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2. Essai - Kawasaki Ninja 650 mod. 2020 : Plus Ronin que Ninja

Essai Kawasaki Ninja 650 mod. 2020

Ne souriez pas à la vue de nos photos, improvisées dans un coin sec un jour de pluie. Il fallait bien cela pour épargner le photographe et son matériel, arrivés trop tard pour profiter du sec. Pour autant, nous avions déjà parcouru près de 500 km au guidon de la Ninja 650 dans d'excellentes conditions. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle est une très bonne compagne, de bonne constitution.

On ne lui reprochera en tout cas jamais d'être basique. C'est même toute sa raison d'être. C'est surtout tout à son honneur, en l'occurrence, de maintenir ce niveau de prestation en partant avec une telle base. Évidente de prise en mains, elle met à profit son architecture de roadster léger et maniable, tout en offrant une bonne stabilité sur bon revêtement. Cette fois-ci, la compacité paye et joue en faveur d'une aisance certaine au guidon.

La Ninja 650 bénéficie d'une structure cohérente, peaufinée au fil des années et des versions, de l'ER6 à la Z aujourd'hui. La motorisation a certes évolué, mais elle demeure ce bicylindre expressif et surtout coupleux, bien connu et robuste à souhaits.

Prompt à offrir de bonnes sensations, fussent-elles mécaniques, le bi japonais permet une souplesse appréciable quel que soit le rapport choisi, et reprend même en 6 suffisamment bas dans les tours… pour un 600 (et quelques). Comptez 60 km/h environ tout de même pour repartir avec quelques cahots.

essai kawasaki Ninja 650
Attitude. Évidemment, on peut faire semblant, mais en conditions réelles, il en va de même : le fun est rendez-vous.

Une sportive ? Non, une routière !

La performance est là aussi, dans une certaine mesure. Avec une prise de vitesse agréable, à défaut d'être forte en sensations, on ne s'ennuie jamais à bord. Là encore, la Ninja 650, très linéaire si l'on met poignée en coin, profite d'une sonorité caractéristique. Son moteur respire, tandis qu'il fait résonner sa voix rauque, sans plus.

Mais alors qu'est-elle, cette Ninja sans catégorie ? Un ronin. Tout simplement. Un "mercenaire" abordable, prêt à se mettre au service de qui l'engagera correctement, l'emmènera selon son bon vouloir. Dans une courbe, dans un duel en ligne ou sur un long trajet, elle est prête à en découdre. Entre de bonnes mains ou tout simplement dans le bon environnement, la vocation de cette Ninja 650 est évidente : protéger au maximum son maître et en prendre soin quel que soit le parcours suivi. Un parcours sinueux, de préférence, mais bien revêtu pour ne pas la déstabiliser.

En effet, seuls les réglages de suspension mettent à mal les plus téméraires. Et encore, ils sauront composer avec les réactions prévisibles de la Ninja 650 : sécheresse sur les bosses et rebond trop sensible. En regardant le bouchon de tube de fourche, on en vient régulièrement à regretter de ne pas pouvoir agir sur le comportement de celle-ci, d'autant plus que le tarif affiché monte de 500 € par rapport à la Z 650. Comptez 7 799 € en août 2020, hors promotion et hors peinture ou série spéciale.

Essai Kawasaki Ninja 650 mod. 2020
Question d'angle. Pour la pose, comme pour rouler, il est des angles où cela rend mieux que d'autres. Non ?

Guilli guilli

À près de 7 500 €, on aurait apprécié quelque chose d'un peu plus ambitieux niveau suspensions, ne serait-ce que pour flatter l'ego des acheteurs potentiels d'une Ninja de ce niveau et de cette cylindrée. Qu'ils ne se formalisent pas pour autant, ça fait le job et ça le fait bien. Reste à avoir un peu de souplesse dans le dos, et surtout les chicots bien accrochés. D'une part parce que l'on claque des dents sur les dos-d'âne (entre autres), d'autre part parce que les vibrations sont très présentes dans le guidon, la selle ou encore les repose-pieds. Les chatouilles, la nouvelle arme des ninjas ? Pourquoi pas. En attendant, cela fonctionne pour procurer un certain plaisir. Graou.

Tout au long de notre essai, nous avons pu apprécier la qualité des pneumatiques Dunlop Roadsport 2. À même de rattraper les caractéristiques moyennes des suspensions, ils se montrent à la fois confortables, stables et précis. Ils participent à la mise sur l'angle aisée, tandis que la stabilité est au rendez-vous, une fois calé sur les flancs tendres du pneu arrière de 160. L'avant, lui, suit les injonctions et se corrige avec facilité, sans effort à fournir dans les bracelets hauts.

Essai Kawasaki Ninja 650
Good Job ! Témoin d'un fonctionnement agréable et d'une conduite potentiellement sportive, le Roadsport 2 (r)assure.

Reste à trouver sa place sur la Ninja, résolument "petite" et tenant à peine entre les jambes d'un conducteur d'1,80 mètre. Au moins peut-on parcourir plus de 300 km avec un plein, ce qui est on ne peut plus appréciable. Même si la réserve passe prématurément, aux alentours de 220 km en cas d'évolutions au rythme autoroutier, évoluer au légal et en respectant une conduite éco responsable (signalée sur l'instrumentation), permet de faire le pont avec la station suivante sans rien sacrifier à l'agrément.

Car s'il est bien un point sur lequel on s'y retrouve au guidon, c'est bien sur la simplicité de prise en mains et l'aisance avec laquelle on manie l'engin. Simple d'utilisation, la Ninja l'est aussi d'un point de vue instrumentation. On peut à loisir inverser le contraste noir/blanc ou blanc/noir et rentrer dans le menu. Certes, il n'y a pas grand-chose à y trouver pour agrémenter la conduite, mais on peut toujours régler le shift light et profiter de la vue agréable, non ?

 

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