2. Essai Ducati Scrambler 1100 2018 : Sacré moteur !
On est à la maison. Brop, la boîte 6 manque de kilométrage. Pas les échappements, qui soufflent déjà fort, grognent et pétaradent à la coupure des gaz, la prise d’embrayage et au rétrogradage. Notre Scrambler a seulement 1200 km à peine. De faux points mort sont présents entre les rapports, et le pont mort nous échappe parfois. Nous rôdons un peu le tout et laissons bien chauffer l’ensemble. C’est prêt ! Les pneumatiques, elles, n’ont aucun besoin de cela : ils donnent instantanément un sentiment de confort et de confiance. Au premier arrêt, nous désactivons l’anti patinage. Enfin nous essayons. Les séquences de paramétrage sont peu intuitives. On aurait préféré plus simple. Antipatinage Off, mode moteur sur Active, c’est parti pour une virée rythmée.
Le programme est varié : sur nationale et autoroute, les remontées d’air le long du réservoir font sérieusement envisager de prendre les itinéraires secondaire, tout comme chaque évolution en ville : un Desmo, ça chauffe déjà fort, mais avec une ligne d’échappement passant non loin de la selle, ça chauffe fort de chez fort à l’arrêt. Plutôt que de se rôtir le cuissot, on cherche à rouler...en permanence. Ambiance. Dommage, car en agglomération, la Scrambler 1100 est un outil des plus efficace, malgré un rayon de braquage élevé. Si une fois encore son guidon met sur la réserve, eu égard à ses dimensions et à la fréquentation des rétroviseurs ambiants, son moteur y fait merveille. La gestion des gaz frôle le perfection et se met au service d’une souplesse exemplaire pour un gros bicylindre. Il fait ressortir en étagement de boîte irrégulier, mais efficace. La première pousse au crime comme un gentil diable, tandis que l’on passe rapidement les vitesses supérieures jusqu’en 4. La 3 suffit cependant à s’engager sur l’autoroute avec 10 km/h de plus que la vitesse légale.
Chaud devant... et dessus !
L’embrayage hydraulique est d’une souplesse redoutable et appréciable, on savoure tout autant le toucher de leviers. Réglables en écartement et e puissance, ils officient avec force. Quelle que soit la situation, le gros couple moteur, omniprésent, n’impose jamais d’aller chercher au-delà des 5000 tr/min. Il n’empêche, on apprécie d’emmener le moteur vers la rupture. Un rappel visuel encourage alors à passer la vitesse supérieur. Un rupteur ? Inutile, mais sonore ! La 5 et la 6 ? Elles répondent présent dès les plus bas régimes, et le dernier rapport s’affirme à partir de 60 km/h. De quoi naviguer à 80 km sans avoir à se soucier des reprises : ça repart. Surmultiplié, le dernier rapport fera également économiser le carburant, et espacera les pleine pratiquement du simple au double. A ce titre, notons l’appétit d’oiseau de la Scrambler en conduite raisonnable et à allure constante. On peut ainsi gagner près de 100 km sur l’autonomie annoncée et la porter à environ 300 km. Dommage du coup que l’on ne puisse afficher ni la consommation moyenne, ni la consommation instantanée. On se console avec la distante parcourable avec le contenu du réservoir à l’allure actuelle.
On le ressent dès les premiers mètres, ce Desmo à 2 soupapes et Euro4 est une totale réussite. Parfaitement dans l’air du temps, il offre son lot de sensations pures, suffisamment de puissance et d’emphase, le tout du haut de ses 86 chevaux de type Percheron. Une puissance native le rendant disponible en version A2 pour les nouveaux permis ! Inutile du coup de revenir sur sa capacité intrinsèque à sortir fort -et devant- dans n’importe quel virage, ni sur le sentiment de maîtrise offert. Avec de telles caractéristiques, on se concentre exclusivement sur la trajectoire. Facile.
La rigueur avec les formes
Naturelle et rigoureuse à souhaits, la Scrambler 1100 est une Ducati intuitive et reposante. Aussi douce de partie cycle qu’elle peut l’être niveau moteur, elle amortit avec bienveillance et fermeté.
La fourche permet d’effecteur de petits appels sur les dos d’ane relevés et de décoller en douceur, tandis qu’elle plonge modérément au freinage. L’amortissement Marzocchi à l’avant /Kayaba à l’arrière fait la paire de bonne manière, et accomplit le job dans 99 % des cas. Du moins si l’on ne brusque pas la belle. En conduite énergique sur revêtement dégradé, elle emmène dans une autre danse tout en écartant le danger. Pour preuve l’unique fois où nous avons dû sortir une manœuvre d’urgence. Dans un virage très serré à gauche, avec une arrivée trop franche, il aura suffi de planter les freins en redressant modérément la moto, tandis que les repose pieds allaient lécher l’enrobé-, avant de se reprendre et de plonger à l’intérieur de la trajectoire idéale. A propos de garde au sol, sachez qu’elle est au demeurant excellente, et que venir frotter le repose pieds est trèèèès rare, voire difficile : on est alors sacrément penché. Quel pied !
Deux conclusions. La 1ère : merci Brembo, le freinage radial et les étriers 4 pistons, ainsi que les disques de 320 mm de diamètre. Sans oublier une pensée particulière pour BOSCH et son admirable gestion de l’anti blocage sur l’angle, résolument sportif. 2ème conclusion : plutôt que de chercher à serrer la Scrambler entre les jambes, il convient parfois de l’emmener à la manière d’un supermotard pour éliminer son gigotage de l’arrière, tout en cherchant à la brusquer le minimum. C’est là qu’elle délivre le meilleur et toute son efficacité. Tout simplement. Facile donc de faire le plein de sensations sans même aller chercher les limites de la moto. Ce comportement a du bon, outre le fait qu’il rappelle celui des trails d’antan et des motos de caractère prévenantes et respectueuses. Le respect, justement, qu’il convient de donner à chaque Ducati. Et même si cette Scrambler se revendique une marque à part, elle n’en demeure pas moins une italienne fort bien équipée, une moto qu’il faudra respecter pour qu’elle vous respecte en retour. Les plus vigoureux pourront quoi qu’il arrive choisir la version Sport, équipée Öhlins et vendue 2000 € supplémentaires.
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