Essai Honda XL 1000 Varadero ABS : Souple et tenace
"C'est une maison bleue, adossée à la colline, lalalalala…". Qu'est-ce que je pourrais bien prendre pour aller aux champignons ? Voilà la question que je me suis posée, l'âme musicale, avec l'envie de rendre mon hypersport pour goûter aux joies de la conduite confortable et du tout terrain sans prise de tête. Au catalogue de la marque ailée, c'est le Varadero 1000 qui me fait de l'œil : un gros twin pêchu au cœur d'un modèle dessiné pour les longues balades. Comme d'habitude, la pratique est bien plus parlante que la théorie, alors pas de temps à perdre : essai.
Alors que ma belle est entrain de se faire bichonner par les mécanos de Chomat Moto lors de sa révision, Pierrot a pitié de moi et me demande ce que je souhaiterai essayer pour me faire patienter. Quelle délicate attention, toujours égal à lui-même le Pierrot. Le problème, c'est que j'ai un peu tout essayé sur le catalogue Honda, enfin, du moins les modèles qui m'intéressent. Me voyant hésiter, il me tend un trousseau de clé et me montre une moto garée au fond du parking : un Varadero 1000 ABS.
Ce serait mentir de dire que j'y suis allé en courant, mais quand même, j'avoue que j'étais assez curieux de savoir ce que donne un gros trail sur les routes sinueuses du coin. Côté esthétique, tous les goûts sont dans la nature, donc certains vont la trouver particulièrement jolie, peu être que d'autres iront jusqu'à la trouver belle. On dira, pour ne froisser aucune susceptibilité, que je ne suis pas un fan du genre. J'aime bien la découpe du bloc phare et des écopes, ainsi que la ligne des double silencieux. De toute façon, je pense que lorsqu'on envisage ce genre d'achat, ce n'est pas tout à fait basé sur des considérations esthétiques. Côté équipement, la Varadero 1000 est plutôt bien lotie, avec un large pare-brise réglable sur trois positions, un compteurs avec deux blocs analogiques et un digital affichant la consommation instantanée, la distance restante jusqu'à la réserve ainsi que les informations d'usage.
Allez hop, on monte à bord. Je devrais dire "on grimpe à bord", vu que les motardes et motards mesurant moins d'1m80 vont devoir s'abstenir, cette bécane est destinée aux hauts sur pattes. Une fois assis, la suspension se tasse, et on est donc bien à l'opposé d'une selle type bout de bois d'une hyper sport. C'est plutôt moelleux, les jambes sont peu repliées, la position est bien droite, le guidon est assez large, supplanté par une large bulle… Le moteur fait un joli bruit, voyons ce qu'il donne dans l'exercice de ses fonctions. Pour une première impression, c'est assez correct, il cogne un peu en bas mais pousse plutôt bien, la bulle protège efficacement, c'est agréable d'avoir un peu de confort. Quelques kilomètres plus loin, les virages se dessinent. La Varadero se met sur l'angle très facilement, les suspensions se tassent, ça donne une impression d'absence de rigidité mais les trajectoires restent convenables. De plus, le dual CBS fait un très bon boulot et le freinage devient puissant tout en douceur. Elle encaisse l'augmentation de rythme mais il ne faut pas non plus aller chercher le chrono, où là, ça commence à devenir plus hasardeux.
La route de Valensole défile et mon gros trail englouti le bitume mètres après mètres sans broncher. Les reprises sont bonnes et il s'extirpe avec vigueur des virages. Ahhhhh je sens la bonne odeur de lavande. Mais… mais… c'est qu'il l'aurait senti aussi le bougre. Et me voilà sorti de l'asphalte lisse pour les chemins caillouteux, ça remue ! Et voilà que le Varadero s'installe pour une séance photo. Il a du caractère et il sait ce qu'il veut. Alors je m'exécute, reconnaissant qu'il a bien mérité d'être immortalisé, car il représente un très bon compromis pour la balade dominicale avec madame, pour les envies de verdure ou de sous-bois, sans forcément sacrifier les performances puisqu'il se laisse emmener à un rythme assez élevé et n'inquiète pas le pilote tant qu'on ne le pousse pas dans ses derniers retranchement. Je n'échangerai donc pas mon CBR contre deux barils de Varadero mais c'était quand même une bonne surprise.
Merci une fois de plus à Pierrot de Chomat Moto pour cet essai.
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