Essai - Moto Guzzi V7 mod. 2021 : maxi V7, mini V9, super V85
Dans la vie de journaliste moto, il y a lancement, et il y a lancement. Ceux en grande pompe et ceux en grande vitesse. Celui de la V7 a eu lieu façon lance-pierre ! Expéditif, en mode circuit et chasse au chrono… sur route italienne, à un rythme effréné et plus élevé que celui de la Tuono 660 ! Et le verdict est sans appel…
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Note
de la rédaction
13,1/20
MOTO GUZZI V7 mod. 2021
Puissance : 65 ch
Poids : 218 kg (Stone)
223 kg (Special)
Prix : à partir de 9 199 € (Stone)
à partir de 9 599 € (Special)
C'est par un très froid matin que nous avons pris contact avec la nouvelle V7 de Moto Guzzi. Une moto pourvue d'un simple anti patinage (désactivable et réglable sur 2 niveaux d'intervention via le bouton de démarreur), d'un ABS Continental et d'un réservoir en métal d'une contenance de 21 litres. Un réservoir la forme classique/mythique pour le modèle comme pour la marque. Et pour ce qui va autour/avec ? Tout dépend de la version pour laquelle vous optez.
Nous ne vous vendrons pas là l'histoire de la marque, ni les évolutions stylistiques ou techniques. Pour rappel, la V7 était une petite moto toute simple, limite fluette posée sur des roues étroites, toute légère et toute rigolote, plutôt faite pour les moins d'1,75 m et la balade, une moto rétro capable de provoquer d'agréables sensations au travers de sa mécanique douce. Une ode à la flânerie, aux sensations, au couple de renversement moteur qui la fait osciller de gauche à droite et un poème dédié à ce fameux bicylindre en V monté de manière transversale, cylindres vers le haut.
Plus V85 que V7, non ?
Toujours aussi séduisante de ligne, la V7 devient plus cossue de ligne et prend du volume, notamment au niveau de sa monte pneumatique, plus large à l'arrière et de son bras oscillant intégrant la transmission par cardan. Sans oublier un optique imposant intégrant la forme stylisée de l'aigle emblématique de la marque en guise de signature LED. Assurément une réussite, qui lui donne des airs jusque-là inconnus, mas paradoxalement très modernes.
Sauf si l'on a opté pour la version Speciale, laquelle propose un phare traditionnel et quelques équipements originaux. La Stone, autre version essayée ce jour, fait pour sa part le choix de la modernité assumée. Toutes deux proposent une connexion possible avec l'application MIA, et l'on se dit que la geekerie a du bon, surtout pour ce qui est de déporter les informations sur un terminal de qualité : votre smartphone. Toujours est-il qu'elles se distinguent de manière marquée et ne semblent pas issues de la même famille. L'une serait plutôt issue de la jeune bourgeoisie branchée (la Stone), l'autre de la brillante aristocratie, clinquante avec ses éléments chromés et sa ligne comme son coloris intemporels.
Moto Guzzi propose encore une fois un nombre important de déclinaisons. Nous avons découvert ces derniers jours les deux familles principales : celles à roue à rayon, compteur analogique (et petite lucarne à cristaux liquides) et coloris classique, dénommée Speciale, donc, et l'autre plus ténébreuse, plus sombre, plus noire, parée de jantes à bâtons et d'une selle moins molletonnée, mais toute aussi épaisse et elle aussi placée à quelque 780 mm de haut. Autant dire la norme pour avoir les deux pieds qui touchent aisément le sol. Car il ne faut pas compter sur les suspensions pour s'affaisser au moment de monter sur la selle si l'on est un gabarit léger : les ressorts sont fermes et rien ne bouge, tant à l'arrêt qu'une fois en route.
À propos de cette nouvelle assise, justement, Moto Guzzi nous vante son confort, et surtout sa forme plus allongée. De fait, la place conducteur permet de se reculer nettement plus et nettement mieux, mais alors, pourquoi avoir mis un guidon aussi large et aussi bas, qui tend exagérément les bras ? Le style, sûrement, au détriment de l'aisance et de la facilité. Quitte à renforcer un sentiment de longueur ou de lourdeur de la direction. À vérifier, donc.
Autre curiosité de la V7, les repose-pieds montés sur le cadre amortissent les vibrations, mais leurs platines se montrent inconfortables en écartant les pieds de manière peu naturelle. Qui aime serrer la moto entre les jambes et conduire avec les jambes à l'équerre se retrouvera avec une impression d'inconfort au niveau de la voûte plantaire. Dommage.
Pour les grands et les petits
Bon. Pour l'instant, la V7 impose une posture tendue pour un conducteur d'1,80 m lequel se retrouve avec les talons plus bas que les repose-pieds, les jambes avancées et repliées, les genoux flirtant avec les cylindres, sans jamais les toucher, mais surtout, avec le haut du corps à la recherche de la position idéale, plus avancée contre un réservoir assez bas placé. Décidément, le look de la moto importe plus que son ergonomie. Est-ce que cela gène à la conduite ? Nous allons le voir.
Pour l'heure, on domine la moto, découvrant la parfaite intégration du moteur dans la ligne du réservoir et une finition agréable. Si le plastique a remplacé le métal pour ce qui concerne l'habillage, la qualité de la peinture et celle des commodos met à l'aise. Il n'y a peut-être plus le charme désuet de l'objet V7, mais il suffit de se pencher une fois encore sur le bicylindre pour comprendre.
Si elle se dénomme toujours V7, la Moto Guzzi que nous avons sous les yeux est à présent mue par un bloc moteur de 853,4 cm3 dérivé de celui équipant la V85 TT. Dans les faits, elle est donc une V9, enfin une V85 qui ne s'assume pas, même si dans la ligne, elle prétend être la "petite" de la bande. Quelle coquetterie ! Elle affiche une puissance de 65 ch (+10 par rapport à la V9 et -15 par rapport à la V85 TT), le couple de 73 Nm est rapidement obtenu. Là encore, il se place entre celui de la V9 (inférieur) et celui de la V85 TT (supérieur). Résultat de ces changements ? Un poids revu à la hausse par rapport à la "véritable" V7. La dernière sortie affiche 218 kg dans sa version Stone et 223 kg une fois parés de chromes, roues à rayons et petit arceau passager faisant office de poignée.
La V7 2021, ce sont donc 2 identités, 2 propositions, mais 1 seul moteur, 1 seule position de conduite et surtout 1 seul comportement. Action.
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