3. Essai Nouveauté 2011 - Aprilia RSV4 APRC: Du launch au lunch mais pas d'ABS en dessert

A l'heure du déjeuner, on a eu droit à la récréation « launch control ». Soit le départ contrôlé, comme les grands. On rappellera que cette Aprilia est la seule moto de série équipée d'un tel système. L'utiliser, c'est penser à la rampe du missile et à l'homme canon. C'est diablement efficace et ça offre des sensations grisantes. On se moque de ce que ce dispositif peut apporter au quotidien. Après y avoir goûté, il est tellement gratifiant, qu'on est simplement heureux de l'avoir en botte secrète !

Cette RSV4 est un véritable cirque de puces savantes. Mais il en manque quand même une. Celle de l'ABS. Voilà un intéressant élément discriminant avec la S 1000RR. Pour les transalpins, coller à la Superbike c'est se passer de la fonction, mais d'un autre côté, BMW, qui est aussi engagé en mondial, n'aurait jamais imaginé sortir sa sportive sans cet accessoire dont il a été le précurseur. On verra, du point de vue commercial, qui, du puriste pur et dur ou de l'homme aux pulsions contrôlées, prendra le pas sur l'autre. Reste qu'offrir autant de technologie de dernière génération et snober l'élément qui a été le premier à nous initier à un tant soi peu à l'assistance relève du pied de nez.

Ici, la technologie est au service de la performance et cette équation donne une définition de la sécurité. A cette aune, que Noale décline ici avec talent, l'ABS, en effet, peut être stigmatisé comme un castrateur. Mais on dit, aussi, chez Aprilia, que l'on n'a pas encore trouvé la meilleure mise au point et le gabarit idoine dignes d'un opus qui ne veut pas de demi-mesure électronique. Les Allemands trouveraient cela impensable. Les Italiens ne voient en cette absence rien de rédhibitoire. Un vrai débat culturel et de fond sur la moto passion, dont les Japonais, hélas tombés dans une déprimante normalité, nous ont privé depuis trop longtemps.