2. Essai - Lexmoto LXS : petit gabarit, gros effet
Quelle petite chose attachante que cette moto ! On l'apprécie dès qu'on la retrouve, dans son garage ou dans la rue, où elle attire les regards tout en restant assez discrète d'un point de vue sonore par rapport à sa sœur, la LXR. Même en hauteur et sous la selle, l'échappement conserve une tonalité douce et métallique, plaisante elle aussi sans jamais se montrer trop présente. Du fait de ses proportions plus que contenues, avec un empattement très court (1 313 mm) et un bon rayon de braquage, on tourne suffisamment court, surtout campé sur de petites roues renforçant aussi bien l'agilité que la maniabilité. Cette dimension de jantes demande cependant une certaine habitude pour éliminer quelques sensations curieuses en l'état.
En ville, donc, la LXS se montre d'autant plus plaisante que son moteur est dynamique. Il demande à être lancé de manière franche pour donner son plein, tout en acceptant de rouler en douceur et avec une certaine aisance à bas régimes. On profite de relances vives et d'un bon étagement de boîte dès que l'on sollicite les 13,8 chevaux. La première, assez courte, attrape environ 30 km/h, tandis que la seconde atteint les 50. La troisième et la quatrième rajouteront respectivement 20 km/h chacune, tout en permettant de rester au légal si l'on choisit de rouler sur le coumple. La puissance s'exprime avec bienveillance et la force s'avère plus que suffisante pour relancer les 155 et quelques kilos de la moto. Près de 165 avec tous les pleins faits, pour être précis.
Finalement, le plus compliqué lorsque l'on a l'expérience de roues de plus grand diamètre, c'est encore de s'habituer aux sensations de la direction, légèrement tombante. Ca engage sec lorsque l'on commence à pencher suffisamment. Une caractéristique liée à la roue avant de 16 pouces et au profil de son pneumatique, ainsi qu'à sa gomme.
Du fait des largeurs 110 à l'avant et 140 à l'arrière, on profite sinon d'une bonne stabilité pour une moto de ce gabarit, véritable jouet pour grand enfant. Il faudra juste prendre ses marques. D'autant plus que le freinage s'avère une fois encore excellent, même en l'absence d'ABS. Le couplage avant/arrière est particulièrement efficace, permettant de n'utiliser que la pédale de frein arrière tout en bénéficiant d'une force rare et d'un transfert de charge très limité : on freine quasiment à plat, ce qui se montre très sécurisant. D'autant plus que l'on peut solliciter le dispositif même sur l'angle, et qu'un complément de force probant peut être apporté lorsque l'on saisit le levier droit.
Sur route, l'avis sur le comportement de la LXS se trouve modifié, en bien qui plus est. La confiance arrive rapidement, tandis que l'on n'hésite pas à pousser les rapports. Une portion d'autoroute à 110 montre rapidement la limite de la vitesse atteignable sur le 6e rapport, sans que l'on ne risque de perdre de point de permis : comptez sur un bon 112 en pointe affichés sur le compteur. Les sensations à l'aveugle, par contre, donnent plus que cette vitesse réelle. Un bon point.
Il y a fort à parier que pour tirer parti de la puissance à disposition, il conviendrait de modifier la couronne ou le pignon de sortie de boîte. A l'image de ce que nous avons pu expérimenter sur la LXR, on perdait vraisemblablement en vigueur à bas régimes ce que l'on gagnerait en pointe. On ne peut malheureusement pas tout avoir. Cela dit, les vibrations répercutées par le moteur demeurent une fois encore contenues et aucune gêne particulière n'est à relever. La LXS est une moto misant sur le facteur amusement et sur les bonnes sensations, se prêtant volontiers aux expériences des débutants et des pilotes de petite taille.
L’adhérence sur route sèche est plutôt bonne, tandis qu'elle ne se montre pas trop inquiétante sur le mouillé en ville. Comme quoi les préjugés sur les pneus CST peuvent être levés dans une certaine mesure. On peut rouler serein en profitant de réactions saines et prévisibles et d'un relatif confort. La LXS ne nous a en tout cas pas mis en difficulté particulière lors de notre essai.
On aborde les courbes rapides sans souci, tandis que l'on apprécie les suspensions, certes basiques et non réglables, certes assez foerme et sonores, mais travaillant correctement pour un modèle proposé à un tarif aussi raisonnable. La Lexmoto apparaît en toute circonstance comme une moto sans prétention, jolie et intéressante, mais disposant d'arguments très convaincants pour qui souhaite se faire plaisir en toute simplicité et sans trop dépenser.
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