS Sport mue ses 93 kilos par le bloc d'origine italienne Minarelli NG (il s'agit du même moteur que l'on retrouve aussi sur le MBK Nitro version 2013). Le monocylindre 2 Temps à refroidissement liquide s'alimente par un carburateur Gurtner. Il faut savoir que le 2Temps revient à la mode au même titre que le pot à cartouche inversée, véritable signe de fabrique des scooters 50 sportifs. Le tracé effectué pour notre essai était exclusivement articulé autour de route de montagne, mais ce qui devait ressembler à un supplice s'est finalement transformé en agréable surprise car les performances à bas régime du Minarelli se sont montrées carrément bluffantes. Nous nous sommes même payés le luxe de rester dans les rétroviseurs de 125. Alors bien sûr, ne nous emballons pas, mais nous sommes restés au contact pendant quelques kilomètres prouvant les vertus du bloc italien.