Essai - MG ZS 1.0 l T-GDI (2022) : 5 000 € moins cher qu'un Captur !
Non content d’avoir cassé les prix chez les SUV citadins électriques dans sa version EV, le MG ZS s’attaque maintenant aux modèles thermiques avec cette inédite version 1.0 turbo essence très bon marché. Reste à savoir si la proposition est intéressante…
Sommaire
Note
de la rédaction
12,5/20
Note
des propriétaires
EN BREF
SUV urbain
Moteur 1.0 turbo essence 111 ch
À partir de 20 990 €
Avec le ZS EV électrique, MG a frappé fort. Imaginez : à 27 990 € en version d’appel (bonus de 6 000 € déduit), le SUV citadin zéro émission chinois s’affiche actuellement 4 760 € moins cher que le e-2008, la référence française du segment, alors qu’il est sérieusement construit et doté d’une batterie de capacité équivalente (51 kWh). Pour sûr, il est bien aidé par un coût de main-d’œuvre au ras des pâquerettes (pour ne pas dire déloyal…), mais les budgets serrés ne souhaitant plus jamais passer à la pompe ont de quoi être tentés, d’autant que l’auto flatte autant par sa présentation soignée que par son logo… Consciente que la majorité des clients européens reste attachée aux moteurs thermiques, la marque lance une nouvelle offensive avec des versions essence de son petit baroudeur. Si le quatre cylindres 1.5 atmosphérique d’entrée de gamme apparaît quelque peu désuet avec son couple maxi perché à 4 500 tr/mn, ce trois cylindres 1.0 dopé par un turbo de 111 ch s’inscrit parfaitement dans l’air du temps. D’ailleurs, on retrouve cette architecture moteur sous les capots de ses principaux concurrents. Et bien qu’il soit uniquement livrable avec une finition haut de gamme Luxury, la proposition est alléchante : seulement 20 990 €, alors que la dotation comprend l’accès mains-libre, l’instrumentation numérique, des sièges chauffants avec réglage électrique côté conducteur, et même un toit ouvrant panoramique. Un coup de massue pour ses rivaux : un Captur 1.0 TCe Techno par exemple, pas tout à fait aussi généreux et dont le moteur culmine à 90 ch, réclame 26 450 €. Même constat chez Peugeot où un 2008 1.2 Puretech 100 ch Allure Pack s’affiche carrément à… 27 700 € ! Pour sûr, il sera toujours possible de négocier un peu les Français, mais pas au point de les rendre aussi attractifs… Ne cherchez pas : parmi ses concurrents, seul le Dacia Duster peut s’aligner, mais sans toutefois offrir autant d’équipements. Pour enfoncer le clou, le ZS est garanti 7 ans (ou 150 000 km). Et n’allez pas croire que le chinois est fabriqué à la va-vite, au contraire : le mobilier est rigoureusement fixé et de bonne facture. Les sièges en similicuir ornés de surpiqûres rouges et brodés à l’effigie de Mg sur les appuie-tête notamment, sont flatteurs.
Mieux, l’espace intérieur est remarquable : non seulement le coffre est l’un des plus logeables de la catégorie (448 dm3 annoncés contre 434 dm3 par exemple pour celui du 2008), mais l’espace aux jambes apparaît très généreux. On signe où ? Pas si vite… Car à bien y regarder, quelques détails risquent d’en froisser certains. Déjà, ses émissions de CO2 supérieures à la moyenne lui valent un malus de 898 €. Ensuite, l’équipement comporte quelques lacunes : le volant ne s’ajuste pas en profondeur, le frein de parking reste manuel, le siège passager ne se règle pas en hauteur, seul le lève-vitre passager est impulsionnel (il faut garder le doigt sur le bouton pour actionner les autres), la clim’ n’est pas automatique, et les occupants de la banquette ne trouvent aucun plafonnier. Et si la dotation de sécurité inclut un surveillant d’angles morts et de trafic en marche arrière impossible de disposer des aides à la conduite actives dernier cri tel que le régulateur de vitesse adaptatif ou l’aide au maintien dans la voie.
Profond, le coffre propose un volume très important, mais aussi un plancher réglable en hauteur pour offrir un plancher plat (ou presque) une fois les dossiers rabattus. Hélas, le seuil est haut, et la moquette rase et rêche ne laisse pas augurer une bonne tenue dans le temps.
Enfin, les systèmes d’infodivertissement n'ont rien d’ergonomique. Celui de l’instrumentation déjà, affiche uniquement l’ordinateur de bord, au passage assez basique (malgré la mesure de la pression et de la température des pneus), alors que ceux de ses rivaux peuvent présenter au choix la carte de navigation, les menus du téléphone ou du système audio. Quant à l’écran du système multimedia/GPS, il se montre peu réactif au toucher, long dans ses calculs, et peu pratique puisque l’affichage de certaines fonctions se fait forcément au détriment des autres. D’autant plus dommage que c’est seulement par son intermédiaire que l’on peut commander le chauffage : si vous souhaitez modifier les flux d’air par exemple, vous perdez de vue tous les autres infos…
Sur la route
Les essais du modèle électrique et de ses compatriotes les plus récents l’ont prouvé : en termes de comportement routier, il n’y a plus rien à craindre des productions « made in China ». En revanche, côté mécanique, rien n’est gagné, surtout s’agissant d’un mini-moteur suralimenté. MG n’est pas partie d’une feuille blanche puisque c’est un 3 cylindres turbo d’origine General Motors qui est mobilisé. En l’occurrence celui qui équipait les petites Opel Adam, notamment. Reste à savoir s’il sera suffisant pour mouvoir un SUV de 4,32 m de long. En tout cas, le démarrage rassure quant à sa discrétion : les vibrations typiques de ce type de mécanique tout comme le bruit à l’accélération sont réduits. En outre, l’embrayage n’oppose qu’une faible résistance et la commande de boîte apparaît à la fois bien guidée et ferme dans ses verrouillages. De quoi adopter une conduite zen, d’autant que l’amortissement se montre particulièrement prévenant en toutes circonstances (en dépit de menues trépidations sur départementales très cabossées). En revanche, on remarque rapidement un manque d’allant et pour cause : même s’il est atteint dès 1 800 tr/mn, le couple maxi est limité à 160 Nm (contre 205 Nm pour un 1.2 PureTech 100 ch).
Et avec un conducteur à bord, le moteur a plus de 1 300 kg à tirer. Il ne faut donc pas hésiter à dépasser les 3 000 tr/mn pour s’élancer promptement d’un rond-point. Et ça se gâte sur les grands axes où l’étagement ultra-long de la transmission lui coupe littéralement le souffle sur les trois derniers rapports. On se surprend alors à repasser la troisième à 80 km/h pour emprunter une voie d’insertion, grimper une côte ou dépasser un camion, alors que ses meilleurs rivaux eux, parviennent à s’acquitter des mêmes tâches en restant en quatrième, voire en cinquième. Forcément, la consommation grimpe en conséquence : comptez quasi 8 l/100 km en moyenne selon nos relevés. À cela s’ajoute un comportement peu enthousiasmant : la tenue de route sereine et le freinage correct rassurent certes, d’autant que l’on dispose de pneus Michelin accrocheurs, mais la direction pesante et floue, le train avant non-chaland et les mouvements de caisse importants gâchent quelque peu le plaisir en virages. Par ailleurs, le MG n’est pas très commode en manœuvres, avec un diamètre de braquage élevé et une visibilité réduite à l’arrière…
Chiffres clés *
- Longueur : NaN m
- Largeur : NaN m
- Hauteur : NaN m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 448 l / 1 166 l
- Boite de vitesse : Méca. à 6 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 149 g/km
- Malus : 898 €
- Date de commercialisation du modèle : Août 2022
* pour la version (2) 1.0 T-GDI 111 2WD LUXURY.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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